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Rechercher : sacs RATP sur les trottoirs

  • Le Trianon, un nouveau lieu « tendance » ?

    Deuxième partie de l'entretien avec Guy Balensi, directeur du Théâtre Le Trianon, sur le boulevard de Rochechouart

    Attentifs aux informations qui laissaient entendre un changement de direction à la tête du théâtre Le Trianon, deux des membres du conseil d'administration d'Action Barbès, Brigitte Faure et Claude Louis, ont été reçus par Guy Balensi. Il leur a raconté ce que représente pour lui ce lieu, les bons moments, ses souvenirs, la traversée d'une partie du 20e siècle avec des hauts et des bas, et l'avenir de la salle.


    Les spectacles qui ont bien marché, qui lui ont laissé de bons souvenirs

    Les Caramels Fous, Higelin chante Trénet, plusieurs spectacles de cirques : le cirque Eloize (Ndl: Magique ! je me souviens de l'eau qui ruisselait sur scène, du rideau rouge transformé en cordes à nœuds), le cirque Archaos, le cirque Coche...

    Ainsi que le Festival de Tango, la Nuit de la Baguetterie, les mémorables 'Retour de Flamme' de Serge Bromberg (Lobster Films) qui nous projetait ses trésors, des films muets courts, récemment retrouvés et restaurés.

    Les Tréteaux Lyriques (qui avaient lieu auparavant dans le cadre bourgeois du TBB à Boulogne Billancourt).

    Opération montée par la SPEDIDAM depuis 1992, les Nuits des Musiciens, retransmises par FR3, ont attiré un nouveau public  et des musiciens, des interprètes prestigieux :  Claude Nougaro, Bireli Lagrene, Patrice Caratini, Charles Aznavour il y a deux ans.

    Et Carla Bruni, qui partie pour y chanter une semaine, est restée trois semaines dans cette salle qu'elle avait elle-même choisie. Elle laisse le souvenir d'une 'grande pro, pas prise de tête' : « entourée par 4 musiciens, dont Louis Bertignac, elle s'en est vraiment bien sortie ».

     

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    Le lieu fut aussi un décor pour de nombreux films ; Guy Balensi évoque quelques tournages dont il se souvient :

    Les Misérables du 20e siècle de Claude Lelouch (1995) ; Un Sac de Billes de Jacques Doillon (1975); Grand Bonheur de Hervé Le Roux (1993) ; Le Roi de Paris de Dominique Maillet, avec Philippe Noiret (1995) ; Le Créateur d'Albert Dupontel, (1999) pour une bonne partie tourné dans cette salle. The Dancer (1995) et Danny The Dog (2005), deux productions de Luc Besson qui a été séduit par le lieu, au point de concevoir une séquence écrite sur mesure.

    Des défilés de mode s'y sont déroulés : Jean-Paul Gaultier et Montana, avant que le Caroussel du Louvre n'ouvre (ooops).

    Les spectacles, qu'il a accueillis ou coproduits, auront touché tous les publics, à un moment ou à un autre, de Lorenzaccio au Hip-Hop, à Fame et Sharleen Spiteri (ex-chanteuse de Texas).

     

    Guy Balensi insiste sur le fait qu'il n'y a pas de recette pour la réussite, il est bien placé pour l'affirmer : souvenir d'une fête pour Amélie Poulain au cours de laquelle Jean-Pierre Jeunet lui confiait : 'à un million de spectateurs  j'étais content, alors là, à huit millions...

    Hair qui semblait un bon pari a perdu de l'argent : les frais pour monter un spectacle sont lourds et difficiles à amortir.

    Le Trianon rentrait quelquefois en coproduction parmi les partenaires du financement des spectacles. (cf. les deux tarifs proposés aux Tréteaux, à moins de 6000 entrées, et à plus...Guy Balensi lui-même a été étonné du succès.)

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    Pour entretenir ce lieu historique, il n'est pas aidé (par la Ville ou l'Etat)

    L'inscription au titre des monuments historiques intervient en 1982, pour la façade, la salle et le hall. Ne pas confondre avec le 'classement' qui est pratiqué pour des biens qui tomberont un jour dans l'escarcelle de l'État, précise Guy Balensi.

    La servitude qui accompagne l'inscription est que les travaux sont surveillés par les Architectes des Bâtiments de France Ils imposent leurs techniques de restauration dans les règles de l'art (intégristes, hum, hum!, à cheval sur les détails, becs de gaz et verrières) ainsi que leurs prestataires. Les travaux ont alors tendance à coûter quatre fois plus cher, la subvention de 20% du montant des travaux ne compense pas le surcoût : pour la rénovation de la façade, Guy Balensi avait un devis aux environs de 200 000 euros, l'entreprise 'recommandée' par l'architecte demandait 800 000 euros...

    Il connait bien les limites de la salle : on lui a proposé de racheter les murs, mais il a décliné, le prix était trop élevé.Quand les huit héritiers de André Carrus, successeur de Albert Chauvin ont mis en vente tout le pâté de maisons dont ils étaient (sont ?) encore les propriétaires, proposant à chaque occupant de racheter ses murs, aucun n'a relevé l'offre.

     

    Et à l'avenir ?

    L'exploitation s'est terminée fin février avec Fame, la comédie musicale.

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    Guy Balensi prévoit six mois de gros travaux : la fosse d'orchestre doit disparaître, les fauteuils seront changés, amovibles ou escamotables pour rentrer dans le sol. Pour une réouverture à la rentrée de ce « nouveau  Trianon », qui devrait être plutôt orienté 'concerts'...

    A-t'il envie de continuer à s'occuper du Trianon ? On le lui a proposé, mais non, il ne croit pas aux choix de spécialiser l'activité. Il a des projets d'écriture. Peut-être aussi de continuer sur les traces de son grand père dont la première passion était la chasse et les chiens de chasse. [Sur Montmartre, ce sera difficile sans doute...]

    Monsieur Balensi s'intéresse à l'avenir du Louxor, qui, nous dit-il, avait été acheté par Jules Ouaki, le fondateur de l'enseigne Tati, pour éviter qu'un concurrent ne l'achète et s'y installe. Il n'est pas convaincu par « la boite dans la boite ».

    Il brille par sa connaissance de l'histoire du quartier : une colle à Claude Louis ? - Savez-vous pourquoi le cirque Médrano a été si vite détruit ? Claude sait, mais ne bronche pas. - La Famille Bouglione en était propriétaire, et quand ils ont eu vent de la rumeur d'une inscription à l'inventaire, ils ont déposé le permis de démolir et de construire en urgence, boulevard Morland, pour ne pas se retrouver avec un bien invendable sur les bras et la « boule » n'a pas tardé. Le quartier a été envahi de souris !

    Et pour conclure, il nous donnait rendez-vous pour le lundi 15 février, à 20 heures. Doushka Esposito est une jeune chanteuse qu'il accueille 'pour rien' : « ma vocation est aussi d'aider les artistes ». Et là, on sent que Claude a un pincement au cœur...que sera le Trianon de demain ?

    Merci à nos reporters. Pour l'avenir du Trianon, nous allons attendre un peu mais nous scruterons pour en savoir plus au fil du temps.

     

  • Samir Lebcher : ”Barbès c’est fini pour moi”

    Lundi 13 mai dernier, en fin de journée, alors qu'il ferme son kiosque, Samir Lebcher est victime d'une agression violente. À l'origine de cette agression, un jeune pickpocket qui sévit habituellement à la sortie de la station de métro Barbès-Rochechouart.

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    Le kiosque de Samir Lebcher, désormais clos

    L'affaire a suscité une vive émotion et a fait grand bruit, la presse nationale s'empressant de relater "l'agression du kiosquier de Barbès" et les responsables politiques d'exprimer leur solidarité avec Samir Lebcher, comme la Maire de Paris qui s'est exprimée sur Twitter à ce propos. Il faut dire que cette agression n'est pas "juste" une agression de plus à cet endroit, elle est surtout le symbole d'une dégradation de la sécurité en ce lieu pourtant - hélas - habitué aux situations tendues. En effet, ce n'est pas anodin que ce soit précisément Samir Lebcher qui soit la victime de cet acte violent, car à travers lui c'est le dernier rempart de la "normalité" du lieu qui est attaqué. Durant les très nombreuses années où, d'abord Michel le père, et ensuite Samir le fils, les Lebcher ont tenu le kiosque de Barbès, au milieu des vendeurs de cigarettes (et autres substances) et des pickpockets, jamais ils n'avaient été agressés physiquement.

    Samir Lebcher n'a pas souhaité répondre aux très nombreuses sollicitations des médias suite à l'agression dont il a été victime, préférant se préserver de cette exposition médiatique. Cependant, il a choisi de revenir sur cet évènement sur le blog d'Action Barbès.

    Action Barbès : Bonjour Samir, tout d'abord comment vas-tu une semaine après cette agression ?

    Samir Lebcher : Bonjour, dans l’ensemble ça va. Ce qui me préoccupe et me pèse, c’est plus l’accumulation psychologique des années passées à Barbès que l’agression elle-même. Comme une impression d’y avoir fait tout sauf mon travail de kiosquier.

    AB : Peux-tu revenir sur le déroulement de ce qui s'est passé lundi dernier, et nous dire dans quel contexte s'est déroulé cet évènement ?

    SL : Ce lundi était une journée avec une ambiance marquée par une circulation encore plus dense que d’habitude, avec beaucoup de bruits, il y avait aussi beaucoup de nervosité du côté des marchands de cigarette et des pickpockets, bref une ambiance électrique. En début d’après-midi je suis intervenu pour empêcher un pickpocket de voler dans le sac d’une cliente, ce qu’il n’a visiblement pas apprécié puisqu’il a ensuite donné des coups sur le coté du kiosque. Il a ensuite rodé autour du kiosque tout l’après-midi en proférant des menaces à mon encontre. Je l’ai signalé à des agents de police passant par là. Vers 19h au moment de la fermeture, alors que je sortais du kiosque, je reçois un violent coup de poing à l’œil par le pickpocket resté en embuscade pour se faire vengeance. Il a ensuite tenté de me projeter au sol et de continuer à me frapper mais j’ai réussi à le faire fuir, l'action a duré une dizaine de minutes. Aucune force de police n’était présente à ce moment-là.

    AB : Mercredi 15 mai lors de la réunion du comité de voisinage de la ZSP, nous avons exprimé notre vive émotion suite à ton agression et interpellé les responsables policiers et politiques sur leur engagement sur le terrain au métro Barbès. Comment vois-tu le travail policier ces derniers temps, avais-tu remarqué une présence plus régulière ?

    SL : Oui en effet, il a beaucoup plus de présence policière, avec différents services mobilisés ces derniers temps. Mais leur absence, ne serait-ce que de dix minutes, laisse le terrain libre aux délinquants qui reprennent leurs affaires de plus belle. Il faudrait une présence policière permanente et continue pour que cet espace public retrouve un jour un peu de sérénité. Et plutôt que de se concentrer sur le bout de la chaine, les vendeurs de cigarettes, peut-être que le mieux serait d’enquêter efficacement sur les ramifications étrangères de ces réseaux bien implantés.

    AB : La Maire de Paris, mais également les maires d'arrondissement et de nombreux élus, et de nombreux riverains, ont exprimé leur solidarité à ton égard. Comment reçois-tu cette manifestation de soutien? 

    SL : j’ai été très touché par ces nombreux messages de soutien, en particulier celui d’Anne Hidalgo. Mais depuis le temps que j’alerte les élus sur la dégradation constante de la situation au métro Barbès, j’aimerais plus des actions que des mots. Et là je parle plus pour le quartier et les habitants que pour moi.

    AB : Tu es actuellement en arrêt suite à cette agression et ton kiosque est fermé. Comment s'annonce pour toi l'avenir à Barbès ?

    SB : Il ne s’annonce tout simplement pas. Cette agression m’a amené à m’interroger sur le rapport coût/bénéfice de mon activité à Barbès, en tenant compte des questions financières bien sûr mais également de mon bien-être au travail, et j’en ai conclu que pour mon avenir, mon bonheur et celui de ma famille il est préférable d’arrêter là. Je ne rouvrirai donc pas le kiosque à l’issue de mon arrêt maladie. Finalement, cette période est une bonne occasion pour moi de réfléchir à ma reconversion, j’ai déjà plusieurs pistes sérieuses, mais je me laisse le temps de la réflexion. Ce que je sais c’est que Barbès, c’est fini pour moi.

    Propos recueillis le 19 mai 2019

  • Municipales 2008 : interview de Jacques Bravo

    PN : avant de parler de l’avenir, je voudrais revenir sur deux sujets qui ont marqué la campagne. Tant dans les réunions des différents partis que dans les discussions avec les militants au contact des habitants, un sujet est revenu : la propreté. Vous avez-vous-même reconnu ce problème en parlant notamment des déchets de grande taille qui encombrent les trottoirs. Des entretiens que j’ai eus avec des associations de quartier, il ressort aussi que les services de nettoyage seraient mal organisés. Partagez vous cette analyse, que comptez vous faire ?

    JB : j’ai provoqué des réunions depuis 3 mois avec les Services de la propreté. Je ne suis absolument pas satisfait de la situation actuelle mais je sais aussi que les choses se sont améliorées sur un certain nombre de points pendant la mandature : les crottes de chien par exemple. J’ai trois axes d’efforts devant moi : premièrement travailler sur un autre mode de  management des Services – j’ai déjà obtenu un renforcement en matériels, un renforcement des équipes, une organisation différente des personnels – deuxièmement faire une grande campagne de communication – dire aux habitants que si la ville est sale c’est qu’il faut commencer par ne pas la salir – troisièmement accompagner cette campagne de communication par une verbalisation accentuée notamment en ce qui concerne les encombrants sauvages. J’ai la profonde conviction que nous progressons sur ce sujet mais c’est un vrai problème, il faut faire rétablir la propreté dans la rue.

    PN : il y a un deuxième sujet sur lequel, certes, vous avez moins de prise et moins de responsabilité, c’est celui de la sécurité. Se promener aujourd’hui à Barbès semble être moins dangereux que de le faire entre Pigalle, Blanche et la place de Clichy. Vous connaissez le problème du coin Trudaine Rochechouart square d’Anvers. Est-ce que ce qui a été fait est suffisant ? On a l’impression que la police se satisfait de la situation actuelle dans la mesure où elle cerne le problème, c'est-à-dire qu’elle sait où se passent les choses, qu’elle connaît les gens fauteurs de troubles, que des points de fixation existent et qu’elle maitrise la chose et ne souhaite pas aller plus loin, qu’elle contrôle ainsi la situation.

    JB : Nous sommes dans un quartier d’activités nocturnes qui pèsent sur la vie de l’arrondissement, principalement au Nord. Le dispositif des forces de police n’est satisfaisant, ni en effectifs, ni en organisation et là je vise spécifiquement l’ilotage de jour et l’ilotage de nuit. J’ai écris régulièrement au Préfet de Police, car c’est de sa compétence, pour lui dire attention, attention, nous ne sommes pas au volume d’effectifs que justifie le 9ème  et j’ai même chiffré cela par un manque de 50 personnes en comparaison avec d’autres arrondissements. Le Préfet de Police a renforcé l’effectif de 18 personnes fin 2007  et 15 supplémentaires ont été annoncées pour février 2008. Ce qui veut dire que mon diagnostic de départ n’était pas faux. Il y a un deuxième point qui est celui de l’organisation de l’ilotage : des personnes en uniforme dans un quartier, indentifiables, identifiées par les habitants. Le gouvernement semble d’ailleurs revenir dans le bon sens puisque cette organisation avait été supprimée par Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur. Je serais très attentif et très exigeant dans mes rapports avec le Commissaire, pour relayer les préoccupations des riverains, des commerçants et des parents d’élèves. Je sais néanmoins faire la différence entre la perception d’un danger et sa réalité, comme par exemple pour les croisements de rues.

    PN : parlons un peu de l’avenir. Dimanche, vous envisagez combien d’élus ? Vous aviez 11 élus dans le Conseil d’arrondissement, vous pensez avoir le même nombre, passer à 12 ?

    JB : quand j’ai commencé cette campagne, j’ai clairement dit que les ambitions de mon équipe étaient les plus élevées possibles. Nous sommes allés un peu au-delà de ce que nous avions espéré pour le premier tour et je suis très fier que mon équipe ait accompli cette performance collective. Je ne me fixe aucune limite pour le deuxième tour. Nous avons un programme très ambitieux : la petite enfance, le logement social, les équipements collectifs pour la jeunesse, je veux engager cela très vite. Plus mon équipe sera forte, plus nous aurons une puissance légitime pour engager notre programme.

    PN : concernant votre équipe, on a peut être besoin d’une grille de lecture. Il ya une hiérarchie dans la liste. La non-présence de gens à forte notoriété dans le 15ème n’a pas empêché Anne Hidalgo de faire un  très beau score. Vos partenaires politiques sont en numéros 6,7 & 8, c'est-à-dire dans un ordre qu’on a un peu de mal à comprendre : les communistes dont on ne peut pas dire que leur contribution au cours de la dernière mandature ait été significative, ils ont plutôt brillé par leur absence, alors que Les Verts, même si vous les considérer comme des partenaires turbulents, ont un poids politique réel même si considérablement affaibli, une personnalité qui a apporté une contribution majeure au cours de votre mandat, en charge de la jeunesse, n’est que numéro 5. Est-ce que vous pourriez nous dire quelle lecture nous devons faire de votre liste ?

    JB : je suis très fier du score d’Anne Hidalgo dans le 15ème. Par le passé, j’ai souvent rappelé que le 15ème et le 9ème étaient proches sur le plan sociologique et politique. Le score obtenu dans le 9ème est historique. Quand j’ai composé la liste du premier tour, j’ai accueilli les partenaires progressistes qui ont accepté l’accord avec le Parti Socialiste, d’où la position du PCF et du PRG au milieu de la liste. J’ai regretté que Les Verts aient pris la décision d’aller au premier tour séparés. Les Verts ont monté tous seuls une mécanique qui se traduit par leur minoration. La règle avait été fixée de respecter le verdict des urnes. Les Verts ont obtenu un score de 6,3% ce qui leur donne la 8ème place sur ma liste. Cela, c’est la genèse de la liste. Le moment venu, ma responsabilité sera de voir quels seront mes adjoints, quelles seront les délégations c'est-à-dire la répartition des taches. Je serais très attentif au portefeuille de délégation de chacun et j’aurai deux piliers qui viennent de l’équipe sortante, Pauline Véron et Laurent Chabas.

    PN : est ce qu’on peut savoir qui va faire quoi ?

    JB : vous êtes un peu en avance. Dans toute la campagne, j’ai dit que mes priorités étaient le logement et la solidarité. Si je suis élu, il y aura un pôle qui prendra en charge cette question. L’enfance et de l’adolescence dans la ville va mobiliser Laurent Chabas. Il y a un troisième dossier qui est pour moi l’écologie urbaine et l’urbanisme dans la ville que je traduirais dans l’organisation de l’équipe. Je serai aussi attaché à la question de la vie associative et de la vie démocratique – les conseils de quartier – et vous serez agréablement surpris des initiatives que nous prendrons sur ce point. Nous devons franchir une étape nouvelle pour faire vivre la démocratie participative.

    PN : en parlant des associations, Bertrand Delanoë a dit que 25% des subventions seraient désormais attribués par les Mairies d’arrondissement. Vous voyez cela à quelle échéance ?

    JB : j’ai déjà fait des propositions dans ce sens. Tout ce qui touche à la culture, aux sports, au tissu éducatif, la chaîne locale de solidarité, doit être déconcentré. Si je dois aller au delà de 25%, je le ferai. Tout ce qui touche la vie quotidienne est concerné. Il faut gagner en rapidité, en efficacité mais surtout en écoute.

    PN : vous êtes dans l’équipe Delanoë, c’est clair, mais il y a quand même une différence d’appréciation entre l’Hôtel de Ville et la Mairie d’arrondissement. Est-ce que vous allez vous battre pour une déconcentration des pouvoirs et faire en sorte que les Maires d’arrondissement gagnent en autonomie ?

    JB : le Maire de Paris l’a dit lui-même, notamment au cours des deux réunions qu’il a tenues dans le 9ème : il va aller résolument dans le sens du renforcement des pouvoirs des arrondissements. Je veux me mobiliser sur la vraie bataille : quand un programme est arrêté avec l’accord du Maire de Paris, les Directions centrales ont l’obligation de ne pas tergiverser mais de mettre en œuvre, dans le calendrier prévu, ce qui a été décidé. C’est sur ce terrain là que je vais porter mon effort, il y a beaucoup à faire. Ce n’est pas le processus formel qui est important, c’est le respect du processus démocratique.

    PN : quand aura lieu le prochain Conseil d’arrondissement ?

    JB : en principe, il devrait avoir lieu le 29 mars.
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    Jacques Bravo à sa permancen de campagne

     

    Paris Neuvième (PN) : je voudrais commencer par ce qui s’est passé dimanche dernier. Vous avez gagné 15 points entre 2001 (34% des voix)  et 2008 (49%), vous avez frôlé l’élection au premier tour, quelle analyse faites vous de ce résultat et du résultat de votre principale concurrente ?

    Jacques Bravo (JB) : je m’attendais à un résultat positif en écho à tout ce que nous avons réalisé pendant la mandature, je savais que c’était bien accueilli. Très honnêtement, je pensais à un résultat entre 42 et 44%. Nous sommes très au dessus. Avoir un second tour permet d’achever le débat démocratique, de le conduire à son terme.

    Nous sommes restés dans une posture résolument positive pour présenter notre projet, et à aucun moment nous ne sommes descendus dans le débat politicien. Je crois qu’il y a eu sanction du départ de Pierre Lellouche, et aussi de la mauvaise campagne de l’UMP qui a fait perdre des points. J’ai un raisonnement très simple : il y a 35 000 électeurs dans le 9ème ; Pierre Lellouche prétend que plus de la moitié de ceux-ci se retrouvent dans ses idées, c'est-à-dire 18 000 à 20 000 ; cela veut dire que l’UMP n’a rassemblé que le tiers de son potentiel (ndlr : Delphine Burkli a recueilli 6353 votes le 9 mars). C’est une campagne ratée. Il y a donc plusieurs facteurs : un bon bilan, un bon projet, une campagne digne de notre part, des ratages chez nos adversaires. Si eux-mêmes estiment leur campagne réussie, tant mieux pour nous !

  • Les propositions d'Action Barbès pour la prochaine mandature

    Nous sommes à quelques jours du premier tour des élections municipales, à quelques jours de la fin d'une campagne électorale qui a commencé depuis de long mois. Durant cette campagne, Action Barbès a rencontré de nombreux candidates et candidats à la mairie de Paris et à celle des 9e, 10e et 18e arrondissements, et ces rencontres ont été autant d'occasions pour notre association pour proposer des idées pour la mandature à venir.

    Chacun de ces projets que nous vous présentons plus bas, est une proposition qui, si elle est retenue, devra évidemment faire l'objet d'un débat public le plus large possible, avec un travail de concertation avec tous les habitants et les acteurs des secteurs concernés, sans compter les études techniques préalables. Elle doivent donc être étudiées et discutées ; ce ne sont pas des projets "clé en main", mais des pistes de réflexion et des propositions pour améliorer le cadre de vie de nos quartiers, objectif que s'est fixé notre association. Des candidats ont repris certaines de ces propositions dans leur programmes, partiellement ou dans leur ensemble.

    Nous avons donc accepté de rencontrer tous les candidates et les candidats qui nous ont sollicités ces derniers mois, certains à plusieurs reprises. Action Barbès étant une des plus importantes et anciennes associations de riverains du secteur, il est normal que beaucoup des candidats demandent à nous rencontrer, aussi nous nous sommes prêtés au jeu de bonne grâce.

    Au cours de ces rencontres, non seulement nous avons pu évoquer des aménagements concrets avec nos propositions, mais nous avons également abordé les questions liées au mode de fonctionnement des services municipaux, et à la place des habitants dans les prises de décisions municipales (conseils de quartier, budget participatif, concertation...). Une bonne occasion de mesurer le degré de préparation des candidats à la fonction de maire de Paris ou de maire d'arrondissement. Mais nous nous garderons de porter publiquement une appréciation sur les candidatures, car si l'engagement d'Action Barbès dans la cité est bel et bien un engagement citoyen, il n'en est pas pour autant politicien, et ce ne serait pas son rôle d'association de riverains (ni dans ses statuts) dont la parole engage tous ses adhérents. Chacun saura donner sa voix selon ses convictions et au regard des programmes. Et quelle que soit l'équipe en place au terme des élections, Action Barbès restera toujours dans une posture de critique constructive et toujours attentive à la qualité du cadre de vie de nos quartiers.

     


     

    9e - 10e - 18e :

    Réaménagement du carrefour Barbès-Rochechouart

     

    État des lieux

    Le carrefour Barbès-Rochechouart est un carrefour où les circulations automobiles, piétonnes et cyclistes sont très denses. Son aménagement est déjà ancien et essentiellement pensé pour la circulation automobile au détriment des autres formes de déplacements. De plus, il manque un aménagement urbain qui fasse la jonction entre les aménagements des boulevards Rochechouart et de Clichy à l’ouest et la promenade urbaine à l’est.

    Proposition

    Nous proposons le réaménagement du carrefour Barbès-Rochechouart, du barreau Patin à la place du Delta.

    Les grands principes

    - Circulations piétonnes "priorisées" et sécurisées, création d’un passage piéton est-ouest sous le viaduc du métro.

    - Continuité des circulations des vélos, dans les sens nord-sud (boulevards Barbès et de Magenta) et dans le sens est-ouest (boulevards de la Chapelle et de Rochechouart)

    - Sécurisation de la traversée de la place du Delta pour les cyclistes (est-ouest et ouest-est).

    - Suppression du stationnement au droit des numéros 114 à 126 du boulevard de la Chapelle, création d’un lincoln (emplacement sur trottoir) pour les livraisons.

    - Suppression du kiosque à journaux ou déplacement (si reprise d'activité) boulevard de Magenta, côté 9e arrondissement.

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    10e :

    Pour une esplanade piétonne devant la gare du Nord

    État des lieux

    La gare du Nord s’apprête à connaître des grandes modifications à l’horizon 2024, l'esplanade est aujourd'hui largement occupée par la circulation de véhicules motorisés et par le stationnement des scooters.

    Proposition

    Création d’une grande esplanade piétonne devant la gare du nord, englobant la place Napoléon III et le boulevard de Denain. Seules les circulations de bus seraient maintenues, l’accès et le stationnement seraient totalement interdits aux automobiles (taxis et VTC compris) et aux deux-roues motorisés. Les terrasses des bars, des restaurants et des commerces pourraient être favorisées.

    Les grands principes

    - Circulations piétonnes "priorisées" et sécurisées.

    - Suppression de la circulation motorisée à l'exception des bus.

    - Végétalisation - par la Ville - en pleine terre quand cela est possible (boulevard de Denain) ou en bacs et en bacs enterrés.

    - Suppression du stationnement des scooters en surface (création de parkings sécurisés en sous-sol).

    - Des aménagements qui respectent le cadre historique et la façade classée MH de la gare.

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    10e -18e :

    Pour la création d’une zone Paris respire le dimanche sur la Promenade urbaine, la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis

    État des lieux

    Les boulevards de la Chapelle et de la Villette sont à présent largement remaniés avec la création de la Promenade urbaine. Avec la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis, ces axes sont particulièrement générateurs de pollution de l’air et sonore que subissent les riverains. La circulation est cependant relativement réduite le dimanche.

    Proposition

    Nous proposons la création d’une zone "Paris Respire" tous les dimanches sur la Promenade urbaine, de Barbès à Stalingrad et la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis (de la rue de Dunkerque au boulevard de la Chapelle), un bon nombre d’axes secondaires du secteur pourraient être englobés dans le projet. L’idée principale est d’offrir aux habitants et aux visiteurs du secteur une respiration hebdomadaire, c’est aussi l’occasion de pouvoir profiter pleinement de la Promenade urbaine. Mais il ne s’agit pas simplement de couper la circulation automobile (hormis  pour les riverains, les véhicules de police et de secours, les bus et les taxis), mais également d’animer ces axes, en impliquant les acteurs culturels du lieu notamment, mais en créant des animations, particulièrement sur l’espace très important du marché Lariboisière qui offre un potentiel très fort.

    Cette opération permettrait aussi aux acteurs économiques sur le parcours de la Promenade urbaine et la rue Marx Dormoy de développer des activités liés à cet espace apaisé (terrasses, animations commerciales…). Il est à noter que la circulation relativement réduite sur cet axe le dimanche permet d’envisager cette opération hebdomadaire sans que le report de circulation ne puisse saturer les axes routiers aux alentours. Mais il convient d’orienter le flux automobile en amont, notamment porte de la Chapelle, afin d’éviter que les axes secondaires ne soient trop empruntés. La mise en place d’une zone Paris respire sur des grands axes de circulation serait une première et un signal fort pour marquer la transition d’une ville vers des modes de déplacement plus durables.

    Les grands principes

    - Mise en place d’une zone Paris respire sur les boulevards de la Chapelle et de la Villette, de Barbès à Stalingrad, la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis (de la rue de Dunkerque au boulevard de la Chapelle) et un certain nombre de rues du secteur à déterminer en concertation avec les habitants et les acteurs des secteurs concernés.

    - Maintien de certaines circulations automobiles nord-sud (boulevard Barbès-boulevard de Magenta, rue d’Aubervilliers-rue du Château Landon).

    - Favoriser et inciter les animations de ce secteur par les acteurs culturels situés sur son espace (Le Louxor, FGO centre Barbara, bibliothèque de la Goutte d’Or, bibliothèque Vaclav Havel, Théâtre des Bouffes du Nord, théâtre de la Reine Blanche…), animation de l’espace du marché Lariboisière.

    - Favoriser les terrasses et les animations commerciales (dans le respect de la législation).

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    10e - 18e :

    Pour la création d’un marché des biffins

    État des lieux

    Cela fait pratiquement vingt ans qu’un marché sauvage des biffins s’implante toutes les semaines, d’abord du côté de Ménilmontant pour finir aujourd’hui entre Barbès et la Chapelle. Un marché ou se mêlent des receleurs notamment. Depuis de nombreuses années, toutes les semaines, les mercredis et samedis, jours de marché à Barbès, un jeu du chat et de la souris se met en place entre les vendeurs et les forces de l’ordre sans que jamais le phénomène ne soit résorbé ; certains fonctionnaires en charge de ces actions rechignant même à "faire la chasse aux pauvres" selon leurs propres mots, et nous pouvons les comprendre. Toutes les semaines ce sont des tonnes de marchandises qui sont confisquées et jetées aux ordures d'où elles venaient pour la plupart. Pourtant cette véritable économie circulaire, qui en d'autres lieux serait mise en valeur et célébrée, devrait selon nous être considérée comme telle et plutôt valorisée plutôt que vainement pourchassée. C’est déjà la cas porte de Montmartre dans le 18e arrondissement, mais également à Montreuil (93), pour citer ces exemples proches, où des marchés des biffins encadrés ont été mis en place depuis plusieurs années.

    Proposition

    Nous proposons la création d’un marché encadré des biffins, à la suite du marché de Lariboisière. Cette organisation de ce qui est aujourd’hui une économie circulaire des plus démunis permettrait de juguler ce phénomène et ses conséquences fâcheuses, comme la malpropreté et l’entrave à la circulation, tout en assurant aux "vendeurs" de pouvoir continuer cette activité qui leur apporte un modeste revenu complémentaire et qui pour certains est un véritable lieu de socialisation. Conséquemment, la brigade "anti-sauvette" nouvellement créée au commissariat du 18e pourrait consacrer son temps et son énergie aux "vraies" ventes à la sauvette (contrefaçons, recel, cigarettes…).

    Les grands principes

    - Organisation d’un marché encadré pour les biffins à la suite du marché Lariboisière, le mercredi et le samedi.

    - Des horaires fixes, un périmètre déterminé et un nettoiement du lieu par les biffins.

    - Encadrement par une association dédiée, qui vérifie la situation sociale des vendeurs, et encadre et assure le bon déroulement du marché.

    - Un suivi social est proposé aux vendeurs du marché qui le désirent.

    - Seuls et uniquement les objets et vêtements d’occasions (de récupération) peuvent y être vendus, cela exclut les produits neufs ainsi que les produits alimentaires, et bien évidemment le recel.

    - Aucune tolérance de vente à la sauvette en dehors de ce marché organisé et en dehors des horaires déterminés.

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    18e :

    Pour une diagonale verte à la Goutte d’Or

    État des lieux

    Le sud du quartier de la Goutte d’Or subit une circulation automobile "de traverse", alors que ce quartier est celui de Paris dont les habitants possèdent le moins de véhicules. Outre les bruits générés par le viaduc du métro, la circulation du boulevard de la Chapelle et les trains circulant sur les voies des chemins de fer du Nord, le quartier connaît de forts taux de pollution dans un environnement fortement minéral.

    Proposition

    Création d’une diagonale verte, du square de Jessaint à la rue-jardin Richomme. L’idée est de créer un cheminement pour les circulations douces dans un cadre végétalisé, un corridor vert dans un environnement fortement minéral, en reliant les petits espaces verts qui forment l’esquisse d’une diagonale verte dans la Goutte d’Or. Ces espaces reconquis pourraient accueillir des activités sportives notamment, avec par exemple la mise en place d’agrès sur le pont de Jessaint.

    Les grands principes

    - Circulations piétonnes "priorisées" et sécurisées.