vespasiennes
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Des toilettes provinciales…
Les toilettes à Paris sont un problème pour tout le monde. Pour les touristes, qui ne les trouvent pas assez nombreuses, ou pas très propres, au mieux. Pour les Parisiens, qui les ignorent de peur d’y trouver dans certains quartiers tout ce qu’ils redoutent, la crasse, la malpropreté, les seringues… Pour les usagers de drogue, elles représentent malgré tout, un lieu d’injection à l’abri des regards, et notamment la nuit. C’est le cas de la sanisette située rue Ambroise Paré, au grand dam des habitants des immeubles de la Sablière qui dominent ce coin de rue.Pour résorber les nuisances liées aux recoins très odorants qui, quoi qu’on fasse (végétalisation, fermeture par des grilles, rebondi maçonné, etc… ), subsistent dans beaucoup de rues, la Ville a depuis quelques années opté pour des ersatz de vespasiennes. Elles sont plus ou moins esthétiques et c’est un euphémisme. Plus ou moins bien accueillies aussi en fonction des quartiers et de l’importance des nuisances et des épanchements. Les premières offraient deux places et avaient été placées près du Canal Saint-Martin, très arrosé au milieu de la nuit, sans vraiment emporter l’adhésion des riverains. Ceux-ci s’en souviendront. L’espace près de la Rotonde de Ledoux à Stalingrad en avait également bénéficié. (voir les photos sur notre article de 2010 ). Un peu plus tard, elles ont augmenté de taille et changé de couleur. Les plus proches de chez nous ont pavoisé sur le parvis de la gare du Nord et sous ses arcades côté station de taxi et rue de Maubeuge. Pas une réussite non plus. Nous en parlions déjà, sujet récurrent s’il en est !Nous avons lu dans la presse cet hiver qu’une nouvelle génération de vespasiennes — disons vespasiennes avant que celles-ci ne soient rebaptisées dun nom plus branché ! — était à l’étude mais nous ne les avons pas encore croisées. Il s'agirait d'"uritrottoir" (est-ce bien un nom définitif ? ), la création d'une agence nantaise, avec l'ambition de civiliser les pipis sauvages. Une expérimentation à suivre. Par ailleurs, la Mairie de Paris a communiqué sur l’implantation de 50 nouvelles sanisettes pour arriver à un total de 450 sur l’ensemble de Paris, gratuites, ouvertes 24h sur 24 et toute l’année. On n'a pas fini de voir des coulures d’urine et de sentir des odeurs…Pour terminer un sujet certes intéressant mais pas très sexy, nous vous proposons une photo d’un lieu d’aisance, situé à ….... Façon quizz de l’été, quelqu’un saurait-il où se trouvent ces magnifiques toilettes, en plein centre ville d’une sous-préfecture d’environ 25 000 habitants quand on compte la zone péri-urbaine ? On ne peut pas l’oublier quand on est passé là, une fois dans sa vie. -
Urinoirs et vespasiennes
Possible ici, impensable là : pourquoi ?
Le Parisien nous apprenait en juin que des urinoirs provisoires seraient installés près du bassin de la Villette, le temps de la période estivale. Deux de ces vespasiennes* ont été implantées quai de Loire et le troisième quai de Seine, en arrière de la rotonde de Ledoux. Ce sont des triples urinoirs publics qui viennent en complément des quatre sanisettes du quartier.
Certes le bassin de la Villette attire de nombreux promeneurs. Plus la température monte et plus l'attraction de l'eau est grande : ce sont des pique-niqueurs qui s'installent un peu partout. Ou bien des joueurs de boules sous les arbres qui offrent leur ombre généreusement. Le comportement de certains laisse pourtant à désirer : les traces d'urine en témoignent, l'odeur insoutenable dans certains recoins tout autant.
C'est un problème que nous connaissons bien à Barbès, particulièrement au pied des piliers de la station de métro, et de ceux du viaduc, qui les jours de marché, empestent tout près des étals des marchands. Ces derniers sont très stoïques, ils ne se plaignent pas. A qui devraient-ils adresser leur mécontentement d'ailleurs ? Qui les entendrait ? Eux qui sont allés pendant des décennies utiliser les toilettes des quelques rares troquets du quartier qui acceptaient de les recevoir. Nous espérons que les nouvelles sanisettes leur offrent un confort supérieur à la situation antérieure. Action Barbès a beaucoup oeuvré auprès des responsables de la DVD chargés de leur implantation pour que le nombre des sanisettes du quartier ne diminue pas. Ce ne fut pas chose facile. La mairie du 1Oe a soutenu notre demande, consciente que le besoin est indéniable.
Pour revenir aux urinoirs provisoires, nous nous interrogeons sur le pouvoir des services qui aménagent l'espace autour du bassin de la Villette ... ou sur le pouvoir des lobbyistes du quartier... MK2 aurait-il fait valoir que la situation devenait préoccupante entre « ses » deux quais ? Car, enfin, il nous a toujours été dit que les vespasiennes ne correspondaient plus aux normes sanitaires du XXIe siècle, que seules les sanisettes nouvelle génération pouvaient être implantées et encore, pas partout, car elles sont plus larges, plus spacieuses, nécessitent plusieurs alimentations de réseau. Elles sont des Rollce exigeantes quant à leur lieu d'implantation ! Comme déjà dit au-dessus, nous avons eu du mal à obtenir le maintien du nombre de sanisettes sur le carrefour Barbès et autour.
Notre quartier se contenterait volontiers de ces urinoirs de deuxième classe, s'ils rendent les services pour lesquels ils sont conçus, en toute simplicité ! Avis aux aménageurs : les abords de la station de métro Barbès vous attendent. Et particulièrement en été. Reste à trouver des emplacements ad hoc.
Pour être au plus près de la réalité, nous avons envoyé notre agent très spécial enquêter sur place. C'est à elle que nous devons la photo. Et aussi ces réflexions.
« L'urinoir du quai de Seine n'a pas été utilisé par un monsieur d'un certain âge qui a préféré faire ses épanchements à une trentaine de mètres de lui, le long du mur. Je me suis dit que la grande bleue l'intimidait. Dans un second temps, j'ai pensé qu'il ne savait peut-être pas lire et que le mot "urinoir" écrit sur un bandeau déchiré n'était donc pas un bon indicateur pour lui. Ou encore que grimper sur cette machine l'angoissait. En revanche, l'urinoir du quai de Loire n'a posé aucun problème à ce bouliste qui a abandonné le terrain un court instant, et y revenir suffisamment léger pour ne pas rater son lancer. »
* le nom de Vespasien, empereur romain, transparaît dans le nom de cet édicule utile, indispensable, parce qu'il avait fixé un impôt, en son temps, pour la collecte des urines, qui étaient utilisées par les teinturiers pour fixer la couleur sur les étoffes.