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Salle de conso : la presse n'est pas neutre

La loi Santé sera présentée en Conseil des ministres prochainement. Cela sera suivi d'un débat au Parlement probablement début 2015. Le projet de loi comprendra un volet autorisant, à titre expérimental, la mise en place d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) pour les usagers de drogues. Il s'agit du projet situé au 39 boulevard de La Chapelle.

Dans un article publié le 20 juin dernier (article payant), le quotidien Le Parisien s'est fait l'écho de cette nouvelle sous un jour particulier. Sous couvert d'une présentation qui se veut objective avec des informations néanmoins erronées (par exemple, l'article prétend que la SCMR recevra 100 à 150 toxicomanes par jour alors que le projet se limite à 80 à 100 personnes), ce journal fait la part belle aux opposants au projet, mentionnant le communiqué de presse de l'UMP et une association de quartier opposée au projet, reflet, d'après ce journal, de l'opinion des habitants du quartier.

L'association Action Barbès ne peut que dénoncer ces informations qui font preuve d'un parti pris inconciliable avec la nécessaire neutralité de la presse. L'article fait preuve d'une très mauvaise connaissance du sujet, car, sans prétendre refléter l'avis des habitants du quartier dans leur ensemble, notre association s'est clairement déclarée favorable au projet de SCMR mais le quotidien Le Parisien ne s'en fait jamais l'écho. Connaitre le projet aurait été pour ce journal d'assister à la 90e rencontre du CRIPS lundi 16 juin au cours de laquelle le sujet a été traité de façon exhaustive. Mais de journaliste du Parisien, point ! Telle va l'information de nos jours.

Commentaires

  • Complètement d'accord avec ce commentaire

    Complètement contre la propagande de Le Parisien, L'UMP, et l'assoc qui ne représente q'une minorité dans mon quartier.

  • "L'opinion des habitants du quartier."

    N'ayant pas lu l'article, je veux bien croire qu'il est partisan et que votre réaction est légitime, mais combien de membres d'AB vivent dans le quartier du carrefour de La Chapelle ? Combien habitent dans les secteurs de deal et de consommation et sont concrètement confrontés au problème ?

    D'ailleurs, si vous me permettez de faire un peu d'humour noir, l'axe urbain vente/consommation/services voulu par les autorités a pris hier un petit coup dans l'aile, avec l'annonce du démantèlement du "supermarché du crack", cité Réverdy. A moins qu'il ne s'agisse que d'un effet d'annonce bien sûr.

  • @JD : quelques observations si vous le voulez bien !

    1/ Oui il y a des adhérents d'Action Barbès dans les quartiers concernés par le projet de SCMR, quartiers qui ne se limitent pas à La Chapelle.

    2/ Action Barbès n'a jamais prétendu parler autrement qu'au nom de ses adhérents et ne se présente pas comme "représentant des habitants".

    3/ nous considérons qu'il s'agit d'une question de santé publique qui concerne l'ensemble des Parisiens voire des Français et qu'à ce titre les riverains ne sont pas les seuls à avoir la légitimité pour s'exprimer.

    4/ "les secteurs de deal et de consommation" sont là. Ce n'est pas à ce jour le projet de SCMR qui a engendré cette situation. Ceux qui affirment que le projet de SCMR va aggraver les choses devraient regarder les expériences allemandes et suisses entre autres pour avoir un avis plus nuancé.

  • Merci bien pour ces points sur "i".

    Nous en avons déjà discuté ailleurs, je reste pour ma part convaincu que la décision politique de fixer les drogues dures dans un quartier qui cumule déjà les difficultés, et de les institutionnaliser via toute une série de structures publiques et parapubliques est une erreur, en plus d'être anti-démocratique.

    (Comme d'habitude, les décideurs ne seront pas les payeurs.)

  • "les riverains ne sont pas les seuls à avoir la légitimité pour s'exprimer."
    C'est vrai tout le monde peut s'exprimer, mais seuls les riverains subiront les éventuelles conséquences alors je crois qu'ils méritent une attention particulière et un peu de considération.
    PS : je ne suis pas riveraine de ce quartier.

  • @fragola : quelles sont les craintes des riverains qui justifient leur refus de la SCMR ? que cette structure fasse venir usagers de drogues et dealers ? Ne sont-ils pas déjà là ? Dire que des hordes de dealers et de toxicomanes déferleraient sur le quartier relève plus du fantasme que de la réalité.
    Les riverains en subiront les conséquences ? J'interprète cette phrase comme évidemment des conséquences négatives. Mais si le projet de SCMR arrive à éradiquer les scènes de shoot en plein air (voir rue de Maubuege derrière la gare du Nord) si la SCMR permet de réduire voire d'éliminer les seringues usagées dans la rue, dans les halls d'immeuble, dans les sanisettes, ... les riverains en subiront les conséquences .... positives.
    Bien sûr qu'il faut écouter les riverains. Nous ne cessons de dire aux autorités que les conditions dans lesquelles la SCMR sera installée sont primordiales pour le succès du projet.
    Les peurs des riverains sont légitimes. Il faut les entendre mais il faut aussi que celles-ci soient dans le domaine du raisonnable, pas dans la peur irraisonnée et les fantasmes liés aux drogues. C'est pourquoi aussi nous prônons la pédagogie.

  • @ Action Barbès : ce n'est pas une crainte, c'est un fait :

    Cela implique d'admettre que ce quartier demeurera celui des drogues dures, avec leur cortège de nuisances (ne nous racontez pas que les junkies vont devenir gentils et urbains parce qu'ils auront un lieu pour se défoncer...).

    Alors que jusqu'à présent les riverains pouvaient supposer qu'un jour, le quartier s'améliorant, la toxicomanie ne serait plus devant leur porte.

    C'est même ce que faisaient miroiter les pouvoirs publics : avec la rénovation et l'investissement public massif et prolongé, les problèmes devaient s'atténuer. C'est mal parti...

  • @JD : ne prenez pas mal ce que je vais vous dire mais vous faites, comme beaucoup d'opposants au projet, l'erreur de croire que l'objet du projet de SCMR est de lutter contre la toxicomanie, l'usage de drogues. Laissez moi reprendre une comparaison : lutter contre la conduite en état d'ivresse n'est pas lutter contre l'alcoolisme. C'est lutter contre les risques liés à l'abus d'alcool. Le projet de SCMR n'est pas un projet de lutte contre la toxicomanie, il est un projet de limitation des risques liés à l'usage de drogues. Je ne doute pas pas que la différence est claire pour vous. Donc ne demandez pas à ce projet, pour vous y opposer, de vous donner ce qu'il ne peut pas vous donner. C'est un autre problème que celui de l'éradication de la toxicomanie. Vous aurez, à cet égard, noté comme moi l'échec patent de ce combat depuis plusieurs décennies, échec qui devrait bien nous faire réfléchir plus avant.

  • Pas évident ce sujet
    On a du mal à prendre position pour ou contre. Le mieux c'est que ce projet doit est limité dans le temps et faire un vrai bilan.
    La structure n'a pas lieu d'être pérenne pour le moment...

  • @ Action Barbès :

    Habitant dans un quartier où les drogues les plus destructrices sont en vente libre, je n'ignore pas que les pouvoirs publics ont cessé depuis longtemps de vouloir lutter contre ce phénomène.

    L'adoption du terme "usager" dans le langage administratif est significative : on est désormais "usager du crack" comme on est "usager du métro".

    Mais je ne vous embête plus ;-)

    Merci pour la peine que vous prenez à répondre de manière argumentée à ceux qui ne vous suivent pas sur ce point !

  • @ Hervé :

    Si elle ouvre (et elle ouvrira tôt ou tard), elle sera pérenne, comme toute création administrative.

  • @Hervé : comment résoudre la contradiction de la pérennité de la présence de drogues dans nos sociétés et la limitation dans le temps d'une structure dont le but est de réduire les risques liés à l'utilisation de drogues ?

    @JD : le débat est plus que nécessaire, surtout sur un sujet comme celui-là. Il faut bien comprendre qu'Action Barbès ne s'est pas lancé dans une campagne active de promotion de la SCMR mais que nous soutenons ce projet pour les raisons que nous avons déjà longuement expliquées sur ce blog.

    Encore deux petites observations qui ne sont pas mineures car elles montrent la différence que nous avons dans la perception des choses et donc expliquent nos divergences.

    Vous nous dites que "les pouvoirs publics ont cessé depuis longtemps de vouloir lutter contre ce phénomène" mais c'est vous même qui mentionnez dans un commentaire précédent le démantèlement d'un réseau de crack dans le 19e. La TV ne manque jamais presque chaque mois de nous montrer des reportages sur les trafics, pas plus tard que lundi sur France2 avec les bateaux TGV dans la mer des Caraïbes (armée française). Donc il n'est pas juste de dire que les pouvoirs publics ont abdiqué. Ce qu'il faut dire, c'est que ce combat là est particulièrement inefficace et que la répression en matière de drogues n'est peut être pas le meilleur moyen de lutte - à cet égard, la série "Prohibition" diffusée actuellement sur ARTE est très intéressante.

    Usager : je serais d'accord avec vous dans le sens où l'utilisation de ce terme tend à banaliser la prise de drogues mais cette utilisation vient du sens péjoratif que la société a donné au mot toxicomane et tout le jugement moral qui va avec.

    Excusez cette réponse un peu longue.

  • En un mot : il me semble qu'il ne s'agit pas tant, de la part des pouvoirs publics, de lutter contre la drogue que de perturber les trafics pour qu'ils soient pas trop faciles. Comme pour la délinquance d'ailleurs. Soit par indifférence, soit par impuissance, l'Etat s'efforce de maintenir le couvercle sur la marmite, sans plus.

    Prohibition(s) : tout à fait d'accord.

  • en effet, tous les habitants du 75010 ne sont pas opposés à la mise en place de cette salle de conso.
    cdlmt
    michèle de l'amicale des locataires du 59 rue louis blanc.

  • @ Michèle

    Votre position vous honore, signalons seulement que votre immeuble est situé à 300 m de la future salle, dans un secteur où la toxicomanie est absente.

    D'ailleurs, si votre copropriété veut agir concrètement, elle peut se proposer pour accueillir une association comme Ego, ou des appartements thérapeutiques.

  • @JD : 300m vous rigolez ou quoi ? Connaissez vous exactement le périmètre où cela se passe ou regardez vous uniquement de votre fenêtre ?

    Cette obsession de toujours rejeter ailleurs les choses qui vous dérangent ! Vous savez, ça porte un nom : NIMBY et vous le connaissez, j'en suis sûr.

    Le lieu choisi pour implanter la SCMR est neutre, personne d'autre que la SNCF peut aujourd'hui y accéder. Installe t-on des stations service là où il n'y a pas de voitures ? Installe t-on des librairies là où il n'y a pas de lecteurs ?

    Cela vous dérange sans doute mais c'est la réalité, impossible d'y échapper.

  • Ah ah...!

    Il y a un acronyme qui n'existe pas mais que l'on devrait inventer : quelque chose comme YYBY, "Yes in YOUR BackYard".

    Les décideurs, ce qui savent ce qui est bon pour nous, peuple abruti, ne sont pas les payeurs, jamais. (Je ne parle pas d'AB, dont je respecte la position et les convictions).

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