Depuis début juin, la messagerie d'Action Barbès a reçu pas moins de quatre invitations à se joindre à "l'apéro saucisson" qu'organisera l'association Risposte Laïque le 18 juin, rue Myrha, dans le quartier de la Goutte d'Or. Confusément la lecture des messages inquiète, ne laisse pas indifférent en tout cas. On les met de côté en attendant d'en savoir davantage...
Puis, le 11 juin, sur France Culture, une chronique intelligente de Caroline Fourest donne des clés. Ecoutez vous-même.
Les sources se diversifient et fournissent des détails sur le phénomène :
- le 14 juin sur le site Arrêt sur Images de Daniel Schneidermann, Gilles Klein reprend l'article paru dans Libération du matin.
- Le JDD titre "L'apéro facebook se politise" et rapporte les propos tenus par la créatrice du groupe sur Facebook, Sylvie François, habitante du quartier, semble-t-il.
- un article d'Agora Vox, un média en ligne, tente de démêler le vrai du faux, avec plus ou moins de réussite, puisqu'il présente dans son article un des groupes organisateurs, Risposte Laïque comme "plutôt de gauche" pour le qualifier plus tard de "proche de l'extrême droite". Des gens qui se cherchent, peut-être ?
- Même l'Express.fr s'en fait l'écho ce lundi 14 juin en soulignant les relents racistes du message d'invitation.
- Le blog Rue 89
- Le Parisien de ce matin penche vers l'interdiction du rassemblement.
La Préfecture de police n'a pas encore pris de décision : elle devrait le faire mercredi. Autorisation ou interdiction ? Le "trouble à l'ordre public" serait alors invoqué.
A juste raison.
Des provocations bêtes et stériles, à la veille de la fête de la Goutte d'Or....
Nous suivrons les réactions de la presse et de la rue.
La laïcité bien vécue impose que l'espace public ne soit pas utilisé comme lieu de prière, ce qui en retour impose la création de lieux de culte appropriés. Mais cet objectif ne doit pas servir de faux nez à ceux qui au fond refusent la diversité.
Commentaires
Comme nous l'espérions dans l'article, la Préfecture de police a précisé dans son communiqué de presse :
"En raison de ses conditions d'organisation, du lieu, du jour et de l'horaire retenu, ainsi que des projets de contre-manifestations qui sont apparus en réaction, cet événement de voie publique est créateur de risques graves de troubles à l'ordre public."
"Conformément aux règles du droit des Libertés publiques, et notamment du droit de manifester placé sous sa protection, la Préfecture de police a engagé dès le samedi 11 juin une procédure contradictoire avec les organisateurs. A l'issue de cette procédure, le préfet de police a décidé de prendre un arrêté interdisant la manifestation déclarée et tout projet de contre-manifestation prévu pour se tenir dans ce quartier le 18 juin au soir."