L'universitaire en géographie Anne Clerval* donnera une conférence sur le thème "Paris aujourd'hui, la gentrification des quartiers populaires ?"
le jeudi 15 mai 2014 à 19h00
à la bibliothèque Vaclav Havel rue Pajol Paris 18e.
On entend par "gentrification", un processus par lequel une population plus aisée s'approprie un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés. C'est un concept de sociologues et géographes urbains anglo-saxons qui est apparu en France dans les années 80/90.
Dans un secteur concerné par la problématique de la réhabilitation urbaine, le quartier la Chapelle est-il concerné par la gentrification ?
Extrait du blog Paris La Chapelle.
Nous pourrions en dire autant du quartier Clignancourt, de la Goutte d'Or, de Château rouge, tous en bordure de la Butte, dont on lit parfois dans la presse que les améliorations de voirie, les aménagements de tel ou tel coin, les efforts de la préfecture dans le cadre de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP) pour ramener calme et tranquillité aux habitants, ne sont que des coups portés aux quartiers populaires qui perdent leur vrais habitants... Que faut-il en penser ?
Pour être un habitant authentique d'un quartier populaire faut-il habiter un immeuble insalubre, supporter à plus d'heure des individus alcoolisés qui crient sous les fenêtres, voir des dépôts d'ordures au pied des arbres plutôt que dans les conteneurs à ordures, accepter les motos sur les trottoirs, les ventes à la sauvette organisées et les voitures en stationnement sur les passages piétons, sans rien faire pour améliorer la situation. Certes, non ! Les temps ont changé. Les quartiers populaires ont les mêmes droits que les autres quartiers de la capitale. C'est le prix de l'immobilier qui fait bouger les lignes et attire les classes plus aisées vers ces quartiers aux tarifs encore abordables. Mais pour combien de temps? La mixité est ici dans la rue, mais déjà plus à l'école, car la crainte est grande pour les familles nouvellement propriétaires ou simplement installées dans le quartier d'inscrire leurs enfants dans une école fréquentée en grand nombre par des enfants enracinés de fraîche date. Dommage car la mixité et le vivre ensemble commencent à l'école.
Nous irons écouter l'universitaire Anne Clerval nous expliquer en quoi la gentrification est irréversible, ou bien le contraire, qui sait ?
* Anne Clerval a publié en 2013 l'ouvrage Paris sans le peuple, aux éditions La Découverte et enseigne à l'université Paris Est Marne-La-Vallée.
Une lecture critique de l'ouvrage de Anne Clerval paru dans le blog Métropolitiques, Paris gentrifié : les élites contre le peuple ? par Colin Giraud.
Anne Clerval - Paris sans le peuple, la... par Librairie_Mollat
Commentaires
Une très intéressante intervention bien que un peu trop politisé.
Les nombreuses rénovations urbaines accélèrent la gentrification, ce qui participe l'éviction des classes populaires de nos quartiers selon Anne Clerval et on peut le constater. La solution pour freiner la gentrification serait de stopper ces efforts de rénovation urbaine selon elle. Ce dernier point est difficile à comprendre et accepter. Aurait-il fallu laisser nos quartiers dans leur état d'insalubrité, ce qui laissait prospérer le trafic et la consommation de drogues, les réseaux de prostitution et autres activités qui nuisent au vivre ensemble d'une société?
Une conférence intéressante certes.Qu'elle soit "politisée" ne me choque pas - 'urbanisation,de la mixité sociale(ou pas), des logements sociaux (ou pas)sont des sujets liés à des choix politiques. Ce qui m'a particulièrement déçu et agacé, c'est la prise de position très partisane de la conférencière. Là, j'ai eu l'impression d'être dans un meeting. Il y avait une vérité.
Dommage!
Je n'étais hélas pas à cette conférence mais il me semble que le vrai problème est la suprématie de la loi du marché qui fait que celui qui a les moyens gagne forcément sur celui qui ne les a pas. Donc, à système constant, la gentrification est inéluctable.