La famille Cavaillé-Coll est « montée » de Toulouse à Paris, en 1833, pour répondre à une soumission ouverte par Thiers pour la construction d’un grand orgue pour l’église royale de Saint-Denis.

Vers 1842, La Maison dispose de plusieurs ateliers non loin de notre quartier, dans la Nouvelle Athènes, au n°15, rue de Laval (actuellement rue Victor Massé), un autre au n° 42, rue Notre-Dame-de-Lorette, et enfin pour un regroupement plus efficace, dans un lieu plus spacieux,  à l'angle de la rue Pigalle et de la rue La Rochefoucault, au n° 66. C'est une vaste propriété acquise par la comtesse Amelot de Chaillou, qui accepte la présence des facteurs et les petits apprentis caractéristiques de la fabrication artisanale de l'époque. Cependant, la facture instrumentale n'a pas que de bonnes années, du point de vue de la rentabilité, et la Maison n'aura pas les moyens de réunir les fonds nécessaires à l'achat de la propriété de la comtesse, quand celle-ci est mise en vente en 1854. Les Cavaillé-Coll se délocaliseront alors sur la rive gauche, rue de Vaugirard.

Une base de données entièrement consacrée à la liste des orgues des ateliers Cavaillé-Coll donne une idée de l'ampleur de leur savoir-faire ou du rayonnement dont ils jouissaient... Cette base de données trouve son origine dans le Grand livre noir des commandes tenu par la maison Mutin/Cavaillé-Coll, recopié par l'organiste belge Dom Kreps, puis pour le compte de la Société internationale des facteurs d'orgues par Gilbert Huybens en 1985. Elle comporte plus de 700 orgues répertoriés sur les quelque 1382 référencés dans le livre de commande d'origine, hélas disparu.