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prévention - Page 13

  • Salle de conso : quelques infos

    Nous continuons avec détermination la diffusion d'informations à propos du projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR) prévu boulevard de La Chapelle. Notre souci n'est pas de faire la promotion d'une telle structure, les médecins et les associations sont bien plus compétents que nous à cet égard. Mais il ne faut pas non plus laisser le débat et la décision aux mains des seuls experts. Installer ou ne pas installer ce type d'établissement doit être une décision politique et donc à ce titre approuvée ou rejetée par les citoyens. Cela doit se faire en parfaite connaissance de cause aussi l'information prend-elle une importance primordiale. Nous vous avons déjà dit cela mais il n'est sans doute pas inutile de le rappeler encore une fois. En cliquant le mot/tag "SCMR" en bas de cet article, vous retrouvez en un clic tous les articles parus sur ce blog à ce sujet.

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-consoLa revue Tout Prévoir est un magazine réservé aux professionnels de la santé. Dans sa livraison de février 2014, elle publie un article assez complet et très pédagogique à propos des projets de SCMR en France. Vous pouvez le télécharger en cliquant sur la photo.

    Deux passages ont retenu notre attention car décrivant très bien les préoccupations d'Action Barbès :

    "Il est évident que les salles de consommation à moindre risque ne peuvent fonctionner que si leur implantation repose sur un consensus entre les autorités politiques et administratives, les acteurs locaux ainsi que les habitants du voisinage. De même, un accord doit pouvoir être trouvé avec la police pour définir une zone de neutralité entourant le site de la salle et permettant aux usagers de se présenter munis de leurs produits."

    "Les sociétés savantes, et le public, ont exprimé des réserves ou des mises en garde lors de réunions publiques ou d'enquêtes journalistiques. Elles reproduisent pour une part les arguments discutés lors de la mise en place des premières mesures de réduction des risques (création des CAARUD et des Centres d'Accueil et de soins ou CSAPA, vente libre des seringues, traitements de substitution par la méthadone ou le Subutex) L'expérience acquise au niveau européen a montré que ces débats se positivent en même temps qu'une information rassure les citoyens et que l'efficacité des salles devient reconnue. De fait, la diminution des contaminations par le VIH est remarquable, de même que l'amélioration de l'insertion sociale des usagers et la réduction de la fréquence des surdoses."
     
    Pour pondérer un peu ce qui est dit dans ce dernier passage, il nous semble que l'argument consistant à dire qu'une approbation de l'implantation d'une telle structure, à commencer par celle du voisinage le plus proche, viendra a posteriori lorsque l'établissement aura démontré son efficacité après son ouverture, n'est pas approprié. Un passage en force ne peut que créer des troubles tout à fait nuisibles au bon déroulement des opérations, à commencer par le refus des toxicomanes d'aller dans la salle par crainte d'un environnement hostile.
  • SCMR : éloignons nous de la politique politicienne

    Le projet de salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) a plus fait l'objet de mauvaises invectives que de vrais débats au cours de la campagne électorale pour les municipales. Il est dommage qu'un tel sujet de société ne puisse pas se traiter dans un cadre plus apaisé, sans les arrière-pensées et les comportements idéologiques voire dogmatiques qui n'éclairent en rien les choses.

    Le sujet, quel est-il ? La consommation de drogues, notamment par voie injectable, induit un certain nombre de risques. Ces risques sont de deux natures. D'abord pour les personnes vivant à proximité des lieux de consommation de drogues. Il n'est pas utile ici de rappeler tous les problèmes de salles de shoot en plein air et des trafics associés, de seringues usagées trouvées dans la rue, problèmes auxquels les habitants des quartiers Lariboisière, Maubeuge, La Chapelle, Marx-Dormoy, Marcadet et Goutte d'Or sont confrontés. Il n'est pas utile non plus de rappeler les risques encourus par les toxicomanes eux-mêmes lors de la consommation de drogues. Nous avons déjà longuement traité ces questions sur ce blog.

    Partisans et opposants au projet de SCMR s'accordent au moins sur deux points. La question de ce qu'on peut appeler la "tranquillité" des quartiers doit être réglée d'une part, les toxicomanes doivent faire l'objet d'une attention particulière d'autre part. Partisans et opposants divergent sur les moyens.

    Aucune société humaine, jamais, n'a connu d'existence sans présence de drogues. On peut ou non le regretter mais c'est ainsi. Notre société n'y échappe pas et n'a aucune chance de régler cette question. Ce point-là doit être compris comme une donnée de base incontournable.

    Les combats menés contre les drogues et ses trafics, à l'instigation des Etats-Unis d'abord puis de l'ONU à partir des années 1960, n'ont donné que des résultats très partiels qui n'ont en rien empêché le développement de la consommation de drogues, la multiplication de l'offre en la matière et des trafics qui sont désormais à l'échelle mondiale et dont certains rapports disent qu'ils sont équivalents à l'économie du pétrole aujourd'hui. Voilà une deuxième donnée incontournable.

    C'est dans ce contexte général que nous devons aborder le projet de SCMR du 39 boulevard de La Chapelle. Il est, parmi de nombreux autres, un moyen d'aborder la toxicomanie et ses risques, une nouvelle approche qui n'est pas faite de l'unique couple interdiction/répression que nous avons connu jusqu'à maintenant et qui n'a donné que de mauvais résultats. Le sujet n'est pas de savoir si on accepte ou refuse la drogue, le sujet est de savoir si nous pouvons considérer cette drogue et les risques associés autrement que par des tabous moraux qui obscurcissent notre raisonnement.

    La démarche n'est pas facile. Il faut pour le citoyen se faire une opinion, c'est-à-dire s'informer sans pour autant tomber dans la seule gouvernance des experts, qui certes ont leur mot à dire mais qui ne peuvent pas être les seuls à faire bouger les marques de notre société, tel est en tout cas le fonctionnement de notre démocratie.

    Notre société numérique nous donne une chance extraordinaire de partager les informations via internet. Il faut donc l'utiliser pour approfondir le sujet. Action Barbès modestement s'y essaie et nous mettons en ligne une nouvelle rubrique dans la colonne de droite de ce blog avec de nombreux liens qui aident à la compréhension de cette question. Cette rubrique est intitulée "SCMR Info". Nous avons aussi l'intention de programmer des débats contradictoires sur le sujet, si possible dépassionnés, afin d'aider chacun à regarder ce projet de SCMR avec le recul nécessaire. Nous vous en reparlerons sous peu, nous ne voulons pas traiter le sujet dans la précipitation.

  • Drogues et Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)

    Nous avons reçu plusieurs demandes de nous intéresser, de façon globale, à une zone que nous  fréquentons très peu, au moins pour ce qui concerne le bureau de notre association, et qui sans nous rebuter, n'est pas dans nos priorités. La demande s'étant renouvelée, nous prêtons désormais attention aux informations qui en émanent ou qui la concernent, tel cet article lu dans le Parisien lundi 17 mars.

    On y apprend deux choses ce lundi-là :

    - Le préfet de police, Bernard Boucaut, accepte la demande du maire du 18e d'étendre l'action de la ZSP aux stations de métro du quartier y compris quand elles ne sont pas directement dans le périmètre défini à l'origine. Sont concernées par cette décision les stations Marcadet-Poissonniers, Jules-Joffrin, Château-Rouge, Barbès-Rochechouart, Simplon et Lamarck-Caulaincourt (des stations des lignes 4 et 12)

    - la RATP prend la mesure du problème et s'adjoint l'aide d'une association spécialisée dans l'approche de la toxicomanie, à savoir Coordination Toxicomanies (CT). Elle crée une brigade formée par CT et composée d'agents volontaires, qui se rapprocheront des toxicomanes présents dans le métro, notamment sur les quais des stations pré-citées, et les orienteront vers des structures aptes à traiter leurs addictions.

    On ne peut que se réjouir que la demande de Daniel Vaillant ait abouti à cette opération.....

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  • Ciné-Débat : L’Histoire de la Réduction des Risques

    Comprendre l'utilité de l'installation d'une salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) au 39, boulevard de La Chapelle n'est pas chose évidente. Aussi s'informer est nécessaire.


    La Petite Boutique des Horreurs du Comptoir Général et l’Association Française pour la Réduction des Risques liés aux usages de drogues nous proposent, après la projection du documentaire « La réduction des risques en France – Partie 1 l’Histoire » de débattre avec des représentants des usagers de drogues, des médecins et des acteurs de la société civile, qui se sont battu pour imposer la politique de « Réduction des Risques » liés aux usages des drogues. Ce sera demain:

     

    Lundi 24 Mars à 18h30

    au Comptoir Général - 80, quai de Jemmapes à Paris Xe

     

    Dans les années 80 une guerre victorieuse a été menée dans l’indifférence générale. Cette guerre c’est celle menée par la politique de réduction des risques contre le virus du sida qui décimait une catégorie de population très stigmatisée : les injecteurs d’héroïne.

    Aujourd’hui cette histoire appartient au passé au point que l’on oublie la virulence des débats qui opposaient partisans et adversaires de la méthadone et du subutex. Une histoire qui est aussi celle d’une société tétanisée par les mots de toxicomanie, d’homosexualité et d’immigration et là on est toujours dans l’actualité. Si la substitution ou la fourniture de seringues stériles appartiennent aujourd’hui à la panoplie classique de l’intervention en addictologie, il n’en est pas de même des salles de consommation à moindres risques et les débats récents qui ont accompagné la loi Taubira sur le Mariage pour Tous, montrent que l’épidémie de sida a découvert des plaies toujours à vif dans la société française.

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    Teaser - La RdR en France - Tome 1 Histoire par AFRdR

  • Salle de consommation à moindre risque

    L'Académie Nationale de Pharmacie a donc publié un avis négatif à propos de l'expérimentation de salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) tel qu'il est envisagé au 39, boulevard de La Chapelle.

    Comme beaucoup d'opposants à ce type de projet, l'Académie fait preuve de beaucoup de mauvaise foi dans les raisons qui motivent son avis négatif.

    Les opposants au projet de SCMR n'ont pas tardé à s'emparer de cet avis pour en faire un argument supplémentaire à leur refus de l'installation de cette structure. C'est ce qui a motivé notre décision de publier dimanche dernier notre lettre ouverte à Déborah Pawlik, candidate UMP à la mairie du 10e.

    Mais fort heureusement, nous n'avons pas été les seuls à réagir et il faut bien reconnaitre que l'Académie de Pharmacie a pris une volée de bois vert de la part des médecins spécialistes et des associations suivant la question de la prévention des risques.

    C'est néanmoins par un communiqué au ton très diplomatique que l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) a rappelé les raisons pour lesquelles ce type de structure a un intérêt.

    La déclaration très argumentée de SOS Addictions n'en est pas moins très explicite quant à son opinion sur les travaux de l'Académie.

    Dans une tribune publiée sur le blog "Un monde 100 drogues" et intitulée "Salle de shoot : l'Académie de Pharmacie candidate aux élections municipales" , Pierre Chappard, président de Psychoactif et Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien polémiquent avec l'Académie avec des arguments bien choisis.

    Enfin notons que lagazette.fr, site d'information des collectivités locales, a publié un avis favorable à ce type d'établissement.

    Action Barbès a rencontré il y a quelques jours Anne Hidalgo, candidate du Parti Socialiste à la mairie de Paris. Nous lui avons bien entendu fait part de nos inquiétudes quant au devenir de ce projet. Elle nous a affirmé qu'en cas de victoire, elle ferait tout ce qui est dans le pouvoir du maire de Paris pour le relancer sans tarder. Elle pense que l'obstacle juridique pourra être rapidement levé car une majorité existe au sein de la gauche parlementaire pour faire avancer les choses. Nous ne nous faisons cependant pas trop d'illusions. Nous continuons calmement notre route sur le sujet.