Depuis le 2 mars 2009, deux arrondissements parisiens, le 3e et le 17e, expérimentaient l'aire de livraison partagée. C'est un nouveau concept qui nécessitera une modification du Code de la route, mais Paris, pionnière en la manière, sera autorisée par anticipation à implanter ces nouvelles zones.
De quoi s'agit-il ?
Il nous est arrivé à tous de désespérer de trouver une place de stationnement en rentrant tard un samedi soir et, à bout de patience, de garer notre voiture sur une aire de livraison. On sait aussi que l'amende est plus chère... Normal, c'est un emplacement réservé. Mais le dimanche, il y a peu de livraisons, alors.... Petit à petit, l'idée a germé dans les cercles de réflexions (réflexions associées de la Préfecture de police, de la Mairie de Paris, du Groupement des activités du transport et de la manutention en Région Ile-de-France, de la Chambre du commerce et de l'industrie de Paris), qu'un meilleur partage des emplacements, en fonction des plages horaires, pourrait avoir quelque intérêt pour tout le monde.
Sans vouloir à tout prix favoriser les automobilistes et dégager de l'espace pour leur bolide favori, il faut admettre que les rues de Paris sont proches de la saturation, et que ce partage est le bienvenu. Il permettra - c'est du moins ce que nous espérons....- de créer de nouveaux stationnements deux-roues, en compensation de cette autorisation inespérée et nocturne. Les automobilistes voient souvent d'un mauvais oeil la suppression des emplacements voiture au profit des vélos ou des motos. Le partage de l'espace ne se fait pas sans grincement de dents et certains maires d'arrondissement, plus sensibles que d'autres aux critiques des groupements d'utilisateurs de la voiture, craignent parfois des retombées défavorables.
Désormais, certaines zones de livraison - elles sont au nombre de 7 000 dans Paris - pourront donc être occupées par des voitures particulières entre 20 heures et 7 heures, et également les dimanches et les jours fériés. Elles garderont l'apparence actuelle. En revanche, d'autres conserveront leurs caractères réservés aux livraisons, notamment les aires proches de certains commerces comme les supérettes, les hôtels ou les boulangeries, par exemple, qui nécessitent des réapprovisionnements la nuit ou tôt le matin. Un marquage au sol clair les différenciera.
Un comité de suivi sera chargé de veiller à leur mise en oeuvre. Nous espérons que les habitants au travers des conseils de quartier seront consultés. Qui mieux qu'eux est sensible à l'occupation ou à la vacance de telle ou telle zone, ou à son occupation illégitime !
Voir le communiqué de presse de la Préfecture de Police ici.
Le CERTU a édité un guide pour la qualification, la localisation et le dimensionnement des aires de livraison. Il est disponible en ligne chez Eyrolles. Pour les initiés et les professionnels...