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Rechercher : opération Barbès Respire

  • Parlons encore de nos déchets !

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    La question de l’organisation de la collecte de nos déchets faisant l’actualité dans notre arrondissement (privée ou pas privée ?), il n’est pas inutile de se pencher sur cette grave question : comment traiter nos déchets ?

    Fin 2007, le Conseil de Paris a adopté à l’unanimité le Plan de Prévention des Déchets pour Paris dans le cadre de l’Agenda 21.

    Le document nous fait d’abord un bref rappel de la situation :

     

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    558kg de déchets par habitant en 2006 ! Soit un total de 1,2 million de tonnes pour la même année, 100 kg de déchets toutes les 3 secondes pour les 2,1 millions d’habitants ! On comprend la taille du problème.

    Le plan se base sur trois principes résumés en 5 axes.

    Les principes :

    • réduire,
    • réutiliser,
    • recycler.

    Les axes :

    • parisiens éco-citoyens ;
    • la récup’ c’est mon truc ;
    • professionnels, un fort potentiel ;
    • vers le minimum déchet ;
    • une administration exemplaire.

    Réduire les déchets : la Ville s’engage à ce qu’en 2010 la quantité totale de déchets – en tonnage - soit inférieure à ce qu’elle était en 2005. Sont principalement concernés la publicité papier, les sacs mais surtout les emballages (moins 13 000 tonnes). Un effort devra aussi être fait pour les biens d’équipements pouvant faire l’objet d’une réutilisation.

    Mieux trier les déchets : les efforts engagés ces dernières années sont certes encourageants mais il faut non seulement persévérer mais trier mieux encore : doubler la quantité du tri, c'est-à-dire passer de 13 000 tonnes triées à 26 000, mais aussi en améliorer la qualité afin d’augmenter la quantité de déchets recyclés.

    Faire des Parisiens des éco-citoyens ne sera peut être pas la chose la plus facile ! Ne pointons pas particulièrement du doigt les habitants de la capitale, la question est générale. Elle touche aux comportements individuels. Bien sûr la Ville lancera des campagnes d’information, de sensibilisation. Mais pourquoi acheter des bouteilles d’eau alors que l’eau de Paris – celle de notre robinet - vient de recevoir un label prestigieux de qualité (11 000 tonnes de déchets pas an pour les bouteilles d’eau en plastique) ? Pourquoi ne pas réutiliser les sacs à commission de nos Grands Mères plutôt que ceux proposés en caisse dans les magasins ? La vigilance de chacun sera le succès de tous.

    Récupérer, réhabiliter pour réemployer - la récup c’est mon truc – est un axe qui parle de lui-même. De nombreux réseaux de collecte existent déjà, il faudra les développer et les associations auront là un grand rôle à jouer. D’autant que la réhabilitation / réparation est sans aucun doute un gisement d’emplois non négligeable.

    L’activité économique est directement concernée – professionnels, un fort potentiel – puisque 400 000 tonnes de déchets sur les 1,2 collectées à Paris en 2006 (un tiers) proviennent des entreprises. Là aussi, réduire les déchets, mieux les trier, organiser des collectes spécifiques, veiller à ce que les déchets dangereux soient traités correctement, sans oublier la quantité faramineuse de déchets engendrés par la construction et les travaux publics (4,2 millions de tonnes de déchets) qui ne sont certes pas sous la responsabilité de la Mairie de Paris mais qui n’en restent pas moins de déchets pour autant. La responsabilisation des entreprises est une priorité.

    Chercher à générer le minimum de déchets relève du bon sens. Arriver à cet objectif signifie que le tri sélectif d’une part, la collecte d’autre part, mais aussi la qualité du tri, l’organisation des déchetteries dans un maillage efficace, tout cela fonctionne de façon optimale. L’objectif est ici que la quantité résiduelle de déchets non récupérables, non recyclables, soit la plus faible possible.

    Enfin, bien sûr et c’est la moindre des choses, la Mairie de Paris se veut être une administration exemplaire en ce domaine. Personne, sauf les grincheux, n’en doute !

    Le plan liste donc 51 actions, plus ou moins concrètes, qui fixent les objectifs à relativement court terme, 2010.

    Sans entrer dans un débat idéologique souvent stérile, la question des déchets nous interpelle quand même sur le mode de fonctionnement de notre société : devons-nous, ou plutôt pouvons-nous, continuer à vivre avec le système actuel prônant une consommation qui, par bien des côtés, est devenue irresponsable ? De la gestion de nos ressources naturelles à celle de nos déchets, quel programme !

  • Conseil d’arrondissement

    Le Conseil d’arrondissement s’est tenu lundi 30 juin.

    Ordre du jour

    Points à noter :

    • La subvention de 7000€ attribuée à l’association des commerçants de la rue Cadet porte à 50 500€ le total des subventions accordées aux commerçants pour les illuminations de Noël par la mairie depuis les élections de mars 2008.

     

    • Propreté : les activités commerciales et les grands magasins en particulier, les activités nocturnes et Pigalle notamment, enfin l’accroissement des incivilités, font que notre arrondissement souffre de problèmes de propreté. L’organisation actuelle n’est plus efficace. Le maintien des deux tâches (collecte des déchets et nettoyage des rues) par les mêmes personnes est-il la meilleure solution dans le cadre du renouvellement des conventions qui viennent à échéance en juin 2009 et passées avec certaines sociétés privées ? Laurent Chabas, 1er adjoint au maire chargé de la propreté, présente ainsi la délibération et ajoute que son objectif est clair : muscler le service de nettoyage en remettant à plat l’organisation actuelle et faire changer le comportement des habitants par la prévention mais aussi la verbalisation. La privatisation de la collecte des déchets reste une hypothèse mais pas la seule, reconnaît-il. Avant de prendre une quelconque décision en la matière, il a été décidé d’ouvrir le dialogue avec les personnels concernés, de se donner le temps de la réflexion, c'est-à-dire 6 mois pour étudier au niveau de Paris quelle serait la méthode la plus efficace pour la collecte, le mieux au niveau de l’arrondissement en ce qui concerne le nettoyage. Laurent Chabas demande que la délibération soit votée en l'état pour laisser l’éventualité de la privatisation ouverte, ce qui ne signifie pas qu’elle sera décidée par le Conseil de Paris. Un Vœu spécifique sera proposé lors du prochain Conseil de Paris pour bien préciser ces modalités.
    L’opposition (UMP) a beau jeu de constater que l’exécutif parisien ....

    L’opposition (UMP) a beau jeu de constater que l’exécutif parisien se rallie au libéralisme ! Plus sérieusement, l’opposition y voit le constat que ce qui a été lancé depuis 7 ans ne fonctionne pas, que cela ne donne pas de bons résultats. Elle demande à ce que les pouvoirs des maires d’arrondissement soient accrus en ce domaine et s’interroge sur le devenir des personnels concernés. L’opposition s’abstiendra lors du vote.

     

    L’élue apparentée PCF remarque, elle, que le sujet n’a jamais été évoqué lors de la campagne électorale, contrairement à ce qui a été fait pour l’eau. Elle rappelle que l’objectif est la propreté de Paris et pas de savoir lequel, du public ou du privé, est le plus efficace en la matière. Elle constate aussi que ni l’un ni l’autre ne garantit rien : certains arrondissements traités par le privé ont de bons résultats tout comme certains autres gérés par le public. Elle affirme, par ailleurs, que seulement 50% des effectifs sur un total de 250 personnes concernées, seraient maintenus. Bien que dans la majorité municipale, l’apparentée PCF votera contre lors du vote.

     

    Les Verts sont d’accord avec l’analyse qui précède. Pour eux c’est l’ensemble de la politique des personnels qui est en cause. L’élue Les Verts votera contre lors du vote.

     

    Après un recadrage du débat par Pauline Véron (PS), le maire, Jacques Bravo, dans sa réponse, précise certains points : « il y a un malaise des personnels, il y un malaise des citoyens, il y a un malaise des élus.» La question est celle du management des Services de propreté qui est confus à Paris. Il souhaite mettre tout en œuvre pour sortir de ce malaise « par le haut ». Il affirme qu’il y a distorsion dans les tâches accomplies par les Services : la collecte des déchets "écrase" le nettoyage. Il est ouvert à la concertation et fixe un calendrier de 6 mois pour remettre tout à plat. Il annonce la création d’un service municipal (de l’arrondissement) de propreté de proximité ce qui semble induire une augmentation des effectifs.

     

    La délibération est votée avec 9 voix pour, 2 voix contre, 2 abstentions.

     

    • International Visual Theatre (IVT) est installé dans notre arrondissement, cité Chaptal, depuis près de 4 ans. Sa salle de théâtre de 200 places a été inaugurée en janvier 2007. IVT jouit d’un capital de sympathie certain de la part de tous les élus. Que ce soit l’enseignement du langage des signes, la programmation du théâtre, la satisfaction est générale. L’association occupe un bâtiment propriété de la Ville de Paris et a signé un bail de 18 ans avec la Ville pour un loyer annuel de 1200€. Le maire du 9e avait fait de l’installation d’IVT dans notre arrondissement une de ses priorités lors de sa première mandature. Une première subvention de 75000€ a été attribuée à IVT fin 2007 mais, après un audit approfondi, il s’avère que cette association souffre de difficultés financières structurelles et a fait une demande de subvention supplémentaire de 114 000€ pour son fonctionnement - portant le total à 189 000€ - et de 16 000€ pour financer une partie du ravalement de son bâtiment. S’agissant de l’utilisation d’argent public, l’opposition, tout en déclarant qu’elle souhaite soutenir IVT, fait deux remarques : elle a des doutes sur la qualité de la gestion de l’association, certains documents fournis avec le dossier de demande de subvention comportant des calculs faux et elle s’interroge sur certains postes, comme celui de la masse salariale de quelques 900 000€ pour 11 salariés. L’opposition demande de surseoir à cette délibération pour demander à IVT des comptes plus précis validés par les commissaires au compte. Dans sa réponse, la maire reconnaît qu’il y a un problème du côté des documents mais considérant la fragilité actuelle d’IVT, il souhaite que la délibération soit votée pour ne pas envoyer un signe négatif à cette association. Le conseil adopte cette délibération, l’opposition ne prenant pas part au vote.
  • Conseil de Paris

    C’est à minuit largement passé hier que le Conseil de Paris a voté les délibérations relatives au principe et aux modalités d’attribution des marchés en ce qui concerne la collecte des déchets dans la capitale, délibérations accompagnées de nombreux amendements et Vœux.

    Le débat a été extrêmement sérieux, avec un auditoire à la fois nombreux et attentif, mais, hélas, en l’absence de Bertrand Delanoë ! Considérant l’importance du sujet, l’opposition a eu beau jeu de se plaindre du peu de considération portée par le maire au Conseil et à cette délibération en particulier.

    François Dagnaud (PS), adjoint à la propreté, a rappelé ses priorités :

    • le nettoyage des rues,
    • le transfert des compétences en ce domaine aux maires d’arrondissement.

    Il considère en effet qu’il faut disjoindre la collecte des déchets et le nettoyage des rues.

    Les arguments de uns et des autres sont connus. Ce qui a été dit au cours du dernier Conseil d’arrondissement du 9e en est une bonne illustration pour ce qui touche à la majorité municipale, Verts et Communistes restant contre. L’opposition a demandé une suspension de séance avant le vote pour arrêter définitivement sa position après les réponses faites par François Dagnaud. L’UMP s’est déclarée peu convaincue par les arguments de l’adjoint au maire, prenant les nombreux amendements et Vœux annexés au texte original comme une reculade de l’exécutif. L’opposition s’interroge sur la réalité des moyens supplémentaires qui seront alloués au nettoyage tout comme sur la réalité des pouvoirs transférés aux maires d’arrondissement en la matière. Les Verts ayant demandé un scrutin public, on connaitra sous peu la nature du vote de chaque participant et le résultat est le suivant :

    154 votants

    73 pour

    21 contre

    59 abstentions

    1 ne prend pas part au vote

    Comme toujours dans ce genre de débat, on a avancé des arguments de façon péremptoire, sans bien convaincre en vérité. Qui croire de ceux qui affirment qu’il n’y a pas de différence entre la collecte en régie et celle faite par le privé contre ceux qui affirment que la collecte privée est antiéconomique, antisociale et anti-écologique ? Qui croire entre ceux qui affirment que confier la responsabilité du nettoyage aux maires d’arrondissement brisera l’homogénéité de traitement pour la ville dans sa globalité et ceux qui affirment que se rapprocher du terrain ne peut qu’être bénéfique à l’efficacité ? Qui croire entre ceux qui affirment que les 250 personnes concernées par le redéploiement des forces seront en fait limitées à 120 de ceux qui pensent que cet apport en personnels va améliorer la situation dans tout Paris ?

    Ce que l’on ne comprend pas bien, par contre, c’est pourquoi ce débat a lieu maintenant dans la précipitation ? Rappelons que l’ensemble des marchés liés à cette collecte des déchets représentent environ 100 millions d’€, les plus importants au total en montant passés par la Ville. Tout le monde savait que ces marchés venaient à expiration en 2009.

    Les déchets de huit arrondissements continueront donc à être collectés par le privé. Le 2e passe en régie municipale. Le 9e et le 16e restent dans l’expectative et verront leur sort réglé suite aux négociations tripartites mairie de Paris, mairie d’arrondissement, syndicats. Résultat fin décembre 2008.

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  • Les « tours » au Conseil de Paris

    Urbanisme : science et techniques de l’organisation des agglomérations, villes et villages. Larousse illustré 2007

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    Bercy PoniatowsKi - Claude VASCONI

    Les deux photos accompagnant cet article ont été publiées sur le site Libération.fr - Onze architectes présentent leurs projets pour Paris

     

     

    Il faut ramener le débat actuel sur les « tours » à Paris à ce qu’il est au juste : autoriser la construction d’immeubles d’habitation d’une hauteur de 50m (15 étages) à la place des 37 actuellement permis par le PLU, autoriser quelques projets d’immeubles plus haut (180 m pour le projet de la Porte de Versailles par exemple) pour des bureaux et ce dans la petite dizaine de zones d’aménagement urbain en bordure de la capitale, essentiellement localisées entre les boulevards des Maréchaux et le périphérique.

    C’est toute l’astuce du communicant Bertrand Delanoë d’avoir présenté ce projet comme une action d’urbanisme majeure, appuyé qu'il est en cela par une presse avide de polémiques – Sarkozy vs. Delanoë - pour vendre son papier et qui a complaisamment publié des vues de projets afin d’allécher le chaland.

    Comment le maire de Paris explique t-il sa démarche ? Le manque de places pour construire les 27 000 logements neufs dont la moitié consacrée aux logements sociaux et prévus dans son programme électoral justifie à lui seul la volonté d’utiliser la hauteur. Il ne s’en cache pas puisqu’il parle de projets, de sa volonté d’être concret, et qu’il oppose aux principes. Il justifie ses projets par le développement économique de la ville, sa place dans la compétition internationale. Il veut le faire en concertation avec les élus mais aussi les Parisiens.

    Le débat au sein du Conseil de Paris n’a pas apporté grand-chose. On y joue un jeu de rôles avec des arrière-pensées politiques évidentes, des règlements de comptes à peine voilés, le tout enrobé dans une atmosphère assez feutrée où les arguments échangés relèvent plus du catalogue des bonnes intentions – mixité sociale, développement économique, contraintes écologiques, ne pas faire de Paris une ville musée, etc. … - l’impression étant que nos élus parlent en fait d’un sujet qu’ils ne maitrisent pas bien sous des airs assurés néanmoins.

    La réalité est hélas assez triste : ni le maire ni personne au sein du Conseil de Paris n’a la moindre idée de ce que Paris pourrait être dans 20 voire 50 ans ou plus. On place les projets dans le cadre de Paris Métropole, mais qu’est ce au juste Paris Métropole aujourd’hui ? On nous dit que le concept haussmannien n’est pas une fin en soi et qu’il faut le dépasser, innover. Certes, mais le fameux baron n’est pas parti avec l’idée de faire des avenues ou des immeubles pour faire des avenues et des immeubles, il l’a fait pour mettre en oeuvre des principes d’urbanisme simples comme la recherche de la salubrité, la facilité des transports ou l’harmonie esthétique de la ville. Rien de tel aujourd’hui dans la démarche du maire et de sa majorité. Rien de tel dans les remarques faites tant par l’opposition que par les alliés Verts.

    Quelque part Bertrand Delanoë se trahit en disant qu’il cherche le nouveau « visage » de Paris. La forme plutôt que le fond ? A suivre.
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    Porte de la Chapelle - Olivier BRENAC
  • Le ticket de métro parisien

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    Dans le calme de l'été parisien, nous avons été contactés par Grégoire Thonnat qui a eu l'idée originale de créer un blog retraçant l'histoire du ticket de métro à Paris ! Nous voulons vous faire profiter de cette information et laissons un lien permanent avec ce blog dans la liste Les transports (colonne de droite).
    Nul doute que Grégoire sera heureux de recevoir vos informations et commentaires sur ce sujet très lié au quotidien des Parisiens jusqu'à un passé récent.

  • Travaux en vue rue de Rochechouart

    Dans le cadre du réaménagement de la rue de Rochechouart, déjà initié au moment de l'amélioration des abords de la nouvelle école maternelle au numéro 70, puis poursuivi cet été à proximité du centre Valeyre, c'est le tour du dernier tronçon de la rue vers le nord de l'arrondissement.

    Une réunion publique se tiendra demain en mairie du 9e, à 19h30, dans la salle du conseil (porte D, 2e étage). Les services de la voirie ont planché sur un élargissement des trottoirs de la rue de Rochechouart entre la rue de Dunkerque et le boulevard de Rochechouart. Il est question aussi de "requalifier" le carrefour à l'extrémité de l'avenue Trudaine.

    Examinés sur place, les trottoirs sur ce dernier tronçon ne sont ni étroits, ni encombrés par des étalages, comme c'est le cas à d'autres endroits plus bas dans la rue. En revanche, la ligne d'autobus 85 est fréquemment bloquée par le manque de fluidité de la place du Delta (pour ne pas dire plus). Pourquoi ne pas créer une voie de bus de 3 m en site protégé sur cette partie de la voie entre la rue de Dunkerque et la place ? Ou même plus large et y intégrer un espace cycliste, si la largeur de la voie le permet ?

    Autre proposition : déplacer l'arrêt de bus actuellement situé au début de la rue de Clignancourt vers le dernier numéro de la rue de Rochechouart. En effet, les bus quand ils s'arrêtent rue de Clignancourt gênent les automobilistes venant du boulevard de Rochechouart qui tournent à droite. L'encombrement gagne alors la file du bd de Rochechouart devant Tati. Ce serait une mesure de bon sens.

  • Le Palais du cinéma

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    Le Louxor, malgré sa réaffectation un temps comme boite de nuit, a gardé tout ce qui fait son originalité : ses balcons, sa fosse d'orchestre, le foyer, la terrasse, son éclairage naturel, ses décors...

    Pourquoi sauver le Louxor ?


    Il est l’un des seuls survivants de la période du cinéma muet des années 20. En matière strictement patrimoniale, il est devenu rare, et donc précieux à ce titre.  Actuellement, la salle a triste mine mais elle a un énorme potentiel patrimonial. L'écran possède un rideau de scène et un cadre de scène. Ici, la salle donne non pas sur une scène mais sur un écran. Sur les côtés, il y a un claustra, et derrière, une cage destinée au souffleur. Il y a aussi une fosse d'orchestre. Tout ceci existe encore.

    Le cinéma Le Louxor, « Palais du Cinéma », est en danger !

    Racheté en 2003 par la Ville de Paris et objet d’un projet dit de « requalification », cette salle de cinéma est une des dernières, si ce n’est la dernière à Paris, des grandes salles construites dans les années folles lors de l’essor du 7ème art.

    L’association Action Barbès a décidé de se battre pour faire en sorte que le Louxor soit préservé. Non pas par simple conservatisme mais par ce que son intérêt patrimonial est élevé.

    Ce blog a pour objectifs de vous donner toutes les informations nécessaires pour vous faire vous-mêmes une opinion sur le sujet. Et nous commencerons par l’histoire du lieu.

     

  • L’histoire du Louxor

    François Loyer est aujourd’hui Directeur de Recherche au CNRS mais il a été Vice Président de la Commission du Vieux Paris. Historien de grande notoriété, spécialiste de l’architecture parisienne des 19ème et 20ème siècles, son livre, Paris XIXème siècle, l’immeuble et la rue fait autorité.

    François Loyer a bien voulu se pencher sur le cas du Louxor. Dans un premier temps au titre de la Commission du Vieux Paris puis, plus récemment, pour le compte de l’association Action Barbès. Nous publions ici l’intégralité de la conférence qu’il a bien voulu donner lors de la dernière Assemblée Générale de cette association en septembre 2008.

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    Le Louxor, Palais du Cinéma

    Les plus anciens cinémas de Paris

    En 1906, l’avocat Edmond Benoit-Lévy inaugurait, sur les grands boulevards, la première des salles non foraines du cinéma. Lié à Charles Pathé, le rival de Gaumont, il était le promoteur d’un cinéma éducateur tourné vers les classes populaires. Bientôt, le développement spectaculaire de ce nouveau support allait en faire une des formes modernes de l’art : en témoigne la création, en 1908,....

     

     

    de l’éphémère « Société du Film d’Art »[1], placée sous la direction artistique du jeune Henri Lavedan (appelé à une grande destinée dans l’histoire de l’urbanisme). À la veille de la première guerre mondiale, existaient déjà plus de trois cents salles de cinéma en France (cent mille aux Etats-Unis !). Saluant la reconnaissance du Septième Art, le Guide Bleu de 1923 indique que Paris en possède désormais près de deux cents : la liste mentionne trente-six adresses, dont celle du « Louxor ». C’est dire la réussite foudroyante d’une industrie artistique appelée à un bel avenir.

     

    Il ne reste pratiquement plus rien aujourd’hui d’une telle flambée de constructions. Seuls quatre cinémas parisiens peuvent se prévaloir de l’ancienneté de leur origine : le Panthéon, 13 rue Victor Cousin, (ouvert en 1907, rénové en 1930) ; le Cinéma Palace, 42, boulevard de Bonne Nouvelle (1907, dans sa version de 1921), le Max Linder Panorama, 24 Boulevard Poissonnière (1912, rénové en 1957 et 2007) et le Latina, ancien cinéma de l’Hôtel de Ville (1913, reconstruit en 1995). Encore faut-il remarquer qu’aucun d’entre eux ne subsiste dans son état initial : seul le site s’en est maintenu, la construction ayant été rénovée à plusieurs reprises. Ils n’en constituent pas moins de précieux souvenirs d’une histoire en train de s’effacer sous nos yeux. Rappelons que le dernier cinéma d’avant 1914, le Ternes Palace, 7-9 rue Pierre-Demours, a été détruit il y a deux ans. Créé en 1911 par E. Benoit-Lévy, il était connu pour son toit ouvrant (qui inspirera l’illustre « Maison du Peuple » à Clichy, dans les années trente). Il faut se rabattre sur le Grand Rex (1931, par Auguste Bluysen et Maurice Dufrêne), la Pagode (une ancienne salle des fêtes, transformée en cinéma la même année), ou le Balzac (1935) pour trouver des souvenirs de l’entre-deux-guerres – le Paramount (1927), dans l’ancien théâtre du Vaudeville, ne subsistant qu’à l’état de fragments dans une succession de rénovations qui l’ont peu à peu défiguré.

     

    Tel qu’il nous est parvenu, Le Louxor (1921) apparaît donc comme l’un des plus anciens[2], sinon le plus ancien des cinémas de Paris – voire d’Europe. Cette rareté, correspondant à une période prestigieuse de la construction de salles de spectacle, donne à l’édifice un caractère d’autant plus exceptionnel qu’il n’a subi aucune modification depuis son abandon il y a trente ans. De ce point de vue, l’inscription des façades et toitures au titre des Monuments Historiques est notoirement insuffisante, s’agissant d’un « unicum » dans l’architecture parisienne (et d’une rareté, dans l’architecture européenne).

     

    Le Louxor

     

    « Palais du Cinéma », Le Louxor est une vaste salle - 1.200 places au total (le tiers aujourd’hui, au regard des normes de confort actuelles). La taille est sans comparaison avec les quelques centaines de sièges des cinémas d’avant-guerre[3]. Comme l’écrivait un contemporain, « les scénarios nouveaux et très adaptés au spectacle cinématographique par des metteurs en scène qui se sont révélés des maîtres, viennent de faire du cinéma un cinquième art, l’art muet. Son développement lui interdit désormais une installation précaire ; il lui faut un cadre digne de lui »[4]. Même si nous ne comptons plus tout à fait de la même façon aujourd’hui (et même si le cinéma a depuis longtemps conquis la parole), la spécificité du programme du cinéma de quartier est évidente à travers ces remarques. Et le même auteur de préciser : « il serait superflu de vouloir jouer à la grande architecture, le cinéma devant toujours garder son caractère populaire. Laissons les grandes ordonnances aux établissements des institutions d’Etats pour en souligner la puissance aux yeux du commun, mais restons dans des formes modernes, résultat du système de construction de notre époque dans lequel l’ornement ne viendra remplir qu’un rôle secondaire dans une place voulue mais non créée spécialement pour lui. » De ce point de vue, le Louxor est une remarquable réussite. Pour abondant que soit son décor extérieur de mosaïque, il est soumis à un rôle d’accompagnement, sans versatilité ni pittoresque.

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    L’architecture n’en est pas moins ambitieuse, ne serait-ce que par son échelle. L’auteur (un parisien d’origine levantine et de formation française) réalise une audacieuse construction en portiques de béton d’une grande légèreté, sur de simples semelles de fondation. On pense, en l’observant, au parti que retiendra deux ans plus tard Auguste Perret pour l’église du Raincy – dont Le Louxor est incontestablement le modèle[5] : l’ossature extérieure, les remplissages légers, le système de lanterneaux de ventilation sont communs aux deux édifices, ainsi que la géométrie d’un volume parallélépipédique tout en profondeur, au sol incliné[6]. Pour augmenter la capacité de la salle, deux grands balcons superposés exploitent l’importante hauteur sous plafond. L’architecte s’est inspiré de plusieurs salles de spectacle parisiennes – notamment, la salle Gaveau, transposée ici en ossature de béton. Les contraintes de la projection cinématographique le poussent à développer la superposition des places sur trois niveaux, en renonçant aux balcons enveloppants qui ne permettraient pas la vue frontale. Pour le reste, on est étonné de voir à quel point le traitement décoratif de la structure renvoie au travail de Perret pour le théâtre des Champs-Elysées : triomphe de l’ossature porteuse, système de claustra décoratifs, agencement du proscénium et de la fosse d’orchestre.

     

     

    Un intérieur miraculeusement préservé

     

    Pour autant, est-ce vraiment un cinéma ? A l’époque où se formalise la typologie des salles de projection, la référence au théâtre est encore très présente. Le cinéma muet l’impose : la projection est associée à un accompagnement musical qui justifie la fosse d’orchestre – on n’est pas loin du théâtre de variété ou de l’opéra comique. Cachée par de grands claustras de part et d’autre de l’écran (ce dernier pouvant être occulté par un rideau de scène – toujours en place dans les combles), un étroit volume en hauteur accueille le souffleur, chargé du bruitage et de l’accompagnement parlé. Tout cela fait du Louxor une salle de spectacle ouverte aussi bien à des performances musicales qu’à des conférences ou des débats[7], voire à des spectacles de variété ou de mime sur la petite scène devant l’écran. Soulignons à quel point la conservation de ces dispositifs est devenue rare, donnant à l’édifice un caractère exceptionnel dans l’histoire des cinémas de quartier.

     

    La transformation de la salle en boîte de nuit, à moindres frais, a laissé la quasi-totalité du décor intérieur en place. Derrière l’habillage en moquette, les stucs marbre en ton bleu lapis lazzuli sont toujours là, de même que les grands motifs d’inspiration minœnne des peintures murales. Les décors de staff ont été préservés et l’on garde la trace des luminaires électriques. Une restauration en est entièrement possible, sachant que l’ensemble du dispositif spatial de la salle et de ses accès est toujours en place, avec tous les éléments d’origine. Au total, ce n’est pas un squelette ou une enveloppe qui sont parvenus jusqu’à nous, mais bien la salle entière, y compris son décor[8]. Un tel exemple est unique. Il ne donne pas seulement le souvenir d’une des premières grandes salles de cinéma construites en France, il en donne toute la matérialité, qui n’attend qu’une remise en état pour reprendre vie. L’extrême rareté des témoignages de l’architecture des débuts du septième art justifie qu’une attention toute particulière soit portée à la conservation, la restauration et la mise en valeur de ce bâtiment[9], depuis longtemps identifié comme un exemple majeur dans ce domaine à Paris.

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    Scène, fosse d'orchestre et écran en 1922

     

    Un projet de « façadisme »

     

    La proposition faite par la Ville de Paris va en sens inverse. Tirant parti de la protection partielle, uniquement conservatoire, prise il y a vingt ans pour les façades et toitures du bâtiment, elle ignore délibérément l’intérêt des intérieurs redécouverts depuis 2003 sous le décor de la fin des années 1970. Pour introduire un programme de cinéma d’art et d’essai, sur le modèle des multiplexes de la dernière génération, elle est amenée à détruire les fondations pour creuser deux salles souterraines – on perd au passage la structure des grandes semelles traversant les anciens sous-sols voûtés hérités des constructions du début du XIXe siècle. Les règles de sécurité pour l’accès à ces nouvelles salles obligent ensuite à rogner la grande salle de cinéma, tant du côté de l’entrée que du côté de l’écran – détruisant au passage proscénium, fosse d’orchestre et cage du souffleur. Enfin, il faut isoler : les stucs et le décor d’origine disparaissent sous l’épaisse croûte d’un habillage isolant sur lequel sera imité, avec plus ou moins de bonheur, le décor disparu à cet occasion[10]. Toutes les proportions de la salle en seront bouleversées. Mais ce n’est pas le pire : afin d’éviter la transmission des vibrations de la musique électro-acoustique dans la structure, on scie les deux balcons, qui seront détruits puis reconstruits. Que restera-t-il de la salle après ces interventions ? Plus grand-chose, assurément !

     

    Restauration ou réhabilitation ? Derrière ces deux mots, en apparence synonymes, se cache l’enjeu des projets actuels. Pour les habitants, la sauvegarde du Louxor entraîne sa conservation et sa remise en état – autrement dit, sa « restauration » au sens des Monuments historiques. La protection dont il bénéficie au titre de l’Etat (inscription MH) comme au titre de la Ville (« Protection Ville de Paris » dans le cadre du P.L.U.) leur donne à croire que ce sera la voie retenue. Pour la Ville, il s’agit de tout autre chose : l’ambition est de créer un équipement culturel nouveau, « centre dédié au cinéma et aux musiques nouvelles du « Sud » dans l’ancien cinéma du Louxor »[11]. Le souci majeur de la mission Cinéma du Secrétariat général de la Ville est « de répondre à l’objectif avancé d’équilibre financier de financement et d’exploitation » : « Les simulations des conditions d’exploitation et de fonctionnement (fréquentation, recettes prévisibles et dépenses de fonctionnement) incitent à constituer une offre diversifiée sur le site qui comprendrait au moins 3 salles de projection de jauges décroissantes. » En d’autres termes (et sans langue de bois), il s’agit de créer un multiplexe composé d’« au moins » trois salles. Contrairement aux affirmations de la délibération du Conseil de Paris, il ne s’agit donc pas « de conjuguer la restauration du bâtiment le « Louxor » en valorisant son patrimoine architectural et culturel avec la préservation de l’activité cinématographique », mais d’inclure un équipement nouveau dans un bâtiment ancien, quitte à le transformer radicalement à l’intérieur.

     

    Est-ce comme cela qu’on protège le patrimoine ? Certainement pas ! La règle d’or de la protection est de rechercher un programme adapté à l’édifice et non l’inverse[12]. On peut transformer une cathédrale en grenier à foin, mais pas en faire un blockhaus, sauf à la noyer sous des masses de béton… De la même manière, la seule façon de conserver à un cinéma l’authenticité de sa structure et de son décor serait de trouver une affection adaptée à ses caractéristiques. L’idée qui vient aussitôt à l’esprit est d’exploiter la polyvalence de cette salle, mi-cinéma, mi-théâtre (et un peu salle de concert ou de conférences) pour y implanter des activités allant de la projection de films muets à la variété ou au café-théâtre en passant par les conférences, cours et débats[13]… Passer en force, imposer à l’édifice des transformations irréversibles pour y entrer au chausse-pied un programme inadapté à sa conservation n’est pas seulement une erreur, c’est un crime au plan patrimonial. On n’imaginerait pas de repeindre la Joconde, de l’agrandir ou de la diminuer pour correspondre à une quelconque image, au motif qu’elle trouverait ainsi son utilité économique. C’est pourtant bien ce que l’on ose proposer en la circonstance : dénaturer un édifice, au nom de la rentabilité. La Ville de Paris a déjà sur la conscience le théâtre de la Gaieté Lyrique, honteusement démolie pour en faire un parc d’attraction aussitôt en faillite. Va-t-elle recommencer avec le Louxor ? Les majorités changent, mais pas les pratiques !

     

    Pour tout dire, la Ville de Paris manifeste une singulière incompétence en matière de conservation du patrimoine. Elle semble ignorer les règles de la Charte de Venise, promulguée par l’Unesco il y a près d’un demi-siècle, et s’obstine à maltraiter le patrimoine en fonction de ses besoins immédiats. Lorsqu’il s’agit d’un édifice d’intérêt majeur, comme Le Louxor, l’incompétence tourne au scandale. Il est indispensable que cela soit dit et compris. Car le patrimoine est une ressource rare, d’autant plus rare qu’elle n’est pas renouvelable : un édifice altéré ne pourra plus jamais être ce qu’il était auparavant, quelque argent qu’on y mette. Toute intervention se doit d’être réversible, respectueuse de l’intégrité de l’édifice. Mais peut-être la Ville de Paris ignore-t-elle la notion de patrimoine ?

     

    Cléopâtre

     

    Nous avons laissé de côté le style néo-égyptien, pour le moins inattendu, de cet édifice du début des années vingt[14]. Pourquoi diable avoir choisi l’Egypte plutôt que Rome, l’Antiquité que la Renaissance ou le règne de Louis XVI – alors fort en vogue dans les édifices de spectacle ? Il y a une raison à cela : à n’en pas douter, le bien nommé Louxor renvoie à l’un des films-cultes du cinéma muet. Il s’agit de Cleopatra tourné en 1917 pour la compagnie Fox par J. Gordon Edwards. Non seulement, c’est l’un de ces longs métrages (il dure 125 minutes) qui ont marqué la naissance du cinéma en tant qu’art, après la période des courts documentaires issus de la photographie ; mais ce fut l’un des plus prestigieux, avec un budget d’un demi-million de dollars et plus de deux mille participants. Dans cette veine du « péplum » à l’antique, il aura peu de concurrents avant les années cinquante. Enfin et surtout, le film a été marqué par la participation d’une des premières grandes stars du cinéma, la new-yorkaise Theda Bara, qui inaugure le règne des vamps. « Cleopatra » a été le plus grand de ses succès.

     

    Lorsque le film arrive en France, l’année de l’Armistice, l’industrie française du cinéma a beaucoup perdu de sa superbe. Les années de guerre ont interrompu toute activité et il faudra attendre encore un peu pour que Max Linder relance son entreprise. Les investisseurs américains profitent de ce vide pour importer en Europe un cinéma populaire, dont les stéréotypes laissent une

  • A l'origine du Louxor

    L'immense succès du film muet Cleoptra produit par la Fox en 1917 a sans aucun doute contribué au choix du style pour la décoration  egyptisante du Louxor construit en 1920/1921. Theda Bara en était la vedette. Elle fut une star du cinéma muet et mourrut en 1955.

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  • Requalification du Louxor - Parlons technique !

    Le problème du bruit est important et doit faire l'obet d'une attention particulière. La Mairie de Paris argue, pour défendre son projet, que les travaux d'isolation acoustique, obligatoires, ne permettent pas de conserver la structure de la salle. Mais une solution alternative existe comme le montre les études menées par des architectes qui se sont penchés sur la question.
     
    D'abord quelques précisions concernant l'acoustique
    par Stéphane Ricout, architecte
     
    On parle:
    1. d'isolement acoustique, ou phonique, pour décrire l'état présent ou futur du Louxor (à savoir s'il est bien isolé par rapport à l'extérieur ou non), et
    2. d'isolation acoustique, ou phonique, pour décrire l'action d'isoler (la manière de s'y prendre, avec quelle technique, quels matériaux etc.)
    En somme, il y a la même différence entre éclairement (état) et éclairage (action). Souvent on emploie l'un à la place de l'autre. Si l'on parle de la technique d'isoler, alors en effet, parlons de l'isolation phonique ou acoustique (mais pas sonore, même s'il s'agit d'"insonoriser" le bâtiment). Si l'on parle de l'état dans lequel on voudrait que le Louxor soit ou non, et bien parlons en revanche de son isolement acoustique ou phonique.
     
     
    Des solutions techniques alternatives existent
    par Agnès Cailliau, diplômée des Hautes Études de Chaillot, architecte du patrimoine

     

    Le projet force à démolir entièrement les deux niveaux de fondations et de caves en pierre situés sous le Louxor, que son architecte avait décidé de conserver pour y poser en légèreté le Palais du Cinéma. Cette infrastructure en pierre est en excellent état, ne présente aucune lézarde ou tassement et portait un immeuble en pierre de taille de six étages environ 40 fois plus lourd. Le projet force à refaire des  fondations, très complexes, par le dessous, sans anticipation possible de coût et d'impact, en découpant le Louxor hors de son contexte et de son assise. Les nouvelles fondations par micropieux, dans le gypse situé à plusieurs mètres en sous-sol, vont créer des perturbations inévitables sur les deux immeubles mitoyens, et sur le Louxor lui-même.


    En effet, la grande salle du Louxor est abritée par une succession de portiques en béton très fins (U renversés), dont le béton a vieilli, et les aciers oxydés crèvent les enduits boulevard de La Chapelle. Pour consolider le Louxor, il faut donc prévoir de dégager impérativement toute la partie externe de la structure en béton hors des enduits qui nappent toute la façade en déposant des panneaux en briques de part et d'autre.
    Avec une structure à réparer à l'extérieur, et à reprendre en sous-oeuvre pour pouvoir casser toute l'infrastructure, que restera-t-il du Louxor si l'on rajoute à cela : la perte des stucs de faux marbre, des balcons, de la scène, des escaliers latéraux donc de la distribution, de la  décoration du plafond avec partition à caissons réglée sur ses dimensions actuelles avec éclairage naturel, éléments intérieurs de valeur dans la grande salle... Les façades intérieures sont perdues pour des raisons d'isolation acoustique mais aussi à cause des sorties de secours créées en sous-sol par le projet de deux salles.


    Pour le sauver, nous proposons de conserver la grande salle en l'état et de la restaurer dans ses proportions actuelles avec sa distribution.


    L'isolation contre la transmission du bruit peut être obtenue :

    • par des coupures solidiennes dans les façades y compris dans le toit- terrasse : il n'y a pas d'élément structurel lié au pignon mitoyen boulevard de La Chapelle. Les deux "poteaux" intermédiaires collés au pignon, ont été considérés à tort en béton, et ne sont que de simples raidisseurs en briques.
    • par une isolation phonique interposée le long des mitoyens, mais prenant en considération les différentes épaisseurs et matériaux constatés lors des tests effectués sur place.
    • en substituant des matériaux isolants aux panneaux de brique creuse dans les façades.

     

    Nous proposons également d'abandonner le projet de démolition des deux niveaux de caves et de conserver ainsi les dispositions du dernier cinéma muet parisien.

  • Défendre le patrimoine n'est pas être conservateur

    On a souvent tendance à caricaturer les positions de ceux qui préconisent un meilleur respect du patrimoine, d'en faire des conservateurs un peu extrèmistes. Le débat a d'ailleurs été instrumentalisé par le monde politique et pour faire simple, la défense du patrimoine serait de droite alors que le dynamisme et les accommodements avec ce patrimoine, sous couvert de mordernité, serait de gauche. En fait la question n'est pas celle-là.

    " Quand on a saisi les clés du patrimoine, on ne le regarde plus comme un paradis perdu, mais comme une langue qui nous est offerte, avec sa grammaire et sa rhétorique. On en saisit l’individualité, produit d’expressions propres à un lieu et à un groupe humain. Et l’on n’en saisit que mieux la fragilité : la mort de la culture vient toujours de sa domination par une autre. S’attacher à faire vivre notre héritage est le moyen de garder cette personnalité, par rapport à d’autres cultures dont l’ambition est hégémonique. Ce n’est certainement pas en nous crispant sur notre héritage que nous y parviendrons, mais plutôt en en inscrivant les données vivantes dans l’architecture de notre temps, au-delà de l’appauvrissement de cette sous-culture universelle qui nous menace. Le patrimoine n’est pas seulement un héritage, il est l’enjeu du futur que nous voulons construire." conclut François Loyer dans une conférence préparée pour l'association SOS Paris. (télécharger cette conférence).

    En complément à ces considérations intellectuelles, voici le point de vue d'un architecte.

    "Un bâtiment ancien reconstitué n'a aucun sens, c'est Disneyland. Soit on conserve le maximum, soit on le démolit et on assume. La reconstitution n'est pas de l'architecture, c'est du populisme et de la démagogie.

    Adapter le bâtiment au programme de manière irréversible et profonde est non seulement idiot (voir l'article 5 de la Charte de Venise), c'est une erreur de programmation récurrente que l'on rencontre souvent dans la maîtrise d'ouvrage publique. En France, en particulier à Paris , où l'on veut coûte que coûte être à la mode (c'est ancien, au 18ème siècle on se gaussait en Europe de la légerté des français cf. Gotthold Ephraim Lessing, les lettres de Wolfgang Amadeus Mozart à son père etc.), on ne sait pas apprécier les potentialités d'une parcelle, d'un espace, en particulier celui d'un bâtiment patrimonial. En clair, on n'adapte pas le programme à l'espace, on décide d'abord d'un programme (que l'on veut d'abord branché, souvent hélas bling-bling: arts numériques, cinéma d'art et d'essai, musique pour public "jeune") et on le force à rentrer dans une parcelle comme celle du Louxor ou du Centre Barbara. A aucun moment, on se pose la question de la pertinence du lieu et de sa configuration, bref de ses potentialités. Or, la parcelle de Louxor est longue et étroite, elle se prête volontiers à un type d'usage mais pas à d'autres, notamment au cinéma (manque de chance). Ce n'est pas le type de programme qui est critiquable, c'est le fait qu'il soit inadapté! De là les innombrables quiproquos, méprises etc. avec certains/certaines ("vous voulez un musée figé", "vous êtes contre le cinéma (sic)", "vous défendez la musique (sic)")"

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