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drogues - Page 3

  • Une notoriété au-delà des fortifications

    Pour qui veut se documenter sur la salle de consommation à moindre risque (SCMR) il est difficile d'échapper à notre blog d'Action Barbès. Surtout si vous précisez à Barbès ! Testez votre moteur de recherche.

    C'est ainsi que nous avons été contactés par deux étudiantes de l'Ecole des Hautes Études en Santé Publique de Rennes (EHESP). L'une dans le cursus des inspecteurs de l'assistance publique et la seconde dans celui des directeurs d'établissement. Le sujet était d'identifier les freins et les leviers à la mise en place des centres d'injection surveillés (CIS) — une autre expression pour nos salles de consommation à moindre risque —, les enjeux du débat, les principaux obstacles. La presse ayant relaté la position de notre association, mais aussi celle des opposants au projet, comme Vivre Gares du Nord et Est, elles sont venues se faire leur propre idée du débat. 

    Lors de la mise en place de la concertation par la mairie et des réunions informelles tenues dans des cafés du quartier, un documentariste a filmé les débats pour en faire un film de synthèse qui présenterait la situation. 

    Mais où en est-il le débat à ce propos ? Passé le temps des oppositions frontales, de la "consultation" bon enfant des 300 personnes venues déposer leur NON dans l'urne de Monsieur Federbusch le 14 avril dernier... silence radio.

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    On attend de trouver un lieu. Véritable quête du graal ! Entre le refus d'un pied d'immeuble, promesse du maire, et la proposition d'un algéco relégué sous le métro aérien... on n'en sait pas beaucoup plus. Des négociations, voire des tractations, seraient en cours entre la SNCF, un poids lourd du quartier au niveau du bâti, et le Ministère de la Santé associé à la Ville de Paris. Pire que pour l'élection d'un pape, aucune rumeur ne sort des cabinets officiels. Pas de fumées ni grises, ni blanches ne sont sorties des bureaux où se rencontrent — nous l'espérons ! — les responsables du dossier et ceux de la SNCF. Il est vrai que cette dernière a abandonné les locomotives à charbon... 

    Pour information :

    L’EHESP forme les cadres supérieurs de la santé publique au niveau national et international et propose des diplômes de master, d’ingénieur, de doctorat et d’établissement. L’École délivre ainsi des formations de haut niveau qui permettent à ses élèves et étudiants d’accéder à des fonctions de management dans le secteur de la santé, du sanitaire, du social et du médico-social. L’EHESP est aussi une plateforme pour l’enseignement et la recherche en santé publique avec 6 départements d’enseignement et de recherche, 1 laboratoire de recherche en environnement et santé, 6 centres de recherche interdisciplinaires transversaux.

    Pour plus de détails, visitez leur site --> http://www.sorbonne-paris-cite.fr/index.php/fr/formation

  • Opération Propreté-Prévention Barbès-Paré

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    Il y a un an tout juste, les mairies du 10e et du 18e avaient organisé une opération coordonnée de nettoyage appronfondi (OCNA) spéciale "matériel de Réduction des Risques liés à l'usage de drogues aux abords de la Gare du Nord. (voir notre article sur le bilan de cette opération).

    L'opération menée avec les divisions territoriales des deux arrondissements et des associations intervenant auprès des toxicomanes a été cette fois-ci appelée OPP (Opération Propreté Prévention): elle a eu lieu la semaine dernière. Deux stands étaient installés les mercredi et vendredi  après-midi devant la sortie de métro Guy-Patin et rue Ambroise-Paré. Agents de la propreté, représentants de Gaïa et Coordination Toxicomanies souhaitaient  sensibiliser riverains et consommateurs de drogues aux bons gestes à adopter pour éviter les risques. Des plaquettes étaient même traduites en russe car on sait que de nombreux géorgiens consommateurs viennent dans le quartier.

    Johanne Rosier, de l'association Coordination Toxicomanies, présente sur les stands, a bien voulu répondre à nos questions.

    Comment cette opération a-t-elle été accueillie ? Quel public avez vous rencontré ?

    C'est plutôt positif pour nous car notre présence a été appréciée par les habitants comme par les personnes fréquentant le quartier. Ils ont été sensibles au message que l'on faisait passer, notamment parce que l'action était à la fois tournée dans leur direction et dans celle des consommateurs de drogues. Pour nous, acteurs de terrain, une telle opération permet d'ouvrir le débat simplement, sur la question du petit matériel, de la présence des consommateurs et sur la salle de consommation à moindre risque (SCMR). 

    Le profil des hommes et femmes venus sur les stands était très varié : vendeurs à la sauvette, hommes qui trainent dans le quartier souvent sans y habiter, jeunes et moins jeunes, riverains...bref, un échantillon assez représentatif du quartier Barbès. Une trentaine de consommateurs de drogues ont pu être sensibilisés, russophones ou non, toujours avec un accueil facile, ceux-ci concernés par la question, pas choqués de l'action ni des difficultés que celle-ci traduit.

    Nous imaginons que la future SCMR a été évoquée ?

    Bien sûr ! Nous avons constaté que son ouverture est attendue par la plupart des habitants, notamment ceux du 18e. Ils sont soucieux que les choses avancent. Il y avait bien quelques opposants, non majoritaires.

     

    Ce type d'opération, qui va au devant des citoyens sera-t-elle renouvelée ?

    Je ne le sais pas encore même si cela est souhaitable. Tout dépendra des forces vives (associations, DPE (direction de la propreté et de l'environnement), Smash (service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène…) et de la volonté politique. Ce qui est certain, c'est que services de la ville et associations travaillent dans un même sens, apprécié par tous.

    Pour info : depuis juin 2011, le Smash effectue deux passages au lieu d'un aux abords de la Gare du Nord. On note une diminution de 15% du nombre de seringues récupérées en 2012 par rapport à 2011 et la baisse continue sur le 1er trimestre 2013. Le travail coordonné des associations de prévention et des agents de la propreté n'y est sans doute pas pour rien.

     

  • Salle de conso : d'abord s'informer sur la toxicomanie

    Sur la réunion de mercredi dernier, tout a été dit dans la presse, avec plus ou moins de justesse. Toutefois elle a su rendre l'ambiance houleuse qui régnait dans la salle des fêtes de la mairie du 10e et des craintes, souvent infondées, des peurs et des fantasmes (toute l'Europe de la toxicomanie fondrait sur la Gare du Nord ! par exemple) de certains habitants. Nous n'y reviendrons donc pas tout de suite, mais la semaine prochaine, le temps que les esprits se calment. Voici quelques liens vers des articles parus hier : France Info ; Libération ; Le Monde ; L'ExpressLe Figaro ; le JDDRMC (vous pouvez switcher rapidement la pub!) qui vous fourniront un résumé des débats. Une courte vidéo sur le site de BFM traduit l'ambiance.... vivante. Enfin M6 Info se concentre sur les atouts de l'expérimentation.

    Les associations de riverains réclament plus d'information, plus de concertation au maire du 10e, en oubliant un peu que chaque fois qu'ils en ont formulé la demande, ils ont été reçus par ledit maire, en l'occurence Rémi Féraud. Les habitants du quartier situé entre la gare du Nord et l'hôpital Lariboisière, c'est à dire quelques rues du 10e, ont les moyens de s'informer par eux-mêmes plutôt que d'avoir recours aux sempiternelles communications alarmistes qui effraient les plus timorés et ne recueillent que haussements d'épaules de la part des personnes informées. Informées parce qu'elles se sont penchées sur le problème. Car, oui, il y a bien un problème et il n'est que trop temps de lui trouver des solutions. L'une des solutions est l'ouverture d'une salle de consommation surveillée, là où se concentrent les usagers de drogue. Plusieurs salles seraient un avantage pour ne pas concentrer la demande. Les habitants opposés à la salle seraient peut-être moins dans le refus si le projet prévoyait plusieurs ouvertures simutanées. 

     

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    Le boulevard de Magenta la nuit, entre Barbès et la rue Ambroise Paré. 

    Commencer par l'information. 

    En quoi la toxicomanie est-elle un problème de santé publique ?

    En premier lieu, parce qu'elle met en danger les usagers de drogue. On nous dira que personne ne les oblige à en user. Vrai. Mais on soigne bien le cancer des poumons d'un gros fumeur... L'usage de la drogue, des drogues, associé souvent à l'usage de l'alcool, peut conduire à une précarisation des usagers, par la perte de ses repères, perte d'un emploi, perte des revenus, perte d'un toit, rupture familiale, descente aux enfers assurée. Dans notre quartier, on constate régulièrement cette précarisation bien visible de personnes de tout âge, de tout sexe.

    En second lieu, l'usage de drogue injectable comporte des risques de contamination par les maladies qui se transmettent par le sang, pour les usagers eux-mêmes, si les seringues sont réutilisées. Toute la campagne de réduction des risques faite dans la décennie précédente en fournissant massivement des seringues stériles avait pour but de limiter la transmission du sida et des hépatites, entre autres pathologies infectieuses. Mais le but était aussi de prévenir les conséquences des pratiques d'injection (abcès) et les conséquences du mode de vie (désocialisation, malnutrition, manque d'hygiène, isolement). Réduire les risques également pour les non-usagers si les seringues sont abandonnées sur l'espace public (blessure involontaire des personnels de nettoyage, enfants)

    La France n'a pas été la seule à développer cette politique de lutte contre les drogues. Les institutions chargées de cette mission sont en constante relation avec les organismes internationaux et partagent les résultats de leurs enquêtes nationales. Les principaux acteurs de cette lutte contre les drogues en France sont 

    - La Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT), chargée de coordonner l’action du Gouvernement dans le domaine de la prévention, la prise en charge sanitaire et sociale, la répression, la formation, la communication, la recherche et les échanges internationaux ; 
    - Le Ministère de la santé, et plus particulièrement la Direction générale de la santé (DGS) qui prépare et met en œuvre la politique de santé publique en matière d’addictions ; 
    - L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) chargé de mettre en œuvre les politiques de prévention et d’éducation pour la santé. 

    Observer la situation

    Le monde des drogues n'est pas figé, il est au contraire en constante évolution. La législation a bien du mal à suivre. Et l'interdiction pure et simple des stupéfiants  risque de déplacer le problème tant la création de nouveaux produits de synthèse (NPS) est inventive... et leur mise sur le marché rapide. L'information dispensée et mise en ligne par les pouvoirs publics, même si elle est très lue par le grand public, parce bien faite dans un cadre de prévention et de vulgarisation des connaissances, est très vite obsolète. drogues_et_dependances_02.jpgLa brochure intitulée "Drogues et dépendances" édité par l'INPES, réédité en mars 2007, reste un vulgarisateur de qualité mais doit être complétée régulièrement tant l'arrivée de nouveaux produits stupéfiants (NPS) est inquiétante et rapide, tant les chiffres de consommation évoluent vite. La vente de substances psychotropes par internet ne facilite pas la tâche des autorités chargées d'en endiguer la consommation. L'éradiquer est pure utopie. Reste à l'encadrer. 

     

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    Pour compléter l'information de chacun, il existe une publication récente (janvier 2013) sur le site de l'OFDT intitulé "Nouveaux produits de synthèse et Internet", téléchargeable gratuitementen ligne.

    L'objectif de ce numéro de Tendances est de faire un état des lieux des connaissances sur le sujet : l'offre, les profils des usagers, les modes de consommation, les conséquences sanitaires et les questions sur leur législation. Cela dans un contexte où le nombre de ces substances ne cesse de s'accroître tant en Europe qu'en France.

     Télécharger le Tendances (fichier PDF, 304 Ko)

     

    • paris,10e,drogues,toxicomanies,scmr,prévention Les professionnels aussi se posent des questions et cherchent à les résoudre. Ainsi la Fédération Addiction en partenariat avec le Réseau Français de la Réduction des risques organise-t-elle le 3 avril prochain le deuxième séminaire de la RDR sur le thème "Construire des espaces de consommations". On est ici au coeur de notre problème local. C'est un moment de travail prévu pour et par les professionnels, un moment d'échange et d'élaboration d'un cadre pour la construction de possibles espaces de consommation au sein des structures. Le fil rouge est le suivant : Quels sont les problématiques que vous rencontrez dans vos structures ? Quels cadres juridiques pour penser l'espace de consommation ? Quelles questions sanitaires . Quelle construction possible avec les acteurs politiques ?

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    Le parvis de la Gare du Nord. 

  • Réunion publique ce soir à la mairie...

    et débat sur l'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque. 

    Cliquez sur le lien ou sur le fac simile, pour lire la lettre de Rémi Féraud qui vous y invite. (format de lecture)

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    Certaines associations de riverains se sont manifestées contre ce projet, et malgré plusieurs entretiens avec le maire du 10e, plusieurs réunions sur le sujet sur place ou à la mairie, elles persistent dans le rejet de cette expérimentation.


  • Fermeture prochaine des Jardins d'Eole

    Les usages délictueux... c'est bien cela. La Mairie du 18e et la Mairie de Paris ont compris que les jardins publics sont des lieux ouverts qui offrent un coin de verdure et de loisirs aux citadins, mais parallèlement, ils offrent aussi un terrain de jeux à des citoyens beaucoup moins recommandables. Selon les quartiers, ils sont plus ou moins susceptibles de concentrer les trafics. Ici, en l'occurence, les habitants s'en sont plaints assez rapidement. Mais cinq ans après leur ouverture, les jardins d'Eole sont simplement devenus infréquentables. 

    Le Parisien résume assez bien la situation dans son article du 7 décembre dernier :

    Ce devait être un poumon vert dans l’environnement dense et minéral de la porte de la Chapelle. Les jardins d’Eole, vaste parc paysager de 4,5 ha planté sur d’anciennes friches ferroviaires rue d’Aubervilliers, à la frange des XVIIIe et XIXe arrondissements, étaient très attendus par les riverains. Cinq années ont passé, et les désillusions ont cédé la place à la colère : désormais, ceux qui fréquentent avec la plus grande assiduité les jardins d’Eole sont des toxicomanes, fumeurs de crack pour la plupart, qui ont élu domicile à l’abri des haies de bambous et des recoins discrets. La plupart ont été chassés par les opérations de rénovation urbaine de la ZAC Pajol, du quartier Philippe-de-Girard et de la place Stalingrad, où la rotonde est maintenant occupée par un restaurant.

    Les habitants, eux, ont renoncé au fil des années à se promener dans le parc. Une situation devenue si critique que l’association les Jardins d’Eole a lancé un cri d’alarme aux pouvoirs publics, déroulant le long écheveau des doléances de tout un quartier : « L’installation d’une scène de deal et de toxicomanies avec tous les troubles qui y sont associés doit être prise en compte », souligne l’association.

    La fermeture a donc été décidée pour 15 jours. Ce n'est pas très long. C'est une façon de marquer un changement. La rénovation se fait au printemps pour se donner les meilleures chances de rouvrir un jardin avec des pelouses et des coins végétalisés convaincants.  Mais où vont se retrouver les toxicomanes et les dealers qui occupaient les lieux ?  

    Sans doute la DPP (Direction de la prévention et de la protection) sur injonction de l'Hôtel de ville saura-t-elle définir les aménagements qui favorisent les trafics et la consommation de drogues (recoin, bosquets, haies). Au mieux, elle préconisera la grande pelouse, façon golf, où l'on voit tout le monde et de partout... mais à terme, ce n'est pas ce que l'on recherche. Encore une fois, une salle de consommation serait plus adaptée et éviterait des scènes de prise de drogue, voire d'injection, à ciel ouvert dans un environnement dédié aux jeux de enfants. 

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