En passant par la rue de la Charbonnière…,
Joséphine pour la beauté des femmes m’a sauté aux yeux.
Pour savoir de quoi il s’agit, il suffit de le demander à Lucia Iraci : « 80% des pauvres sont des femmes. Parmi elles les moins de vingt-cinq ans et les plus de quarante-cinq sont les plus vulnérables. C’est parce que cet état de choses m’est insupportable que j’ai décidé de leur venir en aide. »
Mais qui est Lucia Iraci ? me demanderez-vous.
Lucia Iraci a débuté sa carrière il y a maintenant une trentaine d’années. Ancienne coiffeuse de studio, et toujours en activité dans son salon rue du Vieux Colombier à Paris, elle souhaite « redonner aux femmes en souffrance la fierté d’exister ».
Elle s’engage à « les réconcilier avec leur image et les aider à retrouver le plaisir de prendre soin d’elles, pour qu’elles s’identifient et s’inscrivent dans la relation aux autres avec une meilleure estime d’elles-mêmes ; les accompagner, pour qu’elles reprennent confiance, dans la perspective de toute réinsertion sociale. »
Germe alors l’idée d’un salon de beauté social qui regrouperait coiffure, maquillage, soins du visage et du corps, mais aussi un vestiaire et des conseils de tout genre.
Son idée ? Prodiguer le meilleur à celles plutôt habituées au pire.
Elle fait alors des demandes de subventions, écrit à droite, à gauche, et c’est parce qu’elle est tenace et têtue qu’elle a pu affronter les difficultés et réussir.
Le salon social, Joséphine pour la Beauté des femmes, a été inauguré
le 23 mars 2011
au 28 rue de la Charbonnière à l’entrée sud de la Goutte d’or.
Ce salon propose coiffure, maquillage, soins du corps,
conseils et prêts vestimentaires
pour la modique somme de 3 euros. Il accueille ses clientes cinq jours
sur sept, du lundi au vendredi,
dans quatre pièces de couleurs différentes, sur quelque cent vingt mètres carrés.
Pour profiter de ces soins, les femmes peuvent contacter le salon par le biais des associations qui les accompagnent. Les femmes isolées peuvent aussi pousser la porte et bénéficier de conseils grâce à la disponibilité et à la compétence de Koura Keita — coordinatrice de cet havre de paix.
L’association Joséphine pour la beauté des femmes a gagné le concours des projets sociaux de la mairie de Paris qui l’a dotée d’une subvention de 20 000 euros fin 2010
La précarité n’étant pas un phénomène uniquement parisien, Lucia Iraci souhaite développer cette action sur le plan national, grâce au soutien financier et éthique des partenaires commerciaux et des institutions.
En ce début d’année 2012 souhaitons-lui bon courage...
Souhaitons leur, à toutes, bon courage !
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Du rôle des femmes et de leur place dans la société : Le Monde des idées, cet été, faisait dialoguer Dominique Méda et Joy Sorman, à lire.
Et plein de photos du salon à l'intérieur dans le blog de Joséphine : c'est ici.