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Errare Humanum est, perseverare diabolicum

Lors du dernier conseil d'arrondissement du 10e, les élus UMP de cet arrondissement, Déborah Pawlik en tête, ont déposé une demande d'adoption de voeu à propos du projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR) prévu boulevard de La Chapelle.

Il nous faut ici saluer la persévérance de Mme Pawlik et de ses amis à rejeter ce projet mais aussi hélas regretter la même persévérance dans l'erreur, erreur à propos de l'objet même du projet et erreur en en faisant un enjeu politicien.

Notons d'abord une évolution dans la sémantique de l'UMP : on ne parle plus de "salle de shoot" mais de "salle d'injection supervisée". Peut-on y voir un progrès ?

Ce qui est curieux chez Mme Pawlik et l'UMP à Paris en général, c'est qu'ils ne veulent absolument pas voir ce qu'est ce projet de SCMR. Partis dans leurs préoccupations à la fois morales et sécuritaires, leurs revendications sont plus proches de ce qu'ils voudraient y voir que de ce qu'est une SCMR en réalité. Inutile ici de rabâcher sans cesse la véritable nature du projet (voici un lien qui vous dit ce qu'il est). Mais cette espèce d'autisme de l'UMP à ce sujet fait que nous sommes de facto dans un dialogue de sourds.

Prenons un simple exemple d'une erreur commise par l'UMP. Le 6ème considérant dit :

"la politique de réduction des risques sanitaires instaurée à Paris par la mise à disposition notamment de matériels propres a permis déjà de réduire les risques liés à l'addiction" . Ce n'est pas l'addiction qui crée le risque ! A la limite on peut dire avec raison que cette addiction multiplie les risques, mais c'est bien l'injection, qu'elle soit liée à une addiction ou pas, qui crée le risque. Tout le raisonnement est à l'avenant.
 
L'essentiel de nos remarques-critiques à propos du raisonnement de l'UMP sur ce projet est contenu dans notre réponse au voeu déposé lors de la précédente mandature et dans la lettre ouverte adressée à Mme Pawlik alors candidate lors de la campagne électorale des municipales 2014.

Texte du voeu déposé par l'UMP au conseil d'arrondissement du 10e arrondissement de Paris le 30 juin 2014

 

Et pour bien faire comprendre le projet à l'UMP, nous ne pouvons que réinsérer le petit film de présentation où tout est dit, ou presque !

 

Commentaires

  • Bonjour à la rédaction,

    Vous écrivez :
    "Ce n'est pas l'addiction qui crée le risque ! A la limite on peut dire avec raison que cette addiction multiplie les risques, mais c'est bien l'injection, qu'elle soit liée à une addiction ou pas, qui crée le risque."

    Je me permets de rectifier. Ce qui crée le risque, c'est la prohibition, la répression, la pénalisation, la stigmatisation des usagers de drogues.

    A lire : http://lemegalodon.net/a2833-repoussons-les-limites-de-la-reduction-des-r.html

    Bien à vous
    G

  • @g : un point de vue divergent légèrement provoquant : les actes sexuels nesont pas prohibés et pourtant bien porteurs de risques non ? -)

  • Pour continuer après ce que dit "Action Barbès" (qui au juste ?) sur le thème des actes sexuels dangereux ou pas, (on oublie aussi en passant qu'on peut se protéger.. ),
    donc la question est : qui est dangereux, l'acte ou l'interdiction de l'acte ?
    Exemple : l'interdiction de l'avortement jusqu'en 1975 (Loi IVG) s'est révélée beaucoup plus dangereuse que l'acte lui-même, les conditions dans lesquelles elle était exécutée la rendant extrêmement risquée. L'IGV reste un acte délicat mais dans de bonnes conditions, il ne met pas en danger la femme qui le subit.

  • Le message de g (touchnez) est clair, ce qui crée le risque est l'interdiction, ou en creux, sans interdiction plus de risque. Ce n'est pas evident. l'autorisation de consommer de l'alcool ne diminue en rien le risque d'accident d'un conducteur en etat d'ivresse. La consommatoon de tabac autorisee ne réduit en rien le risque de cancer. C'est bien l'acte d'injection qui crée le risque, pas le contexte jurudique, même si celui ci peut avoir une incidence sur le niveau de ce risque.

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