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Projet de salle de consommation de drogues à moindre risque

Le projet de salle de consommation de drogues à moindre risque a refait surface dans la campagne électorale et on pourrait s'en féliciter si c'était là l'occasion d'un véritable débat. Mais les opposants au projet n'y sont manifestement pas prêts et la récupération politicienne électoraliste va grand train. Qu'on en juge.

Le 5 Février, le candidat tête de liste dans le 10e arrondissement pour le parti politique nouvellement créé Paris Libéré, Serge Federbusch, a organisé une réunion dite "débat sans tabou" sur le sujet que ces opposants, n'ayant pas très bien compris la nature exacte du projet, persistent à appeler "salle de shoot". Présents à ce débat, le politicien Charles Beigbeder et le président de l'association "Parents contre la drogue". Mais de spécialistes médecins addictologues, psychologues voire associations chargées de gérer des projets similaires, point. "Débat sans tabou" mais à sens unique. Nous n'avons à ce jour pas trouvé de propositions concrètes issues de ce "débat".

Le même jour, Deborah Pawlik, candidate tête de liste dans le même arrondissement mais pour le compte cette fois de l'UMP, organisait une "opération coup de poing" boulevard de La Chapelle. On pourrait dire que nous avons mauvais esprit en faisant remarquer que Mme Pawlik et M. Federbusch sont en concurrence directe pour ces élections puisque ce dernier agit en dissidence du parti sous l'étiquette duquel il a été élu en 2008, à savoir l'UMP. Même sujet, même date, disons qu'il s'agit d'une heureuse coïncidence.

N'ayant pas participé à la réunion organisée par M. Federbusch, nous n'en dirons pas plus. Par contre, à l'occasion de son "opération coup de poing", Mme Pawlik a fait diffuser un texte par courriel et un tract qui nous permettent de mieux connaitre sa position sur le sujet. Nous ne pousserons pas l'autoflagellation jusqu'à diffuser ce texte tant il est dans le déni de la réalité et empreint de mauvaise foi, mais nous pouvons le commenter.

Mme Pawlik fait semblant de croire que l'éventuelle élection de Mme Hidalgo serait suffisante pour relancer le projet et le voir se concrétiser rapidement. C'est là une intoxication à destinées politiciennes électoralistes puisque en l'état actuel des choses, la reprise du projet ne peut se faire dès lors que la loi de 1970 n'a pas été modifiée. Cela ne dépend pas de la mairie de Paris mais du gouvernement et du Parlement. Mais Mme Pawlik n'est pas à ce détail près.

Mme Pawlik prétend ensuite que le quartier serait condamné, sans bien préciser le type de condamnation d'ailleurs, mais il y a fort à parier qu'elle voit des hordes de toxicomanes et de dealers se ruer dans le 10e arrondissement. Jouer sur la peur du citoyen électeur fait aussi partie des actes à destinées politiciennes électoralistes.

Ensuite, dans un français très approximatif, Mme Pawlik nous propose deux alternatives (sic) : "mise en place d'une structure d’accueil, de prévention, de suivi et d’accompagnement des toxicomanes, portée dans le cadre d’un projet “inter-arrondissement” {ndlr : arrondissement sans s} et "à l’extrémité nord de l’hôpital Lariboisière", c'est à dire en gros un projet édulcoré par rapport au projet actuel,  sans autorisation d'y prendre de la drogue pour les toxicomanes, toutes choses qui ont déjà fait par le passé l'objet de nombreuses expériences sans résultat probant, dans le 18e voisin par exemple où d'ailleurs une structure assez semblable à ce qui est proposé devrait ouvrir ses portes sous peu.. A croire aussi que Mme Pawlik ignore le grand projet de restructuration des hôpitaux Saint Louis Lariboisière Fernand Widal de l'AP-HP et qui concerne directement le secteur Nord de Lariboisière où un nouveau bâtiment devrait être construit.

Enfin, la philosophie de Mme Pawlik et à n'en pas douter celle de son parti, est clairement explicitée dans sa conclusion : faire du quartier des deux gares, comme elle appelle cette zone, un lieu réservé au développement économique, le tirant selon elle "vers le haut" alors qu'un projet concernant les toxicomanes le tirerait vers le bas.

La mauvaise foi, le déni de réalité l'emportent et on peut être triste qu'un réel débat contradictoire entre personnes responsables ne puisse être mis sur pied. Il est triste aussi de constater que les opposants au projet ne voient pas qu'il s'agit d'une question de santé publique générale et qu'ils se contentent de défendre des intérêts particuliers.

En attendant, nous vous proposons un petit clip de 3 minutes qui nous ramène à cette réalité. Il nous dit pourquoi le projet de salle de consommation à moindre risque pour les toxicomanes est bénéfique pour les habitants du quartier Barbès et au-delà, mais aussi pour les toxicomanes eux-mêmes. Certaines images au début sont assez dures mais il nous faut regarder, nous, la réalité en face.


A MOINDRE RISQUE par agathonart

Commentaires

  • C'est tout de même étrange de critiquer une réunion publique à laquelle vous auriez pu participer en déclarant ne pas y être allé sans qu'on sache trop pourquoi.

    La réalité vous gêne mais elle est simple : les salles de shoot n'aident en aucune manière les drogués à sortir de leur dépendance. Elles sont juste le faux nez des partisans de la dépénalisation. Lors du débat, cela a été parfaitement démontré avec de très nombreux et précis exemples.

    Bien à vous.

    Serge Federbusch
    Elu du 10ème et candidat Paris Libéré à la mairie

  • @ M. Federbuch : je comprends que les amalgames vous arrangent mais votre idéologie vous fait perdre tout bon sens.
    Les salles de consommation à moindre risque pour les toxicomanes sont des établissements pour la prévention des risques liés à la toxicomanie. Je pense que vous comprenez parfaitement le sens de cette expression "prévention des risques". C'est ce problème de santé publique qu'il faut regarder, pas celui de la toxicomanie dans son ensemble. La question première n'est pas de sortir les toxicomanes de leur dépendance, la question est de faire en sorte qu'ils n'attrapent pas le VIH, le virus de l'hépatite C ou qu'ils ne meurent pas d'overdose. Regarder la réalité en face c'est cela, constater qu'il y a des toxicomanes, que se battre contre cela est un combat perdu d'avance et qu'approcher cette question par petites touches plutôt que par grands principes serait beaucoup plus efficace. Je vous informe que la Grèce vient d'ouvrir une SCMR.
    Par ailleurs, comment pouvez vous être contre un tel établissement alors qu'il pourrait éviter les seringues usagées dans la rue et les shoot en plein air ou dans les sanisettes dans le quartier. Car cela aussi est une réalité qu'il vous faut regarder en face.
    Quant à la dépénalisation, là aussi, regarder la réalité en face. La France est le pays qui a la législation la plus dure en matière de détention et d'utilisation de cannabis. Malgré cela, les Français sont dans les premiers consommateurs de cette substance. Cela ne vous fait pas réfléchir sur l'utilité de la prohibition ?
    Je participerais volontiers à un débat mais à condition que celui-ci soit contradictoire et pas confisqué par des contraintes idéologiques ou politiques.

  • Vous parlez d'une structure pour toxicomanes qui devrait ouvrir sous peu dans le 18e !
    A quel projet faites-vous allusion et à quel endroit ?

  • Il s'agit du projet au 64 boulevard de la Chapelle qui accueillera 10 logements thérapeutiques et permettra la réinstallation de l’association EGO ( Espoir Goutte d'Or) située actuellement au 13 rue St Luc.
    http://www.drogues-info-service.fr/spip.php?page=stru&id_stru=2009

  • merci bien pour cet article.

Les commentaires sont fermés.