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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • BST Gare du Nord: rencontre avec le commissaire du 10e

    Pas de trêve des confiseurs ni pour le commissaire ni pour Action Barbès. Le rendez-vous avait lieu pendant le match France Nigéria ! Plus sérieusement, les échanges ont permis d'y voir un peu clair sur la Brigade spécialisée de terrain (notre article en mars sur la BST) mise en place depuis février de cette année. Rappelons que pour mieux connaître ce dispositif, la brigade et ses missions, son fonctionnement et son histoire, nous avions présenté un vœu au conseil d'arrondissement du 10e le 10 juin. (voir notre article avec la réponse de Rémi Féraud).

    Le commissaire Frédéric Ségura, adjoint du commissaire Grinstein jusqu’au départ de ce dernier, assure actuellement l'intérim en attendant la nomination du commissaire central. Il a répondu à nos questions avec simplicité et bonne humeur : voici l'essentiel des échanges, qui ne sont toutefois pas un verbatim. Nous le remercions ici.

    Pourquoi une BST gare du nord?

    On a souhaité apporter une réponse globale aux problèmes des abords de la gare signalés par la SNCF, mais aussi une réponse politique avant l'ouverture de la SCMR et une réponse à l'occupation débordante de l'espace public par les "marchés de pauvres" des mercredis et samedis. Les BST se rapprochent des UTEC (Unité territoriale de quartier) créées en 2008 par la ministre de l'Intérieur de l'époque, Mme Alliot-Marie. Elles interviennent là où il y a de la délinquance de voie publique. Le recrutement des policiers par un jury s'est fait sur la base du volontariat. Il était impératif d'avoir des policiers motivés, sportifs pour une bonne cohésion du groupe, qui comprend aussi trois femmes. Ils disposent d'un car en soutien et de moyens de lutte contre les violences urbaines. 

    Leur mission première est de renouer le contact avec la population, sur un secteur bien délimité (voir la carte ci-dessous), et de recueillir les doléances des habitants, particulièrement des personnes qu'on entend peu comme les personnes âgées. (voir ci-dessous la présentation faite par le Préfet Boucault le 6 février 2014) Une bonne connaissance du terrain est indispensable. Des contacts ont déjà été pris avec des commerçants et des associations comme Gaia et Coordination Toxicomanies et d'autres associations d'habitants. Dans le secteur de la Goutte d'or, la brigade côtoie les policiers de la ZSP, ils se reconnaissent, ils échangent. 

     

    Capture d’écran 2014-07-03 à 14.43.13.jpg

    Carte extraite du site de la Préfecture de Police

     

    On avait annoncé une brigade de 25 policiers. Combien sont-ils réellement sur le terrain ?

    L'effectif sera au complet en septembre. Les policiers de la BST travaillent 4 jours et ont ensuite 2 jours de repos. En tenant compte des stages de formation, des congés et des repos, ils sont donc entre 11 et 14 sur le terrain, dont un groupe de 6 ou 7 agents autour de Barbès le soir en mission pédestre. La brigade est en service 7 jours sur 7 de 14h30 à 22h30, avec parfois même des horaires décalés.

    Sur le chemin du retour, nous avons croisé sous le viaduc un groupe de policiers qui correspondaient assez bien à la description du commissaire. Bingo ! Nous en avons profité pour faire la connaissance du major responsable de la BST et de ses collègues, et accessoirement de nous présenter à eux.

    Comment les identifier si on ne les connait pas? Jusque là, ils n'ont pas contacté notre association.

    En effet, on ne les distingue pas des autres policiers. Ils ne sont pas encore identifiables, toutefois un logo propre à la brigade devrait arriver et permettre de les reconnaître. Certes, il y a eu un manque de communication mais ils n'ont pas pu faire tout en même temps. Ils ont traité d'abord le problème n°1 qu'est l'alcool. Ils disposent de cartes de visites qu'ils peuvent confier à certains habitants ou commerçants, notamment, pour une réponse urgente en direct. Évidemment, il ne s'agit pas de les donner à tout le monde. Ils le font à bon escient et avec parcimonie, aussi pour renouer les liens entre police et population. C'est un travail qui va se pérenniser. On vise l'intérêt collectif et non particulier.

    (F. Ségura souhaiterait développer cette unité pour avoir des équipes dès le matin, quand les trafics ne sont pas encore installés, mais nous avons bien compris que cela ne dépend pas de lui!)

    Sur le terrain, quelles actions? 

    Nous travaillons autour de 5 thématiques:

    - l'alcoolisation aux abords des épiceries, bars et lieux de consommation

    - les stupéfiants (surtout le trafic de Skénan)

    - les vols de bagages à l'arraché, vols de bijoux...

    - la prostitution et le proxénétisme y compris de très jeunes garçons près de la gare

    - l'escroquerie à la mendicité

    Les interpellations sont nombreuses, mais les délinquants se renouvellent aussi. Dans le cadre du Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) — qui s'arrête au boulevard de la Chapelle, contrairement à la zone d'action de la BST —, il y a eu des fermetures administratives de débits de boissons. Le vendredi soir, nous menons des actions anti-alcool dans le secteur des agences d'intérim. C'est au moment du versement des salaires que l'alcoolisation est la plus visible. 

    En ce qui concerne le trafic de Skénan, c'est un vrai trafic qui génère une vraie économie; on en définit deux modes:

    - le dépannage entre usagers ou petits dealers-consommateurs qui ne nécessite pas une prise en compte judiciaire même s'il faut contrôler.

    - d'autres usagers pour subvenir à une toxicomanie coûteuse ont recours à des trafics plus structurés et importants (recherche de produits, trafic d'ordonnances). Ils doivent être combattus en premier lieu.

    Pour les vols, il faut se méfier de la technique du "dos à dos" — le voleur se colle au touriste qu'il veut dépouiller — qui se pratique beaucoup près de la gare du nord devant les hôtels et les restaurants. Ces formes de délinquances sont à rapprocher de la situation actuelle de chômage important, de travail "au noir", de l'importante circulation d'argent due aux paiements en liquide.

    Vous connaissez la position d'Action Barbès sur le projet de SCMR. Quelle est votre opinion ?

    Ce qu'on n'arrive pas à contrôler, il vaut mieux l'encadrer dans une surface limitée, avec des règles et l'espoir qu'on réduise les risques. Il peut y avoir un appel d'air, on ne l'ignore pas mais on peut aussi entrer dans un cercle vertueux.  Il faut surtout être pragmatique et tenter l'expérimentation plutôt que de voir les seringues sur la voie publique, les retrouver dans les sanisettes, que l'on doive supprimer des bancs parce que les riverains le réclament... Certains usagers de drogue sont dans un état catastrophique. On imagine les fractures familiales, les mauvais choix... Au bout l'extrême précarité.

    Le 10e concentre des problèmes qui se cumulent : toxicomanies, marchés de la misère, population en errance, sauvettes, trafics de toute sorte. 

    Pour conclure, c'est le commissaire qui nous a posé une question sur notre vision des actions de la police, de ses résultats. Nous avons répondu en fonction des retours de nos adhérents et de notre perception (relative et partielle, certes). Les dispositifs mis en place sont visibles et les actions reconnues même si les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de ce que souhaitent certains riverains. Reste l'aspect malpropreté qui n'évolue pas vraiment et contribue au sentiment d'insécurité. Mais la propreté n'est pas l'affaire de la police !

     

    Lors de son installation, le 6 février 2014, la brigade avait été présentée par le Préfet de police, Bernard Boucault, en ces termes : 

    Une brigade spécialisée de terrain (BST) est une unité de voie publique, composée d’effectifs dédiés et fidélisés opérant en tenue d’uniforme et intervenant sur un territoire clairement identifié. Elle a pour objectif de lutter contre la délinquance tout en oeuvrant au renforcement des échanges et des liens de confiance entre la police, les commerçants et la population. 

    La BST « Gare du Nord » couvre une partie de trois arrondissements (10e, 18e et 19e) afin d’apporter une réponse plus efficace à des modes d’occupation de la voie publique qui perturbent depuis des années le quotidien des résidents du quartier ou des personnes qui le fréquentent : mendicité agressive, rassemblements de jeunes en errance, alcoolisation, commerces en infractions, trafics et consommation de produits stupéfiants, vols à la tire ou à l’arraché, vente à la sauvette, etc. 

    La BST vient compléter le dispositif policier renforcé mis en place dans le cadre des deux zones de sécurité prioritaires des 18ème et 19ème arrondissements. 

    La nouvelle brigade, dirigée par un major de police, compte 25 fonctionnaires de police, qui constituent autant de renforts pour appuyer le travail quotidiennement mené par les fonctionnaires de police des arrondissements riverains de la gare du Nord et des unités d’appui fréquemment engagées sur ce secteur (forces mobiles, compagnie de sécurisation et d’intervention, etc.). Outre un rôle dans la sécurisation de l’espace public, les fonctionnaires de la nouvelle brigade s’attacheront à renforcer les liens entre la police et la population sur le territoire de leur ressort, au moyen notamment de fréquentes prises de contact. 

    Cette présence policière renforcée sur la voie publique se double d’un renforcement des moyens d’investigation affectés à la zone, pour consolider et prolonger les résultats de la BST : inclusion du secteur de la gare du Nord dans le plan stupéfiants de la préfecture de police ; création par le procureur de la République de Paris d’un groupement local de traitement de la délinquance (GLTD). 

     

    voir aussi site de la Préfecture de Police.  

     

  • NUIT BLANCHE 2011

     

    NUIT BLANCHE 2011

     Samedi 1er octobre (soirée et nuit)

    La Nuit Blanche parisienne passe cette année par le 9e arrondissement. En effet, Alexia Fabre et Franck Lamy (Musée MAC/VAL), directeurs artistiques de cette 10e édition, ont sélectionné deux secteurs pour le parcours officiel : le premier au centre de Paris, le deuxième plus au nord, cheminant des Batignolles à la Place d’Anvers en passant par Montmartre et la Nouvelle Athènes. Dans le 9e, les lycées Edgar-Quinet et Jacques-Decour, l’école ESMOD, l’Hôtel Amour et l’International Visual Theatre accueillent des œuvres du parcours officiel.

    D’autres lieux ont évidemment souhaité s’associer à cette grande fête de l’art contemporain à Paris, et ouvrent leurs portes au public en accueillant des œuvres. Nous avons répertorié les projets suivants dans les environs, facilement accessibles en se promenant :

    Secteur Trinité, un peu loin...

    Galerie VU' (58, rue Saint-Lazare, Hôtel Paul Delaroche) :   

                              « Travel plans » de Jeffrey Silverthorne (exposition photographique)

    ESMOD * (12, rue de la Rochefoucauld), près du musée Gustave Moreau :  

                              « Cut Papers # » de Sachiko Abé, (performance)

     

    Secteur Martyrs-Trudaine 9e, on se rapproche...

    Hôtel Amour * (8, rue de Navarin) :

                              « Flower bed » de Tsuneko Taniuichi (performance et projection vidéo)

    Gymnase Paul Gauguin (35, rue Milton) :                  

                              « Life on loop » de Jungwan Ba et Oan Kim (projection vidéo)

    Lycée Jacques Decour,  (12, avenue Trudaine) :   

                              « Black cloud » de Carlos Amorales (installation)


    64 - Carlos Amorales - Black Cloud, 2007 par mairiedeparis

    Et dans le théâtre du lycée Jean-Decour

                               « Black Rain », une installation vidéo de Semiconductor

     

    Lycée Edgar Quinet (63, rue des Martyrs), de 19h à 7h : 

                               « Dance (all night) » de Melanie Manchot (performance participative)

    Cité Malesherbes, en haut de la rue des Martyrs, de 20h à 4h

                               « Tempography » de Anthony Bannwart (projection vidéo)

     

    Secteur Pigalle-Blanche 9e  :

    International Visual Theatre * (7, cité Chaptal) :   

                               « The Landscape is changing » de Mircea Cantor (projection vidéo)

    Musée de la vie romantique (16, rue Chaptal), de 18h à 23h

                               « Paris – Proche et lointain » de Patrick Faigenbaum (exposition photographique)

    Maison des associations du 9e (54, rue Pigalle), de 19h à 7h 

                               « Montebello – Megachromia à Paris » de Arthème Galerie (exposition photographique)

    TEP Duperré (22, rue Duperré) :      

                               « Still life » de Jean-François Bouchard (projection vidéo)     

    Sur le terre-plein du métro Anvers 9e-18e 

                               « La concentration des services », installation de 19h à 7h

     

    Dans le 18e

    Place des Abbesses 18e :

    Sur la place des Abbesses, de 19h à 1h45

                               « Un trou dans la ville » de la Compagnie Dérézo

    Le bateau-lavoir 18e :

    8, rue Garreau, de 19h à 1h

                               « L'atelier du Bateau-Lavoir » réalisation d'une peinture en direct par François Boisrond

    Galerie W Eric Landau 18e :

    44, rue Lepic, de 19h à 7h

                               « Paris s'éveille » ou  « le réveil de la ville », de Jean-Christophe Choblet, Thierry Payet, Valérie Thomas, projection

    Rue Léon 18e :

    Dans la cour de l'Institut des cultures d'Islam, de 19h à 2h ; 19, rue Léon:

                               « Fire Flies, Fransesca » de Frédéric Nauczyciel

    Place de la Chapelle 18e :

    28-30  boulevard de la Chapelle,angle rue Philippe de Girard

                               « Le cercle vicieux Paris », installation de Jola Kudela Aka Yola

    ............ Et maintenant A VOUS DE CHERCHER ........

    Montmartre Anvers - Batignolles-Pigalle, La Nouvelle Athènes/Saint-Georges

  • André Citroën : des engrenages à la Traction !

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avantVous connaissez évidemment le constructeur automobile français Citroën - marque qui est, dans le monde, la plus collectionnée par les amateurs de voitures anciennes!

    Cependant, peut-être êtes-vous moins familiers avec son fondateur, André Citroën (photo ci-contre), le père de l'automobile moderne qui a révolutionné l'industrie automobile?

    Et pourtant... nous ne pouvons rester indifférents à la vie d'André Citroën, qui est loin d'être un inconnu pour nos quartiers.

    Cet industriel visionnaire, cet entrepreneur avant-gardiste, est en effet un enfant du 9e arrondissement, où il grandit à la fin du XIXe siècle. Puis, au début du XXe siècle, le jeune homme fait ses premiers pas d'industriel dans le nord du 10e arrondissement.

    Bien évidemment, on ne peut pas parler de son histoire sans évoquer sa voiture la plus emblématique, la "Traction Avant", qui bouleversa le paysage automobile de l'époque. D'autant que ce modèle de légende fête cette année ses 80 ans, avec notamment, la tenue d'un grand rassemblement de véhicules anciens non loin de Paris le week-end prochain...

    Autant de bonnes raisons, donc, pour raconter cet homme audacieux sur ce blog!

    Et pour approfondir ce sujet, ne ratez surtout pas les 2 supports multimédias uniques que nous avons intégrés à la fin de cet article: d'une part, la vidéo passionnante expliquant la révolution et le pari de la Traction et, d'autre part, l'émission de radio diffusée sur France Culture il y a quelques années. 

     

    Son enfance dans le 9e

    André Citroën est un enfant du 9e, où il passera toute sa jeunesse et grandira.

    Fils de Lévie Citroën, un négociant en diamantaire néerlandais qui a émigré à Paris 5 ans plus tôt, et d'une mère polonaise, André naît en février 1878 dans l'immeuble situé au 44 rue LaffitteQuelques années plus tard, aidée par une certaine ascension sociale, la famille emménage dans la rue de Châteaudun. Malheureusement, alors qu'André n'a que 6 ans, son père s'y suicide en se défenestrant, à la suite d'un placement spéculatif qu'il a réalisé dans une activité minière en Afrique du Sud.

    Après la mort de son père Lévie, la mère et ses 5 enfants (dont André) s'installent dans un appartement plus modeste au 62 rue La Fayette. 

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    André entre au lycée Condorcet sous le nom de Citroën (suite à une erreur de graphie - avec l'apparition du tréma - dont il est l'auteur, sur son nom initial Citroen, lorsqu'il remplit ses papiers administratifs). Il y côtoie Louis Renault qu'il apprendra à haïr et à respecter. André s'y affirme également comme un élève sociable, éloquent et brillant, féru des sciences et techniques, inspiré notamment par les œuvres de Jules Verne et de Gustave Eiffel (dont la construction de la Tour marque André, alors âgé entre 9 et 11 ans).

    A 20 ans, André intègre l'Ecole Polytechnique.

     

    Ses premiers pas d'industriel dans le 10e

    A 22 ans, en 1900, lors d'une visite à sa famille maternelle à Varsovie en Pologne pendant les vacances de Pâques, il y découvre un procédé de taille des engrenages à double denture en chevron, avec des dents taillés en V. Il acquiert le brevet de fabrication. C'est le début de l'aventure industrielle d'André Citroën: de retour en France, il décide de les réaliser en acier (et non plus en fonte) et parvient à mettre au point les machines-outils qui lui permettront d'usiner ces engrenages, qui offre l'avantage d'un fonctionnement doux, silencieux et efficace.

    Pour les premiers pas de cet ingénieur devenu industriel, André s'installe dans un atelier au fond d'une cour située au n°202 de la rue du faubourg Saint-Denis (parcelle faisant désormais partie du périmètre de l'hôpital Fernand Widal). André et ses ouvriers y fabriquent des engrenages géants en chevron.

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    Associé à deux amis du lycée Condorcet (André Boas et Paul Hinstin), André crée ainsi sa première société, "Citroën, Hinstin et Cie". En 1910, cette entreprise d'engrenages quittera le haut de la rue du faubourg Saint-Denis et le 10e arrondissement, pour s'installer dans un nouvel immeuble qu'André a fait construire au 35 quai de Grenelle dans le 15e (avant, plus tard, en  déménager quai de Javel - quai de Javel qui sera renommé quai André-Citroën en 1958). L'entreprise est rebaptisée "Société Anonyme des Engrenages Citroën" - engrenages dont les applications seront multiples, dans divers domaines industriels.

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    La double denture en chevron de ces engrenages - appelée aussi "galons de caporal" - deviendra définitivement le symbole de l'entreprise et de la marque Citroën, avec la forme du double V renversé. Le logo Citroën évoluera au fil du temps mais l'emblème des chevrons restera.   

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    Sa dernière création et son grand succès : la "Traction Avant", qui fête aujourd'hui ses 80 ans

    Après ses premières aventures industrielles (les engrenages et l'armement: obus et grenades), André Citroën produit sa première automobile en 1919, avec le premier modèle produit en grande série et destinée au grand public: la "Type A", dont la fabrication est permise grâce aux méthodes modernes de production industrielle mises en oeuvre par Henri Ford aux Etats-Unis (notamment le "taylorisme": l'organisation scientifique du travail théorisé par Taylor).

    Après la Type A, divers modèles suivront: le modèle B2, les autochenilles qui marqueront la Première traversée du Sahara (1922-1923), la Croisière Noire (1924-1925) et la Croisière Jaune (1931-1934), les camionnettes "Boulangères" et "Normandes", la 5CV surnommée la "Petite Citron", la B12, les taxis, les autocars, la B10, la B14, la C4, la C6 etc.

    En 1925, André Citroën fonde la "Société Anonyme Automobiles Citroën", qui fabrique alors jusqu'à 300 voitures par jour. C'est le début de l'apparition, sur la Tour Eiffel, du nom Citroën en lettres lumineuses qui y restèrent jusqu'en 1934.

    En 1934, André Citroën lance son dernier modèle: la voiture à "traction avant", proposé par l'ingénieur André Lefebvre (engagé 1 an plus tôt, à la suite du refus de son projet par Louis Renault) et stylisé par le sculpteur italien Flaminio Bertoni (entré chez Citroën en 1932). Cette nouvelle voiture, la Traction, présente de nombreuses innovations technologiques (mais risquées, s'accompagnant de déboires, qui seront véritablement résolus après son lancement en 1936-1938).

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    Dépliant en couleurs - automne 1394 - présentant les différentes versions de la Traction Avant: les "7", "11" et "22" (illustration sur le modèle de la photo officielle réalisée dans le hall du quai de Javel).

    (Cliquez sur l'illustration pour télécharger et agrandir)

     

    La Traction a véritablement ouvert la voie à l'automobile moderne, avec différentes familles de modèles - comme on peut les découvrir sur l'illustration ci-dessus - la "7" (correspondant au nombre de chevaux fiscaux: 7 CV) qui fut le modèle de lancement et produit de 1934 à 1941, la "11" produite de 1934 à 1957, la "15 Six" fabriquée entre 1938 et 1956, et d'autres modèles mythiques, comme le prototype "22" présenté au Salon de l'Automobile de Paris d'octobre 1934 mais qui n'a jamais été lancé, et les voitures présidentielles du Président René Coty.

    La Traction sera ainsi adoptée par tous les milieux, toutes les classes sociales, et sur tous les terrains (ville, campagne, circuits automobiles, Tour de France, concours d'élégance etc.). La Traction sera un tel succès qu'elle sera produite pendant plus de 23 ans, avec la dernière voiture "11" sortie de l'usine de Javel en juillet 1957.

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    La chaîne de débosselage de l'usine du quai de Javel en 1952

    (© CITROËN COMMUNICATION)

     

    Par ailleurs, André Citroën s'est révélé comme un génie de la communication: outre l'illumination de la Tour Eiffel en lettres gigantesques, il développe sa notoriété et sa popularité en médiatisant certains événements comme la traversée du Sahara et les Croisières (Noire en Afrique, Jaune en Asie, Blanche en Alaska). Il innove constamment sur le plan publicitaire, notamment en matière de publicité filmée, dans les périodiques, les catalogues et les affiches.

    Les publicités illustrées (ci-dessous) vantent ainsi les nombreuses innovations de la nouvelle Traction.      

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    [A noter - sur la photo ci-dessus, au centre en bas - l'introduction, anecdotique, de l'image de la "jeune fille" au volant, désormais capable de conduire de longues distances grâce à la direction à crémaillère!]

    (Cliquez sur la photo pour télécharger et agrandir les publicités)

     

    La vidéo suivante explique l'épopée de la Traction et le défi technologique qu'elle a représentée:

     

     

    Dans cette première moitié des années 1930, à la suite de la crise économique mondiale qui frappe durement l'industrie automobile française, la société Citroën connait de graves difficultés financières: à la demande du gouvernement, elle passe fin 1934 sous le contrôle de son principal créancier, la société Michelin.

    Malade et miné par ces déboires, André Citroën décède le 3 juillet 1935: il est alors âgé de 57 ans et n'a pas vraiment connu le succès de sa Traction Avant, qui permettra, pourtant dès 1936, le rétablissement financier des usines Citroën, désormais dirigées par Pierre Michelin (second fils d'Edouard Michelin, co-fondateur - avec son frère - de la société Michelin). 

     

    paris,9e,10e,andré-citroën,traction-avantLancée en 1934, le modèle Traction de Citroën fête donc, cette année, le quatre-vingtième anniversaire de sa naissance.

    Cet événement sera célébré ce prochain weekend (samedi 13 et dimanche 14 septembre) par un grand rassemblement de voitures anciennes, qui se tiendra au Parc du Château de la Ferté-Vidame (Eure & Loir), à proximité du centre d'essais automobiles du groupe PSA Peugeot Citroën.

    Programme "80 ans de la Traction" à télécharger en cliquant sur l'affiche ci-contre à gauche.

    © La Traction Universelle

    *   *

  • Les élus de quartier - 2 -

    Nous continuons notre série d'interviews des élus de quartier par le Président du groupe PCF et du Parti de Gauche au Conseil de Paris, Ian Brossat. Il est aussi élu du 18e, et particulièrement sensible aux problèmes de logement. Il a répondu très rapidement à nos questions et a même accepté de boire un verre pour une séance photo. Nous le remercions vivement. (Crédit Photo @FRemongin )


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    - On vous a vu récemment Place de la Bastille, avec beaucoup de monde, fêter le vote de la loi du mariage pour tous. Vous avez milité en sa faveur, on n'y revient pas, mais on est aussi très satisfait de cette avancée de l'égalité des droits pour tous. Toutefois, pendant les mois qui ont conduit à ce vote, on a assisté à des actions et des prises de positions violentes. Et mercredi soir dernier, l'agression mortelle de l'étudiant Clément Méric, pour des raisons d'ordre politique a profondément choqué.

    J'ai été, comme beaucoup, profondément accablé par la mort de Clément. D'abord, parce que j'ai des amis qui ont milité avec lui et me racontaient hier les discussions passionnées qu'ils avaient ensemble. Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un crime politique. Il avait 19 ans, il se battait pour ses idées, il avait des convictions et des espoirs plein la tête. Et c'est pour cela qu'il a été tué. C'est pour cette raison justement que ce meurtre appelle une réaction politique. Il faut toujours se rappeler que l'extrême-droite, c'est le sang, c'est la haine. L'extrême-droite ne doit pas être banalisée. Elle doit être combattue pied à pied. 

    - Le droit à se loger est une autre priorité qui vous tient à cœur, surtout se loger correctement à des prix accessibles. Or, dans Paris ce droit a décliné ces dernières années. On est arrivé à une crise du logement comme dans les années 1950. Dans la seconde mandature de Bertrand Delanoë, pourtant, 40 000 logements sociaux ont été construits, qui malgré tout ne suffisent pas.

    Le 18e dont vous êtes un élu atteindra bientôt les 25% de logements sociaux, on approche là d'un seuil qui limite aussi la mixité sociale. Nous connaissons bien la Goutte d'Or où certains coins sont exclusivement constitués de logements sociaux.

    Cette mixité sociale qui vous est chère est souhaitable, mais acquérir des immeubles dans les quartiers du centre ou de l'ouest coûte un maximum... Comment faire ? Ne serait-il pas temps d'associer plus étroitement Paris à ses couronnes de banlieues, d'effacer les frontières définitivement (périphérique, administrations différentes) ?

    Comment voyez-vous la situation dans la prochaine mandature sachant que le foncier est rare et cher à Paris ? Préconiseriez-vous d'autres moyens d'action ?

    Comment se loger ? Pourrons-nous continuer de vivre ici au vu de l’évolution des prix de l’immobilier ? Voilà des questions que se posent aujourd’hui des milliers d’habitants. Et pour cause : en 5 ans, le prix de vente au mètre carré, dans le 18e, a augmenté de 32%. Cette évolution est devenue totalement délirante. Et c’est une majorité d’habitants qui en souffre : ceux qui sont mal logés, ceux qui paient des loyers exorbitants, ceux qui sont propriétaires et voudraient acheter plus grand lorsqu’un enfant naît mais ne peuvent pas le faire parce que les prix sont trop élevés. Tout cela engendre beaucoup de souffrances, beaucoup de colère.

    Je propose de faire de cette question l’enjeu numéro un. Baisser le prix de l’immobilier, ce doit être notre priorité absolue. Pour cela, je préconise deux pistes. D’abord, poursuivre l’effort en faveur du logement social. Il faut tendre vers 30% de logements sociaux à Paris, à horizon 2030. C’est le cas à Amsterdam qui n’est pas un enfer urbain. Mais attention : il faut impérativement veiller à mieux répartir le logement social, notamment dans notre arrondissement. Nous ne le faisons pas suffisamment aujourd’hui. Un exemple : depuis 2008, 2135 logements sociaux ont été créés dans le 18e. Seuls 10% d’entre eux sont situés à Montmartre et presque 50% à la Chapelle ou à la Goutte d’Or. Cela ne peut pas continuer comme ça. L’effort de production de logements sociaux doit être davantage concentré sur l’ouest du 18e.

    Deuxième axe de bataille pour lutter contre la spéculation immobilière : agir sur le parc privé. Il faut faire la chasse aux logements vides en augmentant très sensiblement la  taxe sur les logements vacants. Je propose aussi la mise en place de « loyers plafonds ». Dans chaque quartier, un loyer maximum serait fixé. Un propriétaire qui dépasserait le plafond se mettrait hors-la-loi.

    - Un autre thème que vous abordez fréquemment : les services publics. Vous avez critiqué le souhait du maire de Paris de ne pas accroître le nombre des fonctionnaires de la Ville. Or en période de réduction budgétaire... Mais, par ailleurs, de nombreux équipements municipaux ont été construits depuis 12 ans et leur gestion au quotidien crée des tensions. Que faut-il faire à vos yeux pour en sortir ?

    Vous avez raison. La question des services publics est pour moi essentielle. Le service public, c’est tout ce qu’on a quand on n’est propriétaire de rien. C’est le patrimoine de ceux qui n’ont pas d’autre patrimoine. C’est donc vital, a fortiori en période de crise. Cette question n’est pas séparable d’ailleurs de la question du logement. Quand on fait du logement social, on doit aussi penser aux équipements qu’on installe pour permettre à la population d’avoir accès aux droits fondamentaux. Il faut des écoles, des crèches en nombre suffisant. Malgré l’effort produit depuis 2001, trop de parents se voient refuser l’accès à une place en structure collective pour leur enfant. Évidemment, tout cela a un coût. Je l’assume. Et cela suppose effectivement d’augmenter le nombre de personnels de la Ville de Paris. Pas par dogmatisme. Mais par pragmatisme. Ouvrons les yeux. Depuis 2008, le Maire de Paris a décidé de stabiliser les effectifs de fonctionnaires. Dans le même temps, beaucoup de nouvelles structures publiques ont ouvert. Autrement dit, on fait davantage avec autant de postes. Résultat : la qualité d’accueil du public se dégrade, de même que les conditions de travail des personnels. Si nous voulons sortir de cette spirale, il faut avoir le courage d’assumer de nouvelles embauches. Pour ma part, j’assume. Cela a un coût, évidemment. Et pour financer ces nouvelles dépenses, il faudrait que notre municipalité mène un vrai bras-de-fer avec le gouvernement qui, au nom de l’austérité, baisse les dotations aux collectivités territoriales. L’austérité ou le service public, il faut choisir.

    - Pour se rapprocher de notre quartier, nous aimerions vous interroger sur la culture...  Récemment notre quartier a eu la joie d'assister à l'ouverture du Louxor, qui dresse désormais ses quatre mâts devant le viaduc du métro aérien. Nous avons aussi le centre Barbara à deux pas de là, et en face la bibliothèque de la Goutte d'Or qui vient d'être rouverte, enfin.

    Vous êtes professeur agrégé de Lettres modernes et vous enseignez à Sarcelles. Comment voyez-vous cette offre culturelle dans le quartier ? Est-elle en mesure de faciliter l'accès des jeunes populations à des activités culturelles ou, plutôt, de modifier la sociologie du quartier ? Dans la presse, on a évoqué une gentrification de cette zone dite populaire. Qu'en pensez-vous ?

    Tout le monde devrait se réjouir de l’élargissement de l’offre culturelle. Je suis très heureux du succès considérable rencontré par le Louxor. On comptabilise en moyenne 1000 entrées par jour. C’est énorme. J’étais frappé, lors de l’inauguration, de voir à quel point ce nouvel équipement fait la fierté des habitants de notre quartier.

    Un regret, cependant : alors que les structures municipales (Centre Barbara, Louxor) se portent bien, les espaces culturels indépendants, portés par des associations, sont pour une bonne part en très grande difficulté. C’est leur existence même qui est menacée. Je pense au Lavoir Moderne Parisien ou à l’Echomusée qui se bat pour son existence. La Ville de Paris ne fait pas suffisamment, loin de là, pour le développement de ces structures. Or le développement culturel de notre quartier passe par une complémentarité accrue entre équipements municipaux et structures associatives.

    - Enfin, nous aimerions connaître votre position sur l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque. Le maire du 10e a validé le projet mais cherche encore un lieu où l'implanter(1). Les protestations des riverains vont bon train entre la Gare du Nord et l'hôpital Lariboisière. Toutefois, parmi les habitants se trouvent également des personnes favorables. Que pourriez-vous dire aux autres pour les convaincre ?

    Cette installation fait suite à un vote du Conseil de Paris, et Rémi Féraud a effectivement proposé que cette salle ouvre dans le 10e arrondissement. A mes yeux, l’installation de cette salle doit s’inscrire dans un cadre plus large de lutte contre les ravages de la toxicomanie. Il ne faut pas perdre de vue cette dimension-là. Face aux trafics, face à ceux qui s’enrichissent grâce à la drogue, il faut être intraitable. Quant à l’occupation des halls d’immeuble, bien souvent liée aux trafics, je pense qu’elle doit faire l’objet d’un traitement spécifique : évidemment, l’intervention policière, mais aussi l’intervention des habitants eux-mêmes. A Saint-Ouen, dans certains quartiers, pour résister aux dealers, les habitants, les amicales de locataires, aidés par les élus, organisent des rondes régulières pour ne pas laisser le terrain aux trafiquants. C’est une initiative dont nous pourrions nous inspirer ici.

     (1) Depuis notre entrevue avec Ian Brossat, un accord est intervenu entre la Mairie de Paris et la SNCF pour implanter la salle de consommation au 39 bd de La Chapelle. Il s'agit d'un espace accessible par une rampe qui descend du pont situé au-dessus des voies de la gare du Nord. Donc pas de bas d'immeuble comme s'y était engagé Rémi Féraud, le maire du 10e, pour tranquilliser l'opposition des riverains de l'hôpital Lariboisière.