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Social & solidarité - Page 93

  • Arracheurs de dents

    Jusque là on disait "menteur comme un arracheur de dents" pour parler de ceux qu'aucun mensonge n'étouffe. Cette fois, on est pris d'inquiétude qui n'a plus rien à voir avec l'évocation des habitudes brutales de siècles passés. La préfecture de police relate à sa façon l'arrestation de deux individus et la découverte d'une "mallette contenant tout le nécessaire médical d'un dentiste" dans son flash info du 10 janvier, 18h.

    Rien de dramatique. On imagine d'abord qu'il s'agit d'un vol. Mais, non. C'est plus grave. Les deux hommes trouvés en possession de cette mallette reconnaissent "pratiquer la chirurgie et principalement l'arrachage de dents et la pose de couronnes en or" dans les campements de gens du voyage de la région parisienne.

    images?q=tbn:ANd9GcQ4J_J5gsHpeVmTxIQdKRjW4T94_c0kF9jlX_3Vdmuw6ksB3ZqOSans anesthésie ? Sans l'hygiène indispensable ? Mais à quelle époque vivons-nous pour que certains de nos contemporains, à quelques kilométres de nos domiciles, soient obligés de recourir aux services de ces dentistes d'opérette ? On se prend à regretter les dispensaires de notre enfance...

    Ames sensibles, épargnez-vous la lecture de cet article découvert sur le site de Persée, sous le titre "Un barbier-arracheur de dents en Andalousie". Il est de Richard Price, paru en 1967 dans la revue d'anthropologie L'Homme. Il y décrit les coutumes encore en vigueur dans les années soixante dans le Sud de l'Espagne.

    Quelques extraits pour piquer votre curiosité :

    "les praticiens andalous sont, par tradition, d'abord cultivateurs et barbiers, dentistes ensuite; Gregorio, le dentiste du village de Los Madroneros, en est aussi le facteur. Dans toute la région, les barbiers-dentistes opèrent gratuitement."

    "La première étape de l'opération consiste à séparer la chair de l'os au moyen du bistouri. Pour les insicives ou les canines, Gregorio maintient fermement la machoire du patient dans sa main à l'aide du dentuza" ... "il fait pression sur la dent à extraire ; il cherche à distinguer à la vue et au toucher la disposition des racines"

    On souffre rien qu'en le lisant.... Personne ne devrait subir ces extractions en France au XXIe siècle. Et pourtant, ces deux hommes arrêtés par la police ont des clients, désargentés, dont ils sont l'ultime recours. A méditer.

  • Le Lavoir moderne parisien à la peine

    Nous relayons la demande du Lavoir Moderne Parisien : alerter la mairie des difficultés qu'il rencontre à se maintenir dans la place, l'aider à conserver une présence culturelle, même décalée et singulière, dans ce quartier..

      IL FAUT SAUVER LE LAVOIR MODERNE PARISIEN

    La soirée du jour de l’an a consacrée la rue Léon !  
    1000 parisiennes et parisiens sont venus célébrer le nouvel an à l’olympic-café et au lavoir moderne parisien.
      
    Un cocktail  artistique,  social, et de convivialité exquise, rassemblait les artistes décalés de l’olympic et leurs fans d’ambiance improbable, les voisins heureux de pouvoir vivre pleinement leur quartier, et les aficionados de la musique Brésilienne, tous vêtus de blanc venus danser jusqu’au nouveau jour. La surprise est également  venue  des jeunes, heureux de profiter de cet oasis hors du temps, et participants pleinement à la bonne humeur générale.

    Ce savoir-composer, une démocratie culturelle conviviale et pertinente, volera bientôt en éclats : l’olympic est cédé par obligation de justice et le lavoir moderne parisien est racheté par des marchands de « biens », laissant présager une fin de culture.
    Il y a une logique de marché qui donne le pouvoir à certaines manipulations, et une logique politique pour favoriser cela. Pouvons-nous encore influencer ce mécanisme discriminatoire ?
    L’association PROCREART, gestionnaire, a besoin de 80 000 euros de budget complémentaire, 140 000 euros d’investissements pour les  travaux de conformité, et demande à la Mairie de Paris d’exercer son droit de préemption afin de sauver le lavoir moderne parisien de la spéculation immobilière.
    C’est à ces conditions que le lavoir moderne parisien poursuivra son projet culturel à la Goutte d’Or, et c’est un choix politique. Un projet artistique pour les trois années à venir à été déposé.

    Le Maire de Paris concentre le pouvoir de décision, le Maire d’arrondissement a la responsabilité de ce choix : il faut sauver le lavoir moderne parisien !
    J’appelle  les artistes, les citoyens, les habitants, à témoigner leur soutien et à écrire au plus vite au Maire du XVIIIème arrondissement et au Maire de Paris et à demander :
    - de soutenir le projet artistique du lavoir moderne parisien
    - d’exercer le droit de préemption sur le 35 et 37 rue Léon afin de protéger les bâtiments  de la spéculation immobilière
    - de se concerter avec les partenaires régionaux et l’état pour financer le projet.

    Toute l’équipe du lavoir moderne parisien vous souhaite une bonne année 2012 et que tous vos vœux se réalisent immédiatement ....

    LVP vous demande de faire connaître votre soutien au maire du 18e arrondissement, Daniel Vaillant, en lui écrivant  directement à daniel.vaillant@paris.fr  ou sur le site de la mairie du 18e arrondissement.

  • "24 heures chrono" aux urgences de Lariboisière ou comment se gère la pénurie...

    paris,lariboisière,urgences,hôpitauxLundi, 21 heures. Beaucoup de jeunes et moins jeunes rue Ambroise Paré à la recherche d'une « dose ». On en voit régulièrement venir demander des jetons (ce sont ces jetons qui permettent d'obtenir un kit avec seringue dans les automates situés rue de Maubeuge et boulevard de la Chapelle.) à la personne qui inscrit les « candidats » aux urgences.  Le hall d'accueil  est plutôt calme à cette heure. L'agacement est pourtant déjà présent chez certains qui trouvent qu'on ne va pas assez vite. Heureusement, l'agent d'accueil est imposant et ne se laisse pas (ou plus) impressionner. Le ton monte lorsqu'un inscrit parti manger à l'extérieur s'entend dire qu'il a passé son tour, comme on dit. On l'a appelé, il n'était plus là. Alors, il faut reprendre l'inscription à zéro. Une alternative ? On lui conseille de se rendre sur l'hôpital de Saint Denis où il y aurait moins d'attente. Bon. Il décide de rester mais ne cessera de protester toute la soirée.

    paris,lariboisière,urgences,hôpitauxLa salle d'attente est pleine à craquer. Impossible de trouver deux chaises côte à côte. On est déjà content de pouvoir s'asseoir dans un coin. Sur un brancard, un homme ronfle fortement comme un bienheureux. On se doute qu'il « cuve ». Ce sera vite confirmé lorsqu'il tentera de mettre ses chaussures, puis de se lever, ce qui se soldera par une chute spectaculaire ! Relevé par les infirmières appelées à la rescousse qui peineront à le rallonger. Plus tard, on aura droit pendant deux heures, à un mélange de chansons paillardes, de grossièretés et parfois de propos qui feront sourire le public  : « C'est la faute à Sarkozy la m....... ! Moi je vais être président de la République et j'aimerai tout lemonde. Le Premier Ministre fabriquera des billets, c'est facile de fabriquer des billets, et on les donnera à tous ».

    Il est déjà 23 heures. Certains ont réussi à s'allonger pour dormir. D'autres s'énervent, vont régulièrement interroger la première blouse blanche, ou verte, qui passe. Sans succès d'ailleurs. Personne n'a le temps de répondre. Plus personne ne se laisse distraire, par habitude sans doute. Beaucoup ne comprennent pas cette attente. Certains ne sont  pas trop malades et sont un peu dans la « comedia del arte ».

    Une demi-heure plus tard, la personne que j'accompagne est prise en charge. Je reste dans la salle d'attente, ce que ne font pas de nombreux accompagnants qui ne cessent d'entrer et sortir de la salle de soins, malgré le panneau d'interdiction, bien visible. Le personnel médical laisse faire, semble indifférent à ce flot continu et n'a surtout pas le temps. Parfois, un infirmier ou une infirmière se fâche et interdit l'accès. Mais comme il n'y a aucun vigile à cet endroit-là, comment faire respecter le règlement ? On entre donc « comme dans un moulin ». Pas très rassurant...

    1 heure du matin, on est déjà mardi : la salle s'est vidée. Arrivent encore des personnes alcoolisées bruyantes. On entend tout ce qui se dit à l'accueil. Forcément puisque les bureaux sont de simples box sans plafond. Les anecdotes pleuvent !

    Je suis autorisée à entrer dans la salle de soins. Pas assez de box pour tous les patients en attente d'examen ou de résultats d'examen. On assiste à un véritable ballet de brancards et de porte perfusion qui doivent être sans cesse déplacés. En tout et pour tout il y a trois chaises pour tous les accompagnants au chevet d'un malade. Là aussi, de l'énervement. Il faut parfois menacer de faire venir le vigile ou la police pour espérer un peu de calme. En fait, le patient ne comprend pas l'attente. Il ne comprend pas pourquoi on s'occupe plutôt de celui-ci que de celle-là. Il y a pourtant bien une organisation dans le service et heureusement ! Mais ce qui manque c'est la personne qui pourrait rassurer, écouter, expliquer, limiter les tensions et les angoisses. Tout simplement. Bon. Tout simplement, d'accord. Mais il en faut les moyens.

    Tout au long de la journée, au fil des reprises de travail, le personnel trouve des petits moments de répit pour se souhaiter la bonne année, se faire la bise et manger un chocolat. On est en plein dans la période des voeux.

    paris,lariboisière,urgences,hôpitauxPour tuer le  temps, le temps de celui qui attend, on ne peut qu'observer la vie autour de soi. Des personnes âgées complètement perdues qui ne veulent pas rentrer chez elles, qui ne comprennent pas ce qu'on leur explique, beaucoup d'étrangers avec qui il n'est pas aisé de communiquer, des sans domicile fixe, des personnes atteintes de troubles psychiatriques, des patients qui sortent d'un box les fesses à l'air... On ne s'ennuie pas. On s'inquiète.

    La journée s'est écoulée. Il est 19 heures, presque le tour du cadran entre ces deux salles, celles de l'accueil et celle des soins. On nous annonce enfin une place pour le scanner. Il faudra encore attendre les résultats puis une ambulance pour être transféré dans un autre hôpital parisien qui gèrera la pathologie. Ouf ! Il est 23h30.

    Un conseil : ne soyez pas seul quand vous devrez vous rendre aux urgences. Le personnel soignant ne pourra pas vous aider à aller aux toilettes avec votre porte perfusion, relever ou abaisser le dossier de votre brancard, remettre un drap, apporter un verre d'eau, réconforter. Pas question ici de mauvaise volonté ou d'indifférence. Mais il y a tellement d'autres gestes à accomplir. On tente de leur demander, mais... on a des scrupules à insister. Aussi pour trouver un peu de réconfort, ceux qui sont seuls se penchent vers leur voisin d'infortune. On échange ses craintes, ses petites misères qui seront, on l'espère, passagères, comme dit la chanson.

    Passagères les misères peut-être, mais la pénurie de moyens, moins sûr.

    Il y a bien urgence comme nous le disions dans notre article du 10 décembre, à la suite de la réunion d'information sur les restructurations de l'Assistance Publique.

  • En passant par la rue de la Charbonnière...

    En passant par la rue de la Charbonnière…,
    Joséphine pour la beauté des femmes m’a sauté aux yeux.

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    Pour savoir de quoi il s’agit, il suffit de le demander à Lucia Iraci : « 80% des pauvres sont des femmes. Parmi elles les moins de vingt-cinq ans et les plus de quarante-cinq sont les plus vulnérables. C’est parce que cet état de choses m’est insupportable que j’ai décidé de leur venir en aide. »

    Mais qui est Lucia Iraci ? me demanderez-vous.

    Lucia Iraci a débuté sa carrière il y a maintenant une trentaine d’années. Ancienne coiffeuse de studio, et toujours en activité dans son salon rue du Vieux Colombier à Paris, elle souhaite « redonner aux femmes en souffrance la fierté d’exister ».

    Elle s’engage à « les réconcilier avec leur image et les aider à retrouver le plaisir de prendre soin d’elles, pour qu’elles s’identifient et s’inscrivent dans la relation aux autres avec une meilleure estime d’elles-mêmes ; les accompagner, pour qu’elles reprennent confiance, dans la perspective de toute réinsertion sociale. »

    Germe alors l’idée d’un salon de beauté social qui regrouperait coiffure, maquillage, soins du visage et du corps, mais aussi un vestiaire et des conseils de tout genre.

    Son idée ? Prodiguer le meilleur à celles plutôt habituées au pire.

    Elle fait alors des demandes de subventions, écrit à droite, à gauche, et c’est parce qu’elle est tenace et têtue qu’elle a pu affronter les difficultés et réussir.

    Paris,18e,jocéphine,salon-social,gouute-d-or,beauté,charbonnièreLe salon social, Joséphine pour la Beauté des femmes, a été inauguré
    le 23 mars 2011
    au 28 rue de la Charbonnière à l’entrée sud de la Goutte d’or.

    Ce salon propose coiffure, maquillage, soins du corps,
    conseils et prêts vestimentaires
    pour la modique somme de 3 euros. Il accueille ses clientes cinq jours
    sur sept, du lundi au vendredi,
    dans quatre pièces de couleurs différentes, sur quelque cent vingt mètres carrés.

    Pour profiter de ces soins, les femmes peuvent contacter le salon par le biais des associations qui les accompagnent. Les femmes isolées peuvent aussi pousser la porte et bénéficier de conseils grâce à la disponibilité et à la compétence de Koura Keita — coordinatrice de cet havre de paix.

    L’association Joséphine pour la beauté des femmes a gagné le concours des projets sociaux de la mairie de Paris qui l’a dotée d’une subvention de 20 000 euros fin 2010

    La précarité n’étant pas un phénomène uniquement parisien, Lucia Iraci souhaite développer cette action sur le plan national, grâce au soutien financier et éthique des partenaires commerciaux et des institutions.

    En ce début d’année 2012 souhaitons-lui bon courage...

    Souhaitons leur, à toutes, bon courage !

    ==)(==

    Du rôle des femmes et de leur place dans la société : Le Monde des idées, cet été, faisait dialoguer Dominique Méda et Joy Sorman, à lire.

    Et plein de photos du salon à l'intérieur dans le blog de Joséphine : c'est ici

  • Autour de Saint-Vincent-de-Paul

    L138xH312_jpg_image_kermesse_2011_site-5c208.jpgVous avez encore une chance de passer sur les stands de la kermesse ce dimanche matin et jusqu'à 17 heures ce soir. Le choix sera peut-être un peu réduit car d'autres seront passés avant vous vendredi ou samedi, mais l'ambiance du dernier jour est imparable !

    Cette kermesse est un peu un marché de Noël en avance. Elle propose des stands de restauration: crêpes, hot dog, dégustation d'huîtres, de fromages, des animations pour les enfants, des ventes d'objet de brocante aussi bien sûr et tout cela dans la bonne humeur du bénévolat.

    Une activité originale, surtout à l'automne, consistera à proposer des boutures de plantes variées. Nous serons peut-être un peu circonspects vis à vis de cette activité, mais qui n'essaie rien n'a rien !

    De 11h30 à 17 h au 12 rue Bossuet

    Pour plus de renseignements, clic ici.