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Le travail discret de la police

Plus que d'habitude des lecteurs de notre blog se sont exprimés à la suite de l'article sur la présence policière ou son absence momentanée, selon certains, dans le quartier de la Goutte d'Or. Le blog est ouvert aux échanges, nous sommes heureux qu'il remplisse cette fonction, y compris avec des personnes que nous ne connaissons pas. Cette fonction nous a valu quelques adhérents tout récemment !
Beaucoup se demandent si les policiers sont bien utiles dans les tâches qui leur sont attribuées. Nous avons pu lire qu'ils "somnolent" au fond de leurs cars... et qu'ils ne font pas bien peur aux délinquants de tout poil. On pourrait le croire.
 
Pourtant, tout ne se voit pas dans le travail de la police. Le commissaire Bouard — commissaire divisionnaire du 18e et chargé de la ZSP Barbès-Château-rouge — ne se lasse pas de le répéter et nous aurions tendance à le croire. Aux accusations de ne pas descendre de leurs véhicules, il répondait à la salle du Conseil de quartier Chapelle, encore récemment, que les policiers n'arrêtent pas les délinquants en les interpellant depuis une portière. Et les chiffres sont là qui en témoignent. Donc, ne soyons pas trop simplistes dans nos jugements.
 
Toutes les interventions de la police ne font pas l'objet d'un communiqué de presse, certaines seulement, et comme la ZSP revient souvent à la une des journaux, les succès obtenus dans l'une des toutes premières ZSP mises en place sont lisibles sur le site de la Préfecture accessible aux journalistes. Voici pour vous donner un exemple ce que l'on pouvait y lire le 12 septembre dernier dans un PPFlash : 
 
Interpellation pour proxénétisme aggravé dans le 18e 

10 septembre, un individu soupçonné de proxénétisme aggravé a été interpellé par la brigade de répression du proxénétisme (BRP). 
 
Les investigations menées depuis mai dernier par la BRP ont permis d’établir qu’un studio situé rue Saint-Mathieu, dans le secteur de la ZSP Barbès-Château Rouge (18e), était dédié à l’activité de trois prostituées nigérianes qui racolaient boulevard Barbès et y conduisaient leurs clients. Le locataire en titre des lieux, un homme d’une quarantaine d’années,  avait mis ce logement à leur disposition depuis septembre 2012 et ce jusqu’en juillet dernier. A partir de mai 2013, le proxénète présumé avait également loué un autre studio, boulevard Ornano, toujours dans le 18e arrondissement - hors ZSP -, où il avait installé deux autres prostituées. Toutes devaient lui reverser chaque jour 50 euros. 
Les investigations se poursuivent et montrent le travail effectué dans les ZSP et dans leur périphérie pour contenir tout effet « report ».
 
Voici un bref calcul, admettons qu'un petit studio, un peu miteux, coûte 600-700 € dans ce coin, sachant qu'il n'y a pas de trêve le dimanche dans ce métier, deux fois 50 € pendant 30 jours nous font 3000 €, auxquels il faut soustraire les charges de loyer; résultat estimé  : plus de 2000 € par mois par studio. Hors impôt... car nous doutons que le "proxénète présumé" se soit donné la peine de remplir une déclaration de revenus. 
 

Commentaires

  • Je me permet de réagir, étant celui qui remarqua dans un précédent commentaire la somnolence des CRS. Je tiens à réitérer cette remarque. Car si les forces de l'ordre peuvent agir efficacement en toute discrétion (cela se comprend dans bien des affaires) il n'en est rien des CRS qui n'ont aucune part de responsabilité dans les petits succès rencontrés jusque là. Non seulement, les CRS n'ont pas vocation à être des acteurs des opérations de démantèlement de réseaux de vente de stupéfiants où de proxénétisme, mais ils sont un élément fort pour signifier que ce quartier est sous tension. Un CRS se montre et n'agit que très rarement. Leur présence créé un sentiment étrange d'être dans une zone d'exception, dangereuse et insécure, contrairement à la présence de policiers "normaux" qui donnent plus l'impression d'être dans un quartier comme les autres.

    De plus, les CRS se garent systématiquement en infraction avec le code de la route, sur les trottoirs et sur les passages protégés, entrainant d'autres usagers à suivre leur mauvais exemple. Certains trottoirs (rues Myrha, Léon, Cavé, des Poissonniers...) sont impraticables pour les piétons. Ainsi ils gênent la circulation et font prendre des risques aux piétons, particulièrement aux enfants, aux personnes âgées, aux parents avec poussette ainsi qu'aux personnes en fauteuil roulant. On sait que les forces de l'ordre peuvent légalement se soustraire aux règles communes, mais quel exemple pour tout à chacun. D'autant plus qu'il n'interviennent jamais pour empêcher les comportement automobiles dangereux ou même les faits de petite délinquance.

    Si je devais être rassuré (je me sent très bien dans les rues de la Goutte d'Or), la présence de contractuels verbalisant les automobiles en stationnement illicite, de policiers empêchant d’emprunter les rues en sens interdit ou encore ne laissant pas se développer les incivilités et autre fait de délinquance serait bien plus bénéfique aux habitants du quartiers.

    Aujourd'hui, vous pouvez acheter du cannabis en pleine ZSP sous l’œil de caméras de la préfecture et à moins de 10 mètres d'un car de CRS ! Vous pouvez également acheter des sacs de contrefaçon, des portables volés sous les yeux de CRS qui somnolent dans leur véhicule. Alors si l'on peut se réjouir de voir des réseaux de contrebande et de proxénétisme être mis à bas, il n'en est pas de même pour l'inaction de certains éléments des forces de l'ordre qui paradoxalement semblent plus participer à une ambiance de zone de relégation qu'à la contrecarrer. Si l'on veut réellement redonner une vie tranquille aux habitants du quartier, il faudrait déjà ne pas ajouter des mauvais comportements à ceux déjà existants et offrir enfin les mêmes services et équipements publics, de même qualité, que tout autre quartier de Paris. Aujourd'hui en ZSP, cela fait plus de trente ans que la Goutte d'or est classée dans différentes "Zone" et "plan"pour le résultat que l'on sait.
    Et si on commençait par offrir à ce quartier le même traitement qu'aux autres?

  • @JRBourge : je suis assez d'accord avec vous et, en résumant ce que vous dites, la police de proximité serait une solution sans doute plus adaptée que des cars de CRS car c'est au fond ce que vous préconisez.
    Mais nous sommes hélas rentrés dans un cercle vicieux dont il va être très difficile de sortir : la population réclame des flics et un rapport de force clairement établi, que l'ordre soit maintenu en montrant ses muscles. La seule réponse possible à cette demande - stupide, je vous l'accorde - ce sont les CRS avec tous les effets pervers que vous dénoncez.
    La création d'une brigade de 30 flics dans le cadre du projet de SCMR est de la même farine. Toutes les enquêtes sérieuses nous montrent que la criminalité ou l'insécurité n'augmentent pas aux alentours des SCMR Mais pour satisfaire une population angoissée, on met des flics.

  • Beaucoup de nos adhérents ont exprimé cette même incompréhension du rôle des CRS présents dans le quartier que ce soit pour le secteur Château-rouge ou pour le secteur Barbès. Vous avez raison d'écrire que leur présence n'empêche pas les trafics. Il n'y a qu'à venir notamment sur la placette Charbonnière en fin de journée pour s'en rendre compte. Mais lors de réunions avec les différents commissaires qui se sont succédé dans le 18ème arrondissement, on nous a souvent expliqué que le rôle de ces forces de police n'étaient pas de se transformer en police de proximité . Leur présence est ( ou doit être) davantage dissuasive et permettre des interventions en cas de problèmes de sécurité. Parfois, c'est indispensable. J'ai été témoin plusieurs fois de mouvements de foule générant pas mal de violence. Le stationnement de leurs véhicules n'est en effet pas toujours exemplaire. Il serait intéressant de connaitre les consignes données aux équipes.
    Le développement d'une police de proximité, fidélisée est une piste forte pour des quartiers tels que le nôtre. Mais nous savons que ce n'est pas forcément très aisé de maintenir des équipes de policiers des années sur un arrondissement . On peut dire la même chose pour les enseignants. Lorsqu'ils sont dans des secteurs très difficiles, ils aspirent à en changer.
    Nous pourrons faire remonter vos remarques lors de la prochaine réunion ZSP dont nous ne connaissons pas encore la date.

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