Il y a quelques années, le haut de la rue de Rochechouart a accueilli des arbres, tout jeunes, au nombre de quatre, sur le côté des numéros impairs, après l’élargissement du trottoir. L’opération avait eu lieu en deux temps : la rue de Rochechouart avait déjà bénéficié d’un aménagement de chaussée, appelé requalification, jusqu’au niveau de la rue Thimonnier, face au magasin Carrefour. Il convenait de réaliser la partie non encore aménagée et de se conformer aux conseils des Architectes des Bâtiments de France (ABF) qui prônent un certain respect des perspectives, et surtout veillent à que rien ne nuise à la beauté des monuments historiques ou classés quand on s’en approche. C’est ce que l’on appelle les espaces protégés. Ici, a priori, rien de tel à l’horizon, sauf peut-être le Sacré-Coeur au débouché de la rue.
Traversons la rue. Sur le trottoir des numéros pairs, deux boutiques n’en finissent pas de se détériorer depuis de longues années, accueillant des affichages sauvages, pour l’une d'elles. Elles encadrent le portail du n° 90, un immeuble de 4 étages construit en 1838, d’après une agence immobilière en ligne, et comprenant 59 lots.
En mai 2008 (ci-dessus avec portail bleu azur) — et nous remercions les archives de Google street view qui gardent en stock les images des rues à travers les âges —, les rideaux de fer étaient déjà baissés et aucune activité ne semblait animer les locaux commerciaux. Chez Camille, un bar, fermé depuis bien longtemps, avait gardé un cachet des années d’après-guerre, qui se fait rare dans le Paris actuel, mais qui plaît, voir par exemple, Chez Juliette ou le Mansart. Son rideau est désormais tagué, et le local continue à se dégrader. Comme son pendant, de l’autre côté du portail.
Ci-dessus en janvier 2017. Et ci-dessous le bar Chez Camille, retrouvé sur le net, alors ouvert,
mais ce cliché n’est pas daté.