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Un espoir pour les kiosquiers ?

Il y a peu nous avions présenté ici la famille Lebcher, père et fils, dans leur kiosque au pied de l'escalier de la station de métro Barbès-Rochechouart. C'était l'occasion aussi de décrire les difficultés qu'ils partagent avec l'ensemble des kiosquiers parisiens, à savoir des horaires très étendus, 12 heures d'ouverture, un travail de titan pour des revenus modestes en regard de l'effort fourni. Aucune indépendance dans le choix des titres de presse à présenter et un dialogue impossible avec les messageries. Sans parler de la concurrence importante des gratuits et de la presse accessible par le net. Malgré les 150 ans des kiosques parisiens, fêtés l'année dernière, le ras le bol est complet et l'avenir est loin d'être assuré.

Une pétition a été lancée en avril pour interpeller la maire de Paris au lendemain de son élection : « Au secours Madame la Maire, votre kiosquier se meurt » (voir le texte ici)

Hier au Conseil de Paris, en soirée, sont arrivés deux vœux (30 et 31), l'un de l'UDI, Eric Hélard, l'autre de Danielle Simonnet*, non inscrite, pour réclamer une attention particulière à la situation dramatique des kiosquiers. « Les kiosques sont en danger » a martelé M. Hélard, juste avant que Mme Simonnet ne qualifie les recettes des kiosquiers de « rémunérations misérables pour des horaires impossibles ». Elle ne croit pas non plus que la délégation de service public mise en place par la Ville, Mediakiosk, parvienne à faire des miracles. Son action ne semble pas prendre le bon chemin, selon les kiosquiers, qui lui reprochent de vouloir maintenir les kiosques — et les recettes publicitaires que génèrent les surfaces dédiées — sans se préoccuper de la survie de ceux qui les tiennent. Le dialogue que Mediakiosk devait favoriser avec les messageries n'est pas entamé, contrairement aux promesses initiales. Elles imposent des titres en quantité sans rapport avec les possibilités de vente, se plaignent les kiosquiers, et en exigent le règlement sans délai.

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L'exécutif parisien, en la personne de Olivia Polski, adjointe chargée du commerce et de l'artisanat, avait bien reçu le message ! A la réception de la pétition et sans plus attendre, elle a invité une délégation et a proposé d'organiser une table ronde pour mettre les problèmes sur le tapis, observer les conditions actuelles et étudier toutes les solutions possibles. Ce vœu de l'exécutif sur l'organisation d'une table ronde a été adopté à l'unanimité après retrait des deux présentés précédemment. Il nous reste à espérer que les messageries Presstalis et MLP, changeront leurs manières, et que les kiosquiers seront vigilants sur les offres qui leur seront faites au cours de cette table ronde. 

 

* Danielle Simonnet est secrétaire nationale du Parti de Gauche mais non inscrite (NI) au Conseil de Paris, en ayant décliné l'offre de Nicolas Bonnet de rejoindre le groupe des élus communistes.

 

PS : Pour suivre la deuxième journée de débat en direct au Conseil de Paris, cliquez ici.

Commentaires

  • Je me permets de porter à votre connaissance quelques éléments qui vont permettre de rectifier certaines erreurs ou imprécisions :
    - tout d'abord, les problématiques de rémunérations ou de gestion des quantités ne sont pas spécifiques aux kiosquiers mais à l'ensemble de la profession
    - ces sujets font l'objet de travaux tant du côté du Ministère de la Culture et de la Communication que du CSMP (Conseil Supérieur des Messageries de presse), l'instance de régulation de la filière, depuis des mois.
    - la Ville de Paris à un rôle spécifique sur les kiosques parisiens (la moitié des kiosques du territoire français) pour leur développement, leur implantation, leurs évolutions, etc. Qu'elle joue de manière volontariste et efficace depuis des années.
    - la crise subie par les kiosquiers est celle de toute une profession, liée à la baisse forte des ventes, les acheteurs trouvant d'autres modes d'accès aux informations qu'ils achetaient en version papier précédemment.
    - les difficultés à faire évoluer les choses est liée à la multiplicité des acteurs, et à leur indépendance et autonomie d'action, voulue et revendiquée
    - car il s'agit ici d'abord de liberté d'expression, de démocratie, plus que de commerce ou de régulation économique d'une profession : le droit fondamental de tout éditeur de dire ce qu'il veut, comme il le veut, par les moyens que lui choisit (et pas les autres).
    - de nombreuses réformes sont en cours, des travaux sur les quantités ou les rémunérations doivent aboutir.
    - Presstalis comme d'autres acteurs, y prend pleinement sa part, mais sa juste part et pas celle des autres. :)
    Mais pour avancer sérieusement, il ne faut pas demander aux acteurs ce qui n'est pas de leur ressort.

  • @Stéphane Bribard : votre commentaire est quand même très curieux. Vous annoncez dans votre introduction vouloir corriger des erreurs et apporter des précisions sur certains points mais vous parlez d'une autre question que celle des kiosquiers qui est le sujet de cet article. Dire que certains sujets ne sont pas spécifiques aux kiosquiers ne résout pas le problème de ces derniers. C'est juste vouloir noyer le poisson. Si la Ville de Paris faisait ce qu'il faut de manière "volontariste et efficace" les kiosquiers seraient ils confrontés à tous ces problèmes ? Il s'agit de liberté d'expression et pas de commerce, certes, mais il serait intéressant que vous nous disiez le montant des aides reçues de l'Etat par Presstalis qui rappelons le appartient aux maisons d'édition. Cela me fait penser aux subventions accordées aux journaux et qui ne profitent qu'aux plus gros (Le Monde, Le Figaro, ... ) et Libé crève. Liberté de la presse dites vous ....

  • Bien, on dirait que la discussion s'engage avant la table ronde promise et annoncée par l'exécutif parisien.
    J'ai été surprise comme Didier que Stéphane parle de liberté d'expression, en biffant la notion de commerce, certes. La liberté d'expression est primordiale. Mais où s'exprimera, pour certains, cette autre liberté de lire et de s'informer quand tous les kiosquiers auront disparu? N'est-ce pas renforcer le pouvoir du net que de favoriser la lecture sur ce seul media ? Et en conséquence faire un nouveau croque-en-jambe à la presse écrite...

  • J'essayais juste de pointer que ce que vous décrivez comme une spécificité des kiosquiers n'en est pas une, et donc qu'il ne faut probablement pas s'attendre qu'un acteur hors de la filière de la presse (la Ville de Paris) puisse avoir un rôle si en-dehors de son champ de responsabilité et se substituer aux capacités (ou non) des vrais décideurs à prendre en charge les dossiers dans leur globalité.
    Et concrètement c'est plus les futures décisions du CSMP fin juin sur la rémunération des acteurs de la distribution de la presse qui changeront la donne que des éléments exogènes.
    Stephane

  • @Stéphane : je crois avoir bien compris votre point mais l'acteur Mairie de Paris doit jouer son rôle en aidant les kiosquiers. Le mien me disait pas plus tard qu'hier que la situation devient intenable, que personne ne les écoutait à aucun niveau.

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