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Salle de conso : s'informer, débattre !

On nous a souvent reprocher dans les commentaires faisant suite à certains articles publiés ici à propos de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) d'être arrogants et de prendre les gens pour des idiots. C'est le mot "pédagogie", il est vrai souvent employé par nous, qui ne passe pas. Mais telle n'était pas notre intention, bien loin de nous l'idée de prendre les lecteurs de ce blog pour des imbéciles. Nous croyons en la force du savoir, la seule qui permet d'approcher un sujet avec Raison. C'est pourquoi, tout au long de ces derniers mois, nous nous sommes efforcés de diffuser beaucoup d'informations à propos de ces SCMR.

Maintenant que le projet va être mis concrètement sur les rails, il nous semble important d'approfondir le dialogue entre certains acteurs du projet, à savoir ceux qui vont gérer cette salle d'une part, les riverains de celle-ci d'autre part. Les réunions formelles organisées par les institutionnels comme la mairie du 10e par exemple ont des limites très claires : elles ne permettent pas un vrai dialogue et tombent souvent dans des excès de langage inutiles. Elles sont aussi bien souvent utilisées pour une instrumentalisation politicienne du sujet, ce qui n'est pas là non plus très utile.

L'association GAIA qui va gérer la salle d'injection supervisée et Action Barbès se connaissent maintenant depuis un certain temps. Des relations de confiance se sont installées entre nous, aussi avons-nous décidé de lancer un projet commun à destination des riverains. L'idée est de proposer aux habitants riverains de la SCMR de se réunir par petits groupes facilitant ainsi les échanges. Le but est de mieux connaitre GAIA, son expérience, les objectifs de la SCMR et de présenter concrètement le projet d'installation de la salle rue Ambroise-Paré autour d'un plan. Bien sûr d'autres sujets pourront être abordés à commencer par les craintes exprimées par certains.

Nous allons constituer six groupes d'immeubles. Les deux premiers sont : 

. Groupe n° 1 : les habitants des immeubles des 9, 11, 13 et 13bis de la rue Ambroise Paré.

. Groupe n° 2 : les habitants des immeubles des 154, 156 et 158 du boulevard Magenta qui donnent sur la rue Guy Patin.

La réunion du groupe n°1 est prévue pour le mardi 9 février et celle du groupe n°2 pour le mardi 16 février. Ces réunions sont prévues pour durer 1h30. Le lieu sera communiqué aux riverains par affiches dans les halls d'immeubles concernés et flyers dans les boites aux lettres. Les dates pour les autres groupes ne sont pas encore fixées mais nous vous tiendrons au courant bien évidemment. Toutes les réunions auront la même structure.

Le mieux est d'échanger. Chacun doit pouvoir exprimer son point de vue sereinement. Tel est notre but.

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Commentaires

  • La simple notion de consommation légale de drogues illégales me fait frémir. C'est une pourriture insidieuse du tissu de notre société qui, petit a petit, se fait ronger par la déliquescence de nos règles de vie et la nature même de notre environnement social. Au nom de la liberté individuelle, on permet tous les abus. Comment expliquer logiquement a des enfants ou adolescents que l'on autorise certains de consommer quand on l'interdit ailleurs et surtout a eux? Si ce sont des malades, alors traitons-les dans des hôpitaux, pas dans des espaces dits "sociaux"... La Police a déjà assez de mal a contrôler les trafics de drogues, mais on autorise certains a posseder et consommer! C'est aberrant! En plus chacun de nous doit payer pour cette destruction de nos règles de vie. C'est un comble.

  • @ Nous : Il est choquant que vous vous référiez aux règles pour regarder une réalité de notre société. Le tabac est autorisé dans notre pays, tout comme l'alcool. Le tabac est la cause de presque 80 000 morts par an. Cela ne vous choque pas puisque nous sommes dans les règles. Et on peut expliquer aux enfants que le tabac c'est OK puisque c'est dans les règles.
    "On ne fait pas de bonne politique sans tenir compte des réalités" disait le Général de Gaulle. C'est une très bonne sentence. La réalité c'est que, bien ou mal, la toxicomanie existe, tout comme le tabagisme ou l'alcoolisme. Pour vous provoquez gentiment je vous rappellerai que la mortalité due aux drogues est très très largement inférieure à celle due à l'alcoolisme ou au tabagisme et que le traitement des cancers dus à ces mêmes tabac et alcool nous coute bien plus cher que le traitement des toxicomanes. Enfin, sur le même sujet des coûts, le traitement d'un malade HIV se monte à près de 25000€ par an, pris en charge à 100% par la sécu. Voyez un jeune toxicomane de 25 ans devenu séropositif et qui a une espérance de vie à peu près comparable à celle des séronégatifs considérant l'efficacité des traitements actuels soit 75 ans. Le coût c'est 25000€ pendant 50 ans. Et bien pour être cynique, je préfère payer une salle d'injection supervisée qui va éviter ce coût que de payer pendant 50 ans.
    Tout cela ne fait pas de moi un dangereux décadent permissif de tout et sans moral. Mais aussi, tenir compte de la réalité, aussi difficile, aussi heurtant pour nos convictions profondes que ce soit, est une absolue nécessité.

  • Les partisans des SCMR omettent de signaler le caractère abondant et très diversifié de l'offre de prise en charge des toxicomanes déjà présente en France, incluant de nombreuses antennes, avec un coût financier important. La vraie question à se poser : ces structures ont-elles failli à leur mission?

  • @ Cloé : vous faites une erreur en regardant la SCMR comme une structure de prise en charge des toxicomanes. Une SCMR a pour but principal la réduction des risques liés à la consommation de drogues, il n'y a pas de prise en charge directe mais une possibilité de contact sur la base du volontariat avec des assistants sociaux pour une éventuelle prise en charge par un organisme autre que la SCMR. Quant au coût, je vous renvoie au commentaire ci-dessus fait par Didier.
    En réalité ce qui a failli, c'est la lutte contre le trafic de drogues et là le coût est faramineux.

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