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Projet Hôpital Paris Nord et restructuration Lariboisière

paris,lariboisière,hôpitalUne première réunion d'information et de concertation organisée par l'AP-HP à propos du projet d'Hôpital Universitaire Paris Nord a eu lieu mercredi 15 avril à l'hôpital Bretonneau. Nous y sommes allés pour avoir une idée plus claire de l'impact de ce projet sur la restructuration programmée de Lariboisière.

Un projet encore à définir

Au stade actuel, le projet d'hôpital Paris Nord reste encore à définir. Certes des options ont été retenues. D'abord celle qu'il faut construire un hôpital neuf. La rénovation de Bichat et celle de Beaujon, outre que le coût serait supérieur à celui d'une construction neuve, présente trop de contraintes techniques et médicales. Ensuite ce projet entre dans le nécessaire rééquilibrage de l'offre de soins dans le Nord de Paris qui a été un peu délaissé ces dernières années. L'implantation exacte du nouvel établissement, qui sera un hôpital "ouvert" a dit Martin Hirsch, Directeur Général de l'AP-HP, n'est pas encore décidée. Deux sites ont été sélectionnés, l'un à Clichy, l'autre à Saint-Ouen, ce dernier ayant les faveurs de la mairie de Paris. Le projet médical lui-même n'est pas encore arrêté. L'AP-HP veut en faire un lieu d'excellence en matière de soins, de recherche et d'enseignement. Il y aura une annexe, plate forme hospitalière de santé et aussi de proximité, à Claude Bernard. Le projet, qui coûtera environ 900 millions €, sera entièrement financé sur fonds publics, un tiers venant d'une dotation de l'Etat, le reste sur fonds propres de l'AP-HP (Martin Hirsch dit qu'il investit actuellement 400 millions € par an) et par emprunt. Il n'y aura pas de partenariat public/privé, a répété plusieurs fois le Directeur Général.

Voir la présentation faite par le Directeur Général de l'AP-HP.

Télécharger la brochure de présentation de l'hôpital Paris Nord (ficher PDF).

Des sujets qui fâchent

L'auditoire était très nombreux car il s'agissait d'une toute première présentation publique et officielle du projet. Pas mal de médecins et de soignants avec en renfort des syndicalistes CGT et FO qui n'ont pas manqué de manifester un certain mécontentement.

D'abord sur le nombre de lits. C'est un sujet classique et récurrent que le nombre de lits. Martin Hirsch affirme que les progrès de la médecine et de la technologie font que la qualité des soins n'est pas liée au nombre de lits d'un hôpital et que le développement de l'ambulatoire est une nécessité. Les syndicats répliquent que cela est un trompe-l’œil pour en fait réaliser une politique d'économies.

Le sort de certains services comme la maternité ou les urgences (gros problème) n'est pas réglé, tout comme celui du personnel dont Martin Hirsch semble dire que sa quantité n'est en fait pas liée au nombre de lits.

Le sujet de la proximité de l'offre de soins pour les habitants du Nord Est de Paris et du 18e arrondissement en particulier a été également abordée. Eric Lejoindre, maire du 18e, a dit qu'il serait très soucieux de cet aspect des choses en réponse à un élu communiste du 18e qui, lui, voit dans la fermeture à terme de Bichat la mort d'un hôpital de proximité.

Disons que d'une manière générale, les syndicats ne voient pas ce projet d'un très bon œil. Certes, ils admettent la nécessité d'une modernisation mais ils constatent aussi une baisse des moyens alloués aux hôpitaux et se demandent comment un tel projet peut se faire dans ce contexte. Ils auraient préféré une rénovation des hôpitaux existants.

Impact sur le projet Lariboisière

Les deux projets sont à des stades bien différents. Celui de l'hôpital Paris Nord n'en est qu'à ses débuts (à en croire Martin Hirsch), alors que celui de Lariboisière semble à peu près ficelé. Le Directeur Général a fourni deux chiffres intéressants concernant ce dernier : le coût sera de 290 millions d'euros et il y aura 19% de lits en moins. Pour le reste, il est évident que Lariboisière et le nouvel hôpital Paris Nord seront organisés en fonction l'un de l'autre, ce qui ne parait pas illogique, mais il semble aussi que ces deux projets ne soient pas directement liés l'un à l'autre.

 

Commentaires

  • Bonjour, merci beaucoup pour ce compte rendu. Une question ? Pourquoi pas de partenariat public privé ? C'est sale ? L'argent du contribuable doit-il être le seul à prendre des risques? Enfin quel sera l'espace réservé aux start-ups qui pourraient créer un grand nombre d'emplois en s'appuyant sur des données anonymisées ? (et accessoirement sauver ou améliorer des vies).

    Merci de votre réponse, j'ai l'impression qu'aucune voix de créateurs d'entreprise n'est entendue ou même évoquée ici. On ne laisse que la parole qu'aux solutions du passé. On parle comme il y a trente ans, avec l'efficacité que l'on sait et sans regarder ce qui se fait de bien à l'étranger, comme à Barcelone en pleine transformation en ce moment ou encore Tallin. Ce serait peut-être un peu trop douloureux de se remettre en cause? Ou bien de faire confiance aux jeunes ? J'avais compris que Paris voulait devenir une ville d'innovation.. Un responsable (de droite comme de gauche) peut-il m'expliquer ici ce manque de curiosité et d'audace ?

  • Bonjour,

    Vous devriez assister aux réunions publiques que nous évoquons sur notre blog. Vous poseriez ainsi vos questions directement aux élus et institutionnels présents. Notre association n'est pas en capacité de le faire.

  • Oui, merci Elisabeth, j'essaierai de venir une fois. Mais je suis effaré du manque de culture technologique et entreprenariale de nos élus (est-ce la faute de l'ENA ?).

    Il y a deux ans je suis venu à une réunion sur l'avenir de la Gare du Nord et j'ai demandé pourquoi il n'y aurait pas des espaces de coworking. Ces derniers pourraient tirer partie de la visibilité qu'offre le fort trafic nternational de la Gare du Nord (Belgique, Angleterre, Pays-Bas...) pour trouver de nouveaux marchés et/ou investisseurs. On pourrait aussi imaginer des pitcs de créateurs comme ceux qui ont lieu depuis peu à Orly, grâce à Aéroports de Paris. On m'a regardé avec des gros yeux, je crois que les gens à qui je soumettais l'idée ne comprenaient même pas ce que je voulais dire.

    C'est dommage, alors que le monde entier change et que des tas de pays et de villes semblent davantage tirer partie de ces opportunités, sans regarder vers le passé et les vieilles guerres idéologiques.

    Merci en tout cas de vous intéresser à ce quartier, c'est un des seuls blogs de qualité que je consulte régulièrement.

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