La révolution tunisienne a décidément laissé des traces dans notre quartier, la dernière en date est la démission de Hakim El Karoui de la présidence de l’Institut des cultures d’Islam, installé rue Léon, en attendant la livraison d’un bâtiment rue Stephenson.
L'immeuble d'angle sera conservé et flanqué de constructions nouvelles, accueillant l'ICI.
Nous avons reçu un dossier de presse très complet la semaine dernière appelant à signer une pétition à l’encontre de M. El Karoui, nommé en mai 2010 par le maire de Paris. La révélation par Mediapart de ses notes datées des 12 et 14 janvier (voir dans le dossier de presse) au président Ben Ali, pratiquement à l’heure de sa fuite, sur l’art et la manière de juguler la révolte et d’enrayer le sentiment d’injustice… a jeté une ombre épaisse sur la capacité de l’homme à soutenir le formidable éveil du peuple tunisien à la démocratie et la liberté.
Malgré un vote en conseil d’administration le 11 mars favorable à son maintien au poste de président de l’ICI, M. El Karoui a préféré rendre son tablier. Selon les propos de Bertrand Delanoë à l’AFP : « Ce choix s'explique par son souci de ne pas laisser les attaques qui l'ont récemment visé porter atteinte à la sérénité indispensable à la conduite de ce projet". "Les polémiques lancées contre Hakim El Karoui sont infondées et scandaleuses. Je lui renouvelle toute mon estime, ma confiance et mon amitié".
Il n’était peut-être pas nécessaire d’en faire autant, même si notre maire, comme beaucoup d’élus et notables français, ont des attaches affectives avec la terre de Tunisie. Il est des liens qu’il faut parfois savoir dénouer.