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  • Budget participatif, les projets à soutenir

    L'édition 2018 du budget participatif aborde la dernière ligne droite, à savoir le moment du choix des projets retenus par les services de la Ville. Ce sont les habitants qui, par leurs votes, détermineront les projets à réaliser. Cette année encore, Action Barbès en a présenté plusieurs.

    Commençons par le projet Lariboisière qui, lui, a été retoqué pour la seconde fois. De quoi s'agit-il ? En 2015, nous avions suggéré que les murs d'enceinte de l'hôpital, murs fortement dégradés rue de Maubeuge et boulevard de La Chapelle, puissent servir de support à des œuvres artistiques, en attendant les travaux du futur hôpital. Cette année-là, les services avaient estimé que ces murs, n'appartenant pas à la Ville, ne pouvaient donc pas bénéficier d'un budget d'embellissement. En 2018, encouragés par les élus, nous avons relancé cette idée. Il semblait, d'après nos informations, que cette fois, l'obstacle serait levé. Nouvelle déception. En effet, cette fois encore, la Ville nous a expliqué qu'il ne pouvait pas y avoir de budget participatif pour des projets non pérennes ! Voici la réponse:

    "Nous vous informons que le projet « Fresques temporaires sur les murs d'enceinte de Lariboisière » ne peut être retenu pour la raison suivante :

    Votre projet ne relève pas du budget d’investissement. En effet, la création de fresques temporaires représente une dépense de fonctionnement. Or, le budget participatif de Paris est consacré spécifiquement au financement de projets d’investissement ayant un impact durable sur le patrimoine de la collectivité.

    Sachez que vous avez la possibilité de vous associer à d’autres projets et de concourir à leur succès. Pour ce faire, rendez-vous sur la fiche du projet que vous souhaitez suivre et cliquez sur le bouton « je m’associe ». Cette fonction vous permet d’être informé·e de tous les temps forts liés à la mise en œuvre de ce projet.

    Pour toute question, vous pouvez consulter la foire aux questions du budget participatif ou nous écrire à budget.participatif@paris.fr

    L'équipe du budget participatif de la Ville de Paris"

    Or, début juillet, lors d'une réunion de "Tous mobilisés pour Goutte d'Or sud", nous avons pourtant constaté que le projet de frise provisoire sur le mur de la place Polonceau, projet du budget participatif, sera, quant à lui, bien réalisé. Allez comprendre...

     

    Les projets d'Action Barbès retenus

    Mais restons dans un esprit positif, car si le projet pour Lariboisière n'a pas été retenu, d'autres l'ont été.

    - Premier projet, pour le 18ème arrondissement : « Mettons en valeur l’église Saint-Bernard ! » qui concerne également la rue Jean-François Lépine (la page de présentation est par là). Il s'agit de mettre en valeur ce monument historique ainsi que la perspective monumentale qui l'y conduit.

    - Second projet, parisien celui-ci : « Barbès – La Chapelle – Stalingrad : Une promenade urbaine lumineuse et solidaire ». Cette proposition a pour but de compléter le projet de la promenade urbaine dont les travaux ont été lancés au début de l’été, notamment pour déployer un très beau projet d’éclairage pour mettre en valeur le viaduc du métro.  (la page de présentation est par là )

     

    Nous vous invitons à voter et à faire voter pour ces projets qui permettraient d’améliorer et valoriser le cadre de vie de nos quartiers.

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    Tous les parisiens peuvent voter pour le budget participatif, sans condition d’âge ni de nationalité. Pour voter, il suffit de s’inscrire en ligne sur le site dédié et de choisir de un à quatre projets parisiens, et de un à quatre projets pour son arrondissement : 

    Il est également possible de voter dans une des urnes dédiées au budget participatif.  La carte est des urnes disponibles est par ici.

  • Retour sur le Comité de suivi de la ZSP

    Le mardi 11 septembre dernier, Action Barbès a assisté au commissariat du 19ème arrondissement à la réunion du comité de suivi de la ZSP "Barbès-Chapelle-Lariboisière". Côté police, étaient présents le commissaire divisionnaire Rigon, les commissaires du 10ème et du 18ème arrondissements et les responsables de secteur de la ZSP ; côté ville, Sarah Proust, adjointe au maire du 18ème arrondissement, et Stéphane Bribard, adjoint à la maire du 10ème arrondissement, tous deux chargés de la sécurité, ainsi que les responsables administratifs de ce secteur. Les associations et collectifs habituels étaient présents, à l'exception de l'association SOS La Chapelle qui avait fait savoir qu'elle boycottait cette réunion pour protester contre la dégradation de la situation durant l'été.

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    La réunion a débuté par le bilan des actions menées par les services de police sur le secteur de la ZSP portant sur les huit premiers mois d'activités en 2018, à savoir, 8791 faits constatés (contre 10140 pour la même période en 2017) dont 3171 de délinquance de voie publique (3282 en 2017). Même si elle n'est pas forcément palpable dans le quotidien des habitants, il y a une baisse significative des faits constatés, alors que le renforcement des effectifs policiers auraient dû au contraire l'augmenter. Si le chiffre des vols avec violence reste stable (824 en 2017 et 811 en 2018), celui sur les infractions aux stupéfiants est en nette régression avec une baisse de 11% (827 en 2017 et 736 en 2018). Concernant les ventes à la sauvette, sans distinction entre les différents types de vente, il a été procédé à 34297 évictions, 6820 PV simplifiés, 523 interpellations, l'ensemble représentant 76 tonnes de marchandises saisies.

    Pour ce qui est de la mairie du 18ème arrondissement, et de la DPSP en particulier, le bilan à huit mois montre une augmentation de 46% des PV pour dépôt sauvage, de 15% pour jet de mégot de cigarette et de 12% pour les ventes à la sauvette. L'ensemble représente 5094 PV. Il a été dressé 12506 PV pour stationnement gênant dont 5800 pour le seul secteur de Château Rouge. 

    La prise de parole des associations et collectifs s'est focalisée sur la situation de la place de la Chapelle qui s'est très fortement dégradée durant le mois d'août dernier. Une situation largement aggravée par l'absence d'éclairage public durant trois semaines. Tous ont déploré la gestion du problème par la mairie du 18ème arrondissement qui a tardé à réagir et dont la communication sur les réseaux sociaux a fortement agacé. Sarah Proust s'est abritée derrière des questions de délais d'intervention et la complexité des chaînes de procédure, une explication qui n'a satisfait personne. La situation s'est encore compliquée avec le démantèlement répété du campement sauvage d'usagers de crack à la porte de la Chapelle, qui a précipité un grand nombre de ces derniers dans les rues du secteur et un retour marqué à Stalingrad, recréant une situation de scènes de drogue qui avait disparue depuis plusieurs années à cet endroit. À notre avis, cela plaide pour l'ouverture d'autres salles de consommation à moindre risque (SCMR) que nous demandons de longue date, notamment pour les usagers de crack, l'éviction ne faisant que repousser encore et encore les problèmes créés par la consommation de drogues dans l'espace public. Cela éviterait également de laisser seule la SCMR de la rue Ambroise-Paré où prennent ancrage tous les usagers de drogue du Nord parisien.

    La question des "mineurs marocains" a été évoquée et particulièrement la venue d'une délégation consulaire du Maroc (et non la police marocaine comme il a pu être dit) pour collaborer avec la police française afin d'identifier ces jeunes. Ce travail a permis d'en identifier une trentaine ayant atteint la majorité. La police française a également échangé avec la police suédoise, la Suède connaissant la même présence de mineurs marocains mais dans des proportions beaucoup plus considérables qu'à Paris. Pour notre part, malgré les effort engagés par la ville, nous déplorons toujours qu'une solution durable de prise en charge de ces mineurs, souvent dans des états de santé très inquiétants, et sombrant durablement dans la petite délinquance, ne soit trouvée.

    Plus généralement, et quel que soit le secteur, Marcadet, Marx-Dormoy, La Chapelle ou encore Barbès, les associations et collectifs ont tous marqué leur impatience de voir se concrétiser enfin une réelle amélioration, notamment pour des phénomènes signalés et connus de longue date. En ce sens, Action Barbès a déploré que le pourtour de la station Barbès-Rochechouart soit toujours totalement confisqué par les "vendeurs de clopes", rendant très difficile la vie des habitants et des commerçants du secteur et en particulier pour le kiosque à journaux dont l'activité pâtit très fortement de cette situation. De même, nous avons déploré que perdurent des situations pourtant connues depuis longtemps des autorités, et laissent les habitants dans la perplexité la plus totale face à ce qui peut sembler être une forme d'impunité dont semblent bénéficier certains, à l'instar de cette association cultuelle qui transforme tous les dimanches le parvis de Saint-Bernard en parking ou encore tel café rue Cavé dont la clientèle s'éparpille tout autour et occupe les trottoirs créant une gêne incontestable pour les riverains.

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    Carotte de buraliste nuitamment installée au coeur du marché de vente de cigarettes, samedi 15 septembre 2018 (photo JRB)

     

    Le cours de cette réunion a été amplement marqué par l'agacement et l'impatience des habitants qui sont vraiment las d'un quotidien difficile sur certains secteurs et exigent de la ville et de l'État, via la préfecture de police, qu'enfin la vie de nos quartiers redevienne plus paisible et vivable pour tous, les habitants mais aussi les commerçants, les artisans et les visiteurs.

  • Présentation du projet d'aménagement cyclable de la rue Marcadet

    La Mairie du 18ème arrondissement organise une réunion publique de présentation du projet d'aménagement cyclable de la rue Marcadet. Faisant partie du Plan Vélo 2015-2020, cet aménagement, très attendu par les cyclistes, devrait permettre à terme de traverser le 18ème d'Est en Ouest en toute sécurité.

    Jeudi 20 septembre à 18h30
    à la Mairie du 18e, salle des fêtes
    1 place Jules Joffrin 

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    En présence de :


    Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement,

    Carine Rolland, 1ère adjointe au Maire du 18e chargée des affaires générales, de la culture et du patrimoine,

    Gilles Ménède, adjoint au Maire chargé de la Propreté, de la Voirie, des Transports et des Déplacements.

  • Exposition à l'Echomusée

    L'Echomusée de la Goutte d'Or propose une nouvelle exposition artistique du lundi 10 au dimanche 23 Septembre 2018, une rencontre avec une nouvelle génération artistique avec 3 artistes de la QWC Gallery The QWC Gallery (The Queer Women of Color Gallery).

     

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    - Carol Vilela (Brésil) : Danse/Vidéo
    "Femme brésilienne, artiste chorégraphe, professeure, chercheuse en danse et observatrice mouvante; je reçois et, en images, je l'exprime"

    - Carisa Bledsoe (USA) :Dessins
    "Chercheuse, danseuse, chorégraphe, pédagogue et plasticienne, je suis à la fois une enfant, une femme, une queer et la mer"

     

    Échomusée

    21 rue cavé 75018

  • Histoire de Lariboisière : 3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

      ________________

       

    En février 1848, la France, en proie à une grave crise économique et sociale, connaît une nouvelle révolution. Le roi des Français, Louis-Philippe 1er, est contraint d'abdiquer. C'est la fin de la Monarchie de Juillet et la Deuxième République voit le jour. Malgré ce contexte de grande instabilité politique, les travaux de construction du nouveau grand hôpital  parisien, l'hôpital Louis-Philippe dont la première pierre a été posée le 1er mai 1846, continuent tout de même d'avancer. Cependant, les journées insurrectionnelles de juin de cette même année vont venir interrompre le chantier, ce dernier devenant un des principaux bastions des insurgés.

     

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    Mais pour mieux comprendre ces évènements, il convient de remonter à leur origine, sans aller bien loin, puisque la Révolution de 1848 commence véritablement en 1847, à deux pas du futur hôpital Lariboisière... au Château Rouge !

     

    1848

    Le 9 juillet 1847, le Château-Rouge accueille le premier banquet de la Campagne des banquets, une série de réunions politiques déguisées en banquet, les réunions politiques étant alors interdites, qui se tiendront dans toute la France. Il s'agit notamment de promouvoir l'élargissement du corps électoral, la Monarchie de juillet ayant consacré le système censitaire pour désigner ses élus.

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    Le banquet du Château Rouge

     

    Cette série de banquets va déboucher sur la Révolution de février 1848. En effet, du 22 au 25 février, Paris s'insurge, poussant Louis-Philippe 1er à abdiquer. La Seconde République est proclamée et le suffrage universel (masculin) est adopté. L'hôpital Louis- Philippe en construction est promptement renommé hôpital de la République.

     

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    La capitale compte alors un très grand nombre d'ouvriers paupérisés et sans travail, et d'ailleurs, avec ses centaines d'ouvriers, le chantier du nouvel hôpital est alors un précieux pourvoyeur d'emplois. Le nouveau pouvoir républicain met très vite en place les Ateliers nationaux à Paris, une mesure sociale pour permettre d'assurer un revenu à ces ouvriers inemployés. 

     

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    "révolution de 1848"

     

    Les Ateliers nationaux sont principalement affectés à des travaux de voirie, au pavage des rues en particulier. Mais bien vite, la mesure est victime de son succès et le nombre d'ouvriers qui se présentent aux Ateliers nationaux explose, passant de 25000 à 120000 hommes, et le travail manque. Le gouvernement prend différentes mesures pour maintenir un dispositif qu'il peine à financer, comme la baisse des rémunérations, par exemple. Finalement, au bout d'à peine quatre mois, les 20 et 21 juin 1848, la fermeture des Ateliers nationaux est décidée. C'est la fin de la république sociale. Les plus jeunes des ouvriers sont promis à un enrôlement dans l'armée tandis que les autres sont au mieux affectés à des grands travaux en province, au pire sont laissés sur le carreau. Mais la fin des Ateliers nationaux ne va faire qu'amplifier le mécontentement déjà présent chez les ouvriers, au point de déclencher une nouvelle révolte populaire à Paris.

     

    Les Journées de juin, chronologie d'une révolte 

    Le Nord et l'Est parisien sont alors essentiellement ouvriers, offrant là un terrain très propice à une insurrection populaire. La fin des Ateliers nationaux va faire gronder ce Paris ouvrier, déclenchant une révolte restée dans la postérité sous le nom de Journées de juin. Faisons un retour sur ces journées en nous focalisant sur les quartiers qui nous intéressent, ceux qui environnent le chantier de l'hôpital de la République.

     

    • 19, 20 et 21 juin

    L'Assemblée nationale vote la dissolution des Ateliers nationaux et la Commission exécutive entérine la décision. 

    • 22 juin

    On signale des scènes d'agitation à travers la capitale et dans ses faubourgs. les Parisiennes et les Parisiens des quartiers populaires sont dans la rue. Les premières émeutes voient le jour.

    • 23 juin

    C'est le début de la révolte populaire, des barricades sont érigées dans les rues de Paris, en particulier dans les quartiers de Saint-Jacques, Saint-Martin et Saint-Denis pour s'étendre à tout l'Est parisien, plus de 400 barricades sont érigées dans les rues parisiennes. Le mouvement est très durement réprimé par l'armée dirigée par le général Cavaignac. Mais les mouvements reprennent et s'étendent. Friedrich Engels suit ces évènements avec la plus grande attention et publie quotidiennement dans le journal Neue Rheinische Zeitung en donnant beaucoup de détails sur le déroulé des évènements. Il écrit à ce propos : "La ville était divisée en deux camps. La ligne de partage partait de l'extrémité nord-est de la ville, de Montmartre, pour descendre jusqu'à la porte Saint-Denis, de là, descendait la rue Saint-Denis, traversait l'île de la Cité et longeait la rue Saint-Jacques, jusqu'à la barrière. Ce qui était à l'est était occupé et fortifié par les ouvriers ; c'est de la partie ouest qu'attaquait la bourgeoisie et qu'elle recevait ses renforts."

    Le soir, la caserne des Gardes nationaux de la rue du faubourg Poissonnière (celle qui donna son nom à la rue des Gardes dans la Goutte d'Or) est attaquée par les insurgés. Ces derniers contrôlent les quartiers situés de la Porte Saint-Denis au débarcadère du Nord (la gare du Nord) jusqu'aux villes des faubourgs, comme La Chapelle (actuels quartiers administratifs de la Chapelle et la Goutte d'Or). Il va sans dire que le chantier de l'hôpital au cœur des émeutes est interrompu. 

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    "Plan des barricades dressées à Paris pendant l'Insurrection de juin 1848"

     

    • 24 juin

    Redonnons la parole à Engels pour décrire cette journée : "Dans le haut du faubourg Saint-Denis, un violent combat commença le matin. Les insurgés avaient occupé dans le voisinage de la gare du Nord une maison en construction et plusieurs barricades. La première légion de la garde nationale attaqua sans remporter toutefois d'avantage quelconque. Elle épuisa ses munitions et eut près de cinquante morts et blessés. A peine put-elle conserver sa position jusqu'à l'arrivée de l'artillerie (vers 10 heures) qui rasa la maison et les barricades. Les troupes réoccupèrent la ligne du chemin de fer du Nord. La lutte dans toute cette contrée se poursuivit cependant encore longtemps et fut menée avec un grand acharnement. « C'est une véritable boucherie », écrit le correspondant d'une feuille belge. Aux barrières Rochechouart (actuel carrefour Rochechouart/Gérando) et Poissonnière (actuel carrefour Barbès) s'élevèrent de fortes barricades ; le retranchement près de la rue Lafayette fut rétabli également et ne céda que l'après-midi aux boulets de canon. (...) Le général Lamoricière, malgré une violente résistance, avait dégagé les faubourgs Poissonnière, Saint-Denis et Saint-Martin jusqu'aux barrières. Les ouvriers ne tenaient encore que dans le Clos Saint-Lazare ; ils s'étaient retranchés dans l'hôpital Louis-Philippe (sic)

     

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    "L'ancien clos Saint-Lazare en 1848"

     

    Plus loin, il écrit : "Le Clos Saint-Lazare (d'un ancien monastère) est une grande étendue de terrain en partie bâtie, en partie couverte seulement de maisons inachevées, de rues tracées, etc. La gare du Nord se trouve exactement en son milieu. Dans ce quartier riche en bâtisses inégalement disposées et qui renferme en outre quantité de matériaux de construction, les insurgés avaient construit une forteresse formidable." Il convient ici de faire une digression pour corriger une erreur qu'Engels commet quant au clos Saint-Lazare. En effet, comme de nombreux autres commentateurs, l'ami de Karl Marx se trompe en localisant l'hôpital de la République, qu'il nomme à tort Louis Philippe, dans le clos Saint-Lazare et en y situant la gare du Nord en son milieu. Car, comme nous l'avons vu dans les épisodes précédents, les limites de ce clos s'arrêtaient avant l'hôpital (la rue Ambroise Paré suit le tracé du mur Nord de l'enclos), et la gare du Nord se situe non pas en son milieu mais à l'angle Nord-Est de l'ancienne enceinte monastique. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette confusion, à savoir que ces terrains hors clos lui étaient historiquement liés, mais surtout que la présence du mur des Fermiers généraux qui court au Nord et l'enceinte de l'hôpital, érigée en premier lieu comme nous l'avons vu précédemment, peut donner l'illusion d'un enclos plus ancien. Néanmoins, une partie des combats se sont bien déroulés dans la partie Nord de l'ancien clos de Lazaristes.

     

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    "Combat du clos St Lazare" 

     

    • 25 juin

    Le matin, les insurgés tiennent toujours le Marais, les faubourgs Saint-Antoine et du Temple, Montmartre et l'ancien clos Saint-Lazare et ses environs. L'hôpital de la République, tout du moins la seule partie déjà construite, à savoir le pavillon de façade côté Ouest, sert de bastion central. Les pierres du chantier sont utilisées à créneler les murs d'enceinte de l'hôpital et le Mur des Fermiers généraux est percé de meurtrières.

     

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    "Prise de la barrière de la Chapelle St Denis"

     

    Durant toute la journée les combats vont être acharnés et meurtriers, l'armée tire à l'aide de quarante canons sur Montmartre et l'ancien clos et l'hôpital en construction.

    Dans le faubourg Saint-Antoine, l'archevêque de Paris Denis Affre monte sur une barricade lors d'une trêve pour parler à la foule et tenter une conciliation entre les belligérants. Mais dans la confusion les tirs reprennent, une balle perdue atteint l'archevêque qui succombera deux jours plus tard ; on ne sait pas bien de quel côté est venu le tir peut-être accidentel. Une rue de la Goutte d'Or lui sera dédiée en 1864.

    En fin de journée, les insurgés sont défaits. Le chantier de l'hôpital et ses environs sont jonchés de centaines de cadavres. Peu à peu, les derniers bastions des insurgés sont vaincus, seul le faubourg Saint-Antoine résiste encore.

     

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    "Barrière poissonnière. Poursuite des Insurgés dans le clos St-Lazare"

     

    • 26 juin

    La dernière barricade du faubourg Saint-Antoine tombe. À l'issue de trois jours d'insurrection, on compte plus de 4000 morts du côté des insurgés et 1500 du côté des forces de l'ordre. C'est la fin des Journées de juin, une révolte populaire réprimée dans le sang.

     

    Après ce terrible épisode, le chantier de l'hôpital de la République reprend assez rapidement  son activité avec en plus de nombreux travaux de réparation des dégâts causés par les violents combats.

     

    à suivre...

     

     

  • Histoire de Lariboisière : 2. Le Versailles de la misère

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

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    Face à l'accroissement de la population parisienne et surtout suite aux épidémies de choléra de 1832 et 1839, le préfet de Paris et le Conseil des hospices émettent le vœu de la construction d'un grand hôpital au Nord de la capitale : l'Hôpital du Nord. Le Conseil de Paris vote le principe de la création d'un nouvel hôpital le 6 juin 1839, mais il faut attendre 1844 pour que la municipalité vote sa mise en œuvre. L'emplacement pressenti dans l'ancien clos Saint-Lazare est alors confirmé. En cette période de Monarchie de Juillet, le nom du futur hôpital devient Hôpital Louis-Philippe en 1841.

     

    Un hôpital modèle

    Il est décidé que le futur établissement de 600 lits devra répondre aux préceptes édictés par le chirurgien Jacques Tenon pour la construction d'un hôpital modèle, qu'on retrouve en particulier dans son ouvrage "Mémoire sur les hôpitaux de Paris" (1788), avec notamment une distribution en pavillons séparés. Des principes eux-mêmes inspirés notamment du britannique Royal Naval Hospital de Plymouth, construit de 1758 à 1765.

     

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    Royal Naval Hospital, StoneHouse, Plymouth

     

    Dans le livre de Nicolas Clavareau, "Mémoire sur les hôpitaux civils de Paris", paru en 1805, un plan d'hôpital modèle qui s'inspire de Tenon (voir plan ci-dessous). Dans cette configuration, les pavillons sont disposés "en peigne" autour d'une cour centrale, une disposition qui n'est pas sans rappeler celle de Lariboisière. Le principe des pavillons séparés et organisés par spécialité médicale doit permettre de juguler les nombreuses contagions qu'on observe alors dans les hôpitaux. 

     

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    "Plan d'un hôpital disposé pour recevoir deux mille malades"

     

    C'est précisément ce dispositif pavillonnaire qui avait été déployé à l'hôpital Beaujon (voir plan ci-dessous), mais dans une envergure moindre (l'hôpital Beaujon se trouvait alors au 228 rue du Faubourg Saint-Honoré ; il déménagera à Clichy en 1935).

     

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    Une fois l'emplacement et le type de construction déterminés, il ne restait plus qu'à mettre le projet dans les mains d'un architecte pour que l'hôpital modèle se concrétise. Une querelle s'engage alors entre la municipalité parisienne d'un côté et la préfecture et le Conseil des hospices de l'autre, la première reprochant aux autres le choix d'un architecte de l'administration sans avoir eu recours à un concours d'architecture. Plusieurs plans sont proposés (voir ci-dessous), dont celui de Marchebœus qui est particulièrement remarqué. Mais c'est finalement le projet de l'architecte Martin-Pierre Gauthier qui est retenu et sera mis en œuvre.  

     

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    Projets pour l'hôpital du Nord, non retenus

     

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    Extrait du plan Andriveau Goujon, 1850

     

     

    Le Versailles de la misère

    L'hôpital imaginé par Gauthier se compose de dix pavillons surmontés de deux étages, six consacrés aux malades (les femmes à l'Ouest et les hommes à l'Est) et les autres aux services connexes (buanderie, administration, cuisines...). L'ensemble s'organise autour d'une cour intérieure au fond de laquelle se dresse le clocher de la chapelle.

    Le projet de Gauthier commence à voir le jour au début de l'automne 1846, en commençant par le mur de clôture (dont il reste quelques vestiges le long du boulevard de la Chapelle; ce reste du mur d'origine est appelé à disparaître bientôt à l'occasion des travaux du Nouveau Lariboisière. Deux nouvelles rues sont tracées pour encadrer l'hôpital Louis-Philippe qui commence lentement à émerger.  

     

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    Journal des débats politiques et littéraires, édition du 10 juin 1846

     

    L'hôpital dessiné par Gauthier est un bâtiment qui va opérer une véritable rupture avec les hôpitaux construits jusque-là. D'une part, comme nous l'avons vu plus haut, par la disposition des bâtiments mais également par la qualité de la réalisation. En effet,  les hôpitaux étaient jusqu'alors des bâtiments austères, construits avec des matériaux de qualité relative. Il faut rappeler que les hôpitaux d'alors s'adressaient aux seuls indigents, les plus riches se faisant soigner à domicile, la question de la qualité architecturale ne se posait même pas. Ici, l'architecte a particulièrement soigné les détails ornementaux de son projet, comme en attestent encore aujourd'hui, par exemple, le fronton sculpté par Jules Girard (1861) visible de la rue Ambroise-Paré, ou encore la façade de la chapelle (voir gravure et photos ci-dessous). L'hôpital modèle est non seulement fonctionnel et sain mais il est aussi joli: on guérit mieux dans un bel endroit. Le chirurgien Malgaigne qui vouait une haine farouche au projet surnomma l'hôpital à cet égard, et non sans un mépris certain,  "le Versailles de la misère".

     

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    Présentation du fronton sculpté par Girard, 1861

     

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    Le fronton sculpté par Girard (juillet 2018)

     

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    Détail de la façade de la chapelle de l'hôpital Lariboisière (juillet 2018)

     

    En juillet 1847, une rumeur s'empare du chantier et du quartier, on aurait trouvé un baril d'or dans le chantier du nouvel hôpital et il y aurait encore des trésors cachés dans le sol de l'ancien clos Saint-Lazare, ouvriers et habitants se mettent alors à chercher frénétiquement le soi-disant trésor. Cette rumeur n'est qu'une des nombreuses qui ont couru à travers l'Europe après qu'on ait découvert, réellement cette fois, deux barils remplis d'écus d'or dans un chantier à Bruxelles.

     

    Ce chantier titanesque, mené principalement par l'entreprise de monsieur Lemaire, va employer simultanément de cinq cents à huit cents ouvriers pendant sept années. La construction va bon train, les bâtiments de façades étant presque achevés durant l'été 1847. Mais le chantier va bien vite être interrompu par rien de moins que la Révolution de 1848 à qui il va servir de théâtre sanglant.

     

    à suivre... 

  • Histoire de Lariboisière : 5. Évolutions, extensions, rénovations...

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

     

    ____________________

     

    En 1854, après huit années de travaux, une révolution, trois régimes politiques et une multitude de changements de noms, l'hôpital Lariboisière est à présent ouvert. Inspiré des préceptes du docteur Tenon, l'établissement inaugure le système architectural  hospitalier pavillonnaire afin de faciliter la circulation de l'air et d'isoler les services les uns des autres. Les contagions et les infections nosocomiales sont alors un grand problème et cette configuration prétend les résoudre. C'est aussi pourquoi on a isolé l'hôpital du reste du futur quartier environnant en l'encadrant de rues qui longent les bâtiments. Mais cette ceinture de rues ferme toute possibilité d'extension. Or, dès l'ouverture de l'hôpital Lariboisière, on se rend compte de la nécessité d'agrandir l'établissement, notamment pour les locaux techniques, ceux initialement prévus se révélant insuffisants pour le bon fonctionnement de l'établissement. 

     

    Faire et défaire

    L'hôpital Lariboisière ouvre en 1854. Anticipant cette ouverture, la ville de Paris a entrepris des travaux de voirie et percé de nouvelles artères pour desservir le nouvel hôpital dès 1847. Ainsi, la rue Saint-Vincent de Paul a été prolongée pour créer une double perspective monumentale, avec le chevet de l'église Saint-Vincent de Paul d'un bout et l'entrée de l'hôpital Lariboisière de l'autre. La rue se termine au centre de la rue Ambroise Paré qui se limite à la largeur de la parcelle de l'hôpital. Elle forme le côté Sud du quadrilatère qui encadre étroitement l'hôpital. Le coté Ouest est formé par le prolongement de la rue de Rocroy et le coté Est par la rue de Bouvines, toutes deux finissant sur le chemin de ronde de la barrière de Saint-Denis (ou chemin de ronde de la barrière de La Chapelle), ce dernier fermant le quadrilatère côté Nord. Un peu plus à l'Est, une rue qui doit longer l'embarcadère des Chemins de fer du Nord (la future gare du Nord) est en projet (voir le Tableau de concordance des noms de rue plus bas). 

     

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    1853

     

    Mais voilà, à peine le nouveau grand hôpital de Paris ouvert, que la configuration urbaine pose problème. En effet, l'encadrement serré des rues autour de l'hôpital lui interdit tout agrandissement, alors qu'on convient vite de la nécessité d'adjoindre de nouveaux locaux techniques et des terrains, notamment pour les activités de blanchisserie. Il faut donc revoir la disposition des rues du secteur.

     

     Tableau de concordance des noms de rue  

     Ancien nom Nom actuel
    • Barrière de La Chapelle / barrière de Saint-Denis (1790)
    • Place de La Chapelle
    •  Rue des Abattoirs / rue de l'Abattoir / rue des Abattoirs de Montmartre (1827)
    •  Rue de Dunkerque
    •  Rue de Bouvines
    •  Supprimée et remplacée par une partie de la rue de Maubeuge (1855) ouverte plus à l'Est
    •  Rue du Delta prolongée (1847 ?)
    •  Rue Ambroise Paré
    •  Rue de Denain (1859)
    •  Rue de Compiègne (1864)
    •  Place du Nord (1827)
    •  Absorbée par le boulevard de Magenta (1855)
    •  Rue du Nord (1827)
    •  Partie du boulevard de Magenta (1855)
    •  Chemin de ronde de la barrière de La Chapelle / chemin de ronde de la barrière de Saint-Denis (1790)
    •  Partie du boulevard de Chapelle (1860)
    •  Place de Roubaix
    •  Place Napoléon III (1987)
    •  Rue des Jardins Poissonnière (1827) / Rue de Saint-Omer / Rue de Rocroy (partie entre le boulevard de Magenta et le chemin de ronde)
    •  Supprimée et remplacée par la rue Guy Patin (1855) ouverte plus à l'Ouest

     

    En 1855, un arrêté du préfet de Paris détermine le nouvel agencement des voies du quartier. Cet arrêté prévoit l'élargissement de la rue du Nord pour devenir le boulevard du Nord, boulevard qui prendra le nom de Magenta en 1859. Ce nouveau boulevard absorbe la fin de la rue du Faubourg Poissonnière. La rue des Bouvines est partiellement supprimée entre la rue Ambroise Paré et le chemin de ronde, il en est de même  pour la rue de Rocroy. Ces deux rues qui encadraient l'hôpital Lariboisière sont remplacées par la rue Guy Patin plus à l'Ouest et le prolongement de la rue de Maubeuge plus à l'Est. La rue de Maubeuge remplit donc le projet de rue longeant l'embarcadère des Chemins de fer du Nord. La rue Ambroise Paré est élargie et prolongée à l'ouest pour rejoindre le boulevard du Nord et à l'Est pour se connecter à la rue de Maubeuge. Les travaux sont estimés à dix millions de francs et sont réalisés sur plusieurs années.

     

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    1856

      

    Un jardin pour le Versailles de la misère

    L'hôpital Lariboisière est à présent à son aise sur une grande parcelle et aura tout le loisir de s'agrandir, encadré par les rues Ambroise Paré, de Maubeuge, Guy Patin et le chemin de ronde de la Barrière de La Chapelle.

     

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    1868

     

    Et bien vite, en 1860, l'annexion des communes suburbaines à Paris va entraîner la destruction du mur des Fermiers généraux et l'élargissement du boulevard de La Chapelle qui absorbe le chemin de ronde. En 1866, l'hôpital se voit doté d'un prestigieux voisin architectural avec la gare du Nord d'Hittorf qui remplace l'embarcadère des Chemins de fer du Nord (le bâtiment de l'ancienne gare est démonté et reconstruit à Lille). Cette configuration urbaine est celle qu'on connaît aujourd'hui.

      

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    Mais les extensions voient timidement le jour, avec la maison du directeur au Nord-Ouest de la parcelle par exemple. L'espace libre est donc consacré à des jardins qui serviront à la promenade des malades, des convalescents en particulier. Deux petits jardins sont implantés à chaque bout de la rue Ambroise Paré et un plus grand au bout de la rue de Maubeuge. De chaque côté des "peignes" de l'hôpital, on crée des préaux plantés d'arbres.

       

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    L'espace libre au Nord-Est, entre le mur d'enceinte des bâtiments de l'hôpital, est consacré à l'étendage de la lessive. Notons que c'est dans les fumées des locomotives au charbon de la gare du Nord voisine, rabattues par le vent, que les malades se promènent et que le linge sèche.

     

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    Vue sur l'hôpital Lariboisière depuis le boulevard de La Chapelle (1888)

     

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    Vue sur les voies de chemin de fer de la gare du Nord, l'hôpital Lariboisière est au second plan (1910)

      

    L'ère des extensions

    À partir des années 1870, on constate la fragilité du terrain, d'anciennes carrières rappelons-le, et plusieurs campagnes de consolidation des bâtiments sont nécessaires pour sécuriser les constructions. Les agrandissements devront attendre encore.

    C'est à la fin du dix-neuvième siècle que l'hôpital va commencer véritablement à se transformer avec d'importantes extensions. Plusieurs bâtiments vont être adjoints au principal, pour finalement, peu à peu, remplir la quasi totalité de la parcelle. D'abord coté rue Ambroise Paré, avec la construction des deux bâtiments qui longent la rue Ambroise Paré, encadrant le portail d'entrée.

     

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    Un grand pavillon, pastiche du bâtiment de Gauthier, est établi au Nord-Est, perpendiculaire au boulevard de La Chapelle. Aujourd'hui, il connait ses derniers jours, étant promis à la démolition comme nous le verrons plus loin.

     

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    Vue sur l'hôpital Lariboisière à l'angle du boulevard de la Chapelle et de la rue de Maubeuge, août 2018

     

    Au début du vingtième siècle, deux nouveaux pavillons pastiches viennent remplir le Sud de la parcelle, un à l'angle  des rues Ambroise Paré et Guy Patin et l'autre à l'angle des rues Ambroise Paré et de Maubeuge. Ces deux pavillons seront détruits plus tard, le premier à la fin du vingtième siècle et l'autre tout récemment, sa destruction lançant le programme du Nouveau Lariboisière. On ajoute encore deux autres constructions à l'entrée, qu'on adosse au bâtiment originel, formant ainsi une petite cour devant le portail principal.

     

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    Juillet 2018

      

    En 1929, l'hôpital se voit doter d'une nouvelle maternité construite sur la partie Nord-Ouest afin de remplacer la précédente devenue vétuste. Cette construction de briques est le premier ajout qui ne s'inscrit pas dans la continuité architecturale de l'hôpital d'origine, il en sera de même pour toutes les constructions qui viendront ensuite. 

     

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    Ancienne maternité de l'hôpital 

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    L'informateur Médical, 10 mars 1929

     

    Bien vite, le préau coté rue de Maubeuge disparait, les arbres sont coupés au profit de logements pour le personnel, d'ateliers et autres petits bâtiments techniques. Seul le préau longeant la rue Guy Patin perdurera quelques décennies encore.

     

  • La nuit fût belle

    Les 31 août, 1er et 2 septembre derniers, l'église Saint-Bernard a abrité un très joli spectacle "son et lumière" de l'association Unexpected Consilium. 

     

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    Accueillis par un porche habillé de lumière, les spectateurs ont pu profiter gratuitement d'un très beau spectacle son et lumière, "La Nuit est belle", déployé à l'intérieur de l'église néo-gothique.

     

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    La Nuit est belle est un spectacle conçu et réalisé en 2014 par les bénévoles de l'association Unexpected Consilium. Cette année, il a donc été déployé dans l'emblématique monument historique de la Goutte d'Or, avec le concours de la paroisse Saint-Bernard de la Chapelle.

     

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    Cette mise en son et en lumière de l'église Saint-Bernard a permis aux spectateurs  d'apprécier l'édifice sous un jour inédit, comme en témoignent les quelques photos que nous reproduisons ici.

     

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    Saluons cette initiative bénévole qui a très joliment animé le quartier de la Goutte d'Or, offrant une dernière récréation aux habitants avant la rentrée.

    Et bien évidemment, Action Barbès n'est pas insensible à l'association lumière/église Saint-Bernard, une association qui renvoie à notre projet d'éclairage du monument que nous proposons au Budget participatif. Nous comptons sur vous pour choisir ce projet lors du vote qui aura lieu du 7 au 23 septembre!

     

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  • Journée du patrimoine à Jacques-Decour

    Nous sommes heureux de vous annoncer que le lycée Jacques-Decour sera ouvert
      le samedi 15 septembre 2018 de 9 à 13 heures
    à l'occasion des journées européennes du patrimoine.

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    Vous y êtes attendus nombreux pour une visite du grand parloir, du musée, de la cour d'honneur, du théâtre, de la chapelle, du couloir des plâtres et de l'ancienne bibliothèque !
    Le lycée dispose d'un site sur le net qui vous donnera de riches informations, y compris historiques grâce aux association locales, pour anticiper un peu votre visite. (c'est là)
  • Rencontres interculturelles dans le 10e

    Du 9 au 29 septembre aura lieu la 23e saison des rencontres interculturelles du 10e avec pour thème "Femmes dans la cité". Balades urbaines, conférences, expositions et débats seront au programme et l'évènement commencera par une fête sur le canal Saint-Martin le dimanche 9 septembre. Le groupe Beija animera la soirée d'ouverture lundi 10 à 19h à la mairie de l'arrondissement.

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    Pour connaître l'intégralité des festivités, cliquez ici.

  • C'est aussi la rentrée au Lavoir Moderne Parisien

    Dans notre article du 28 février, nous avions évoqué la renaissance du Lavoir Moderne Parisien et les difficultés rencontrées par la nouvelle équipe qui gère désormais le lieu.

    L'aventure continue puisque des spectacles sont déjà programmés pour cette rentrée. N'hésitez pas à pousser la porte du 35 rue Léon.

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    Consultez la page Facebook du LMP pour plus de détails sur la programmation et l'actualité du Lavoir. Soirée d'ouverture le 5 septembre ! 

     

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  • Des travaux attendus place Jan Karski

    Le réaménagement de la place Jan-Karski était attendu depuis longtemps. Les premiers coups de pioche auront lieu cet été pour une durée d'environ 6 mois. C'est l'aboutissement d'un long processus qui a commencé par un projet voté dans le cadre du budget participatif. Nous y sommes. Cette place sera réinvestie par les piétons et riverains, et la place de la voiture sera considérablement réduite.

     

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    Pour connaitre l'intégralité du projet, voir notre article du 3 mars 2017.