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  • Projet Louxor : réunion publique du vendredi 28 novembre

    Un compte-rendu forcément subjectif d’un adhérent d’Action Barbès

    Membre de l’association Action Barbès, j’ai assisté vendredi en fin d’après midi à la réunion publique d’information organisée à la mairie du 10ème arrondissement. J’en fais ici un compte rendu succinct dont les propos n’engagent que moi.

    Entre 150 et 200 personnes étaient présentes dans la salle des fêtes de la mairie. Cette mobilisation témoigne d’un certain intérêt de la part de la population. Ce qui semble sûr c’est que, fermé depuis de nombreuses années, la réouverture du Louxor fait désormais l’objet d’une attente réelle de beaucoup de monde.

    La Mairie de Paris nous a offert le meilleur et le pire au cours de cette réunion.

    Commençons par le meilleur.

    Personne ne doute plus depuis bien longtemps de la grande capacité de nos élus parisiens à communiquer avec beaucoup de talent. Mettez trois ou quatre de ceux-ci derrière un micro, flanquez les de deux ou trois « spécialistes » qui jouent le rôle d’experts – ici architectes et programmateurs d’actions culturelles – mettez la salle dans le noir pour y projeter de belles photos, vous êtes à peu près certain de faire un tabac avec un public en attente de quelque chose de concret.

    Il est vrai que la présentation de Philippe Pumain, architecte désigné par la Mairie de Paris pour piloter le projet, fut de très grande qualité. Les architectes ont ce pouvoir quasi-magique de vous présenter des vues avant/après qui forcément entraîne l’adhésion du plus grand nombre. Il y entre une part de rêve. M. Pumain n’a pas dérogé à la règle et a remporté un franc succès. Les élus eux se sont contentés, comme souvent, de promesses voire d’affirmations – Le Louxor « va retrouver sa vocation première et changer totalement la tonalité du carrefour Barbès » a dit le maire du 10ème cité par Le Parisien du 29 novembre – toute chose qui n’engage que ceux qui les écoutent.

    Le pire est sur le fond du projet.

    Ayant décidé de faire du Louxor un lieu dédié au cinéma Art & Essai presque dès son rachat en 2003, la Mairie de Paris s’enferre dans sa décision et n’écoute pas les objections des uns et des autres.

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  • Requalification du Louxor - Parlons technique !

    Le problème du bruit est important et doit faire l'obet d'une attention particulière. La Mairie de Paris argue, pour défendre son projet, que les travaux d'isolation acoustique, obligatoires, ne permettent pas de conserver la structure de la salle. Mais une solution alternative existe comme le montre les études menées par des architectes qui se sont penchés sur la question.
     
    D'abord quelques précisions concernant l'acoustique
    par Stéphane Ricout, architecte
     
    On parle:
    1. d'isolement acoustique, ou phonique, pour décrire l'état présent ou futur du Louxor (à savoir s'il est bien isolé par rapport à l'extérieur ou non), et
    2. d'isolation acoustique, ou phonique, pour décrire l'action d'isoler (la manière de s'y prendre, avec quelle technique, quels matériaux etc.)
    En somme, il y a la même différence entre éclairement (état) et éclairage (action). Souvent on emploie l'un à la place de l'autre. Si l'on parle de la technique d'isoler, alors en effet, parlons de l'isolation phonique ou acoustique (mais pas sonore, même s'il s'agit d'"insonoriser" le bâtiment). Si l'on parle de l'état dans lequel on voudrait que le Louxor soit ou non, et bien parlons en revanche de son isolement acoustique ou phonique.
     
     
    Des solutions techniques alternatives existent
    par Agnès Cailliau, diplômée des Hautes Études de Chaillot, architecte du patrimoine

     

    Le projet force à démolir entièrement les deux niveaux de fondations et de caves en pierre situés sous le Louxor, que son architecte avait décidé de conserver pour y poser en légèreté le Palais du Cinéma. Cette infrastructure en pierre est en excellent état, ne présente aucune lézarde ou tassement et portait un immeuble en pierre de taille de six étages environ 40 fois plus lourd. Le projet force à refaire des  fondations, très complexes, par le dessous, sans anticipation possible de coût et d'impact, en découpant le Louxor hors de son contexte et de son assise. Les nouvelles fondations par micropieux, dans le gypse situé à plusieurs mètres en sous-sol, vont créer des perturbations inévitables sur les deux immeubles mitoyens, et sur le Louxor lui-même.


    En effet, la grande salle du Louxor est abritée par une succession de portiques en béton très fins (U renversés), dont le béton a vieilli, et les aciers oxydés crèvent les enduits boulevard de La Chapelle. Pour consolider le Louxor, il faut donc prévoir de dégager impérativement toute la partie externe de la structure en béton hors des enduits qui nappent toute la façade en déposant des panneaux en briques de part et d'autre.
    Avec une structure à réparer à l'extérieur, et à reprendre en sous-oeuvre pour pouvoir casser toute l'infrastructure, que restera-t-il du Louxor si l'on rajoute à cela : la perte des stucs de faux marbre, des balcons, de la scène, des escaliers latéraux donc de la distribution, de la  décoration du plafond avec partition à caissons réglée sur ses dimensions actuelles avec éclairage naturel, éléments intérieurs de valeur dans la grande salle... Les façades intérieures sont perdues pour des raisons d'isolation acoustique mais aussi à cause des sorties de secours créées en sous-sol par le projet de deux salles.


    Pour le sauver, nous proposons de conserver la grande salle en l'état et de la restaurer dans ses proportions actuelles avec sa distribution.


    L'isolation contre la transmission du bruit peut être obtenue :

    • par des coupures solidiennes dans les façades y compris dans le toit- terrasse : il n'y a pas d'élément structurel lié au pignon mitoyen boulevard de La Chapelle. Les deux "poteaux" intermédiaires collés au pignon, ont été considérés à tort en béton, et ne sont que de simples raidisseurs en briques.
    • par une isolation phonique interposée le long des mitoyens, mais prenant en considération les différentes épaisseurs et matériaux constatés lors des tests effectués sur place.
    • en substituant des matériaux isolants aux panneaux de brique creuse dans les façades.

     

    Nous proposons également d'abandonner le projet de démolition des deux niveaux de caves et de conserver ainsi les dispositions du dernier cinéma muet parisien.

  • Louxor en danger

    Projet Louxor boulevard de Magenta :
    Action Barbès demande une meilleure adaptation du projet
    aux conditions du site
    (Culture, patrimoine, environnement)

     

    Vendredi 28 novembre, la Mairie de Paris organise enfin une réunion d’information à propos du projet de requalification du cinéma Le Louxor. Préalablement à cette réunion et afin d’alimenter le débat, Action Barbès* souhaite compléter les quelques informations déjà publiées par la Ville de Paris.


    Le projet tel qu’il est présenté à ce jour ne satisfait pas au critère de la diversité culturelle tel qu’il avait été annoncé et bien accueilli par tous lors du rachat du Louxor par la Ville en 2003. Carrefour de nombreuses cultures, le quartier Barbès se prête pourtant bien à la mise en place d’un projet diversifié, tant dans sa forme (multiactivité) que dans son fond (pluriethnisme du quartier).


    Action Barbès note aussi que la définition du projet a été mise au point sans aucune concertation préalable, ni des Conseils de quartier, ni des associations des arrondissements limitrophes.

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  • A l'origine du Louxor

    L'immense succès du film muet Cleoptra produit par la Fox en 1917 a sans aucun doute contribué au choix du style pour la décoration  egyptisante du Louxor construit en 1920/1921. Theda Bara en était la vedette. Elle fut une star du cinéma muet et mourrut en 1955.

    Theda Bara Cleopatre.jpg
     
    ThedaBara-Cleopatra 2.jpg
  • Quel est le projet proposé par la Mairie de Paris ?

    La Mairie de Paris a officialisé son choix de projet culturel pour ce qu'elle appelle "la requalification" du cinéma Le Louxor : réalisation de 3 salles de cinéma Art & Essai de taille différente (une grande, une moyenne, une petite) dont une sera consacrée aux cultures du Sud. Il semble qu'un coin librairie accompagné d'un bar soit également au programme mais la Mairie n'est pas très explicite sur le sujet.

    Le coût de l'opération est de 29 millions d'€ TTC - Le Louxor lui même a été acquis pour la somme de 1,3 million d'€.

    Le planning de réalisation est encore assez flou : début des travaux 2010 pour une ouverture en 2013 ? A confirmer.

    Sources

    Sur le site de la Ville de Paris (communiqué de presse) :

    Acquisition de l'ancien cinéma Le Louxor

    Un architecte pour Le Louxor

     

    Délibération :

    Direction du Patrimoine et de l'Architecture 2008-37 et débat 1 & débat 2

    Ensemble des documents sur le site paris.fr

     

  • L’histoire du Louxor

    François Loyer est aujourd’hui Directeur de Recherche au CNRS mais il a été Vice Président de la Commission du Vieux Paris. Historien de grande notoriété, spécialiste de l’architecture parisienne des 19ème et 20ème siècles, son livre, Paris XIXème siècle, l’immeuble et la rue fait autorité.

    François Loyer a bien voulu se pencher sur le cas du Louxor. Dans un premier temps au titre de la Commission du Vieux Paris puis, plus récemment, pour le compte de l’association Action Barbès. Nous publions ici l’intégralité de la conférence qu’il a bien voulu donner lors de la dernière Assemblée Générale de cette association en septembre 2008.

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    Le Louxor, Palais du Cinéma

    Les plus anciens cinémas de Paris

    En 1906, l’avocat Edmond Benoit-Lévy inaugurait, sur les grands boulevards, la première des salles non foraines du cinéma. Lié à Charles Pathé, le rival de Gaumont, il était le promoteur d’un cinéma éducateur tourné vers les classes populaires. Bientôt, le développement spectaculaire de ce nouveau support allait en faire une des formes modernes de l’art : en témoigne la création, en 1908,....

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  • Le Palais du cinéma

    1. Louxor 1922.jpg
     

    Le Louxor, malgré sa réaffectation un temps comme boite de nuit, a gardé tout ce qui fait son originalité : ses balcons, sa fosse d'orchestre, le foyer, la terrasse, son éclairage naturel, ses décors...

    Pourquoi sauver le Louxor ?


    Il est l’un des seuls survivants de la période du cinéma muet des années 20. En matière strictement patrimoniale, il est devenu rare, et donc précieux à ce titre.  Actuellement, la salle a triste mine mais elle a un énorme potentiel patrimonial. L'écran possède un rideau de scène et un cadre de scène. Ici, la salle donne non pas sur une scène mais sur un écran. Sur les côtés, il y a un claustra, et derrière, une cage destinée au souffleur. Il y a aussi une fosse d'orchestre. Tout ceci existe encore.

    Le cinéma Le Louxor, « Palais du Cinéma », est en danger !

    Racheté en 2003 par la Ville de Paris et objet d’un projet dit de « requalification », cette salle de cinéma est une des dernières, si ce n’est la dernière à Paris, des grandes salles construites dans les années folles lors de l’essor du 7ème art.

    L’association Action Barbès a décidé de se battre pour faire en sorte que le Louxor soit préservé. Non pas par simple conservatisme mais par ce que son intérêt patrimonial est élevé.

    Ce blog a pour objectifs de vous donner toutes les informations nécessaires pour vous faire vous-mêmes une opinion sur le sujet. Et nous commencerons par l’histoire du lieu.