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Histoire - Page 12

  • Livre : La vie secrète de Montmartre

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    Au fond, un livre nous procure un plaisir qu’Internet, malgré ses nombreux avantages, ne nous donnera jamais.

    La vie secrète de Montmartre de Philippe Mellot qui vient de paraître aux éditions Omnibus en est l’illustration parfaite. D’un format peu ordinaire (19cm x 25cm), ce gros livre de 240 pages se touche et se regarde avec un réel plaisir. Dos carré, imprimé sur du papier à fort grammage, dans une mise en page d’une grande élégance, il est en noir et rouge. Le texte est concis, dense, riche d’informations que les légendes des photos viennent compléter. Les photos justement : c’est là l’essentiel du livre. Une iconographie très riche qui nous montre Montmartre des débuts de la photo (1850/1860) à une époque plus récente (1920/1930), pas de photos actuelles. Feuilleter ce livre, en tous sens, pour le plaisir d’apprendre, le plaisir de voir, de rêver, de toucher aussi, voilà qui n’est pas courant.

    L’auteur nous parle de Montmartre en séparant le haut du bas. Le haut c’est bien sûr la butte,  les moulins, la place du Tertre, le Lapin Agile, la rue de l’Abreuvoir, le Sacré Cœur qui d’ailleurs n’occupe pas une place prépondérante dans le livre, etc. …. Le bas, c’est tout le Nord de notre arrondissement, de Blanche à Barbès en passant par Pigalle et la rue des Martyrs, les barrières. Deux mondes qui se côtoient mais qui sont assez différents. Ce que nous raconte l’auteur n’est pas l’Histoire de Montmartre, mais les histoires du lieu, les gens, certains célèbres d’autres moins, qui en ont fait la vie. On rencontre Lautrec, La Goulue, Bruant mais aussi la famille Debray, les Salis et tant d’autres qui ont marqué la vie du village. Il traite Montmartre presque rue par rue, maison par maison, nous entrons dans le secret de Montmartre comme le titre le laisse prévoir.

    Ne cachons pas notre plaisir, mais celui-ci a un coût et c’est peut être le seul reproche que l’on fera à ce livre : 29€. Bon, ce n’est pas encore inabordable.

     

    La vie secréte de Montmartre

    Philippe Mellot

    Omnibus - 29€

    Philippe Mellot sera à la librairie L'attrape Coeur le 27 mai à 20h. 

  • L’Histoire fait l’actualité

    Décidemment, l’Histoire s’invite beaucoup sur ce blog ! Deux actualités le justifient.

    Maupassant. La vie de Maupassant est très liée à notre arrondissement et l’historien Bernard Vassor vient de faire une découverte intéressante. Contrairement à ce qui est dit ici ou là et même mentionné rue Clauzel par une plaque apposée sur un immeuble, Maupassant n’habitait pas au n°19 mais au n°17. Je vous laisse le soin de lire « Rue Clauzel, une erreur sur l’adresse de Guy de Maupassant ».

    Rue Saint Lazare. A l’initiative conjointe d’étudiants, de la Mairie du 9e en partenariat avec l’association 9e Histoire dont le président est aussi le Conseiller d’arrondissement en charge de la culture, la manifestation «  La rue Saint Lazare comme vous le l’avez encore jamais vue » est organisée ce samedi 3 mai entre 10h et 17h. C’est une initiative intéressante, ce quartier et cette rue en particulier étant très riche d’un passé mal connu souvent.

    L’Histoire est une discipline a manié avec prudence. L’information concernant les faits est un sujet très sensible. Beaucoup de livres et parmi les meilleurs véhiculent des informations souvent approximatives et parfois fausses. Celles-ci sont ensuite reprises et l’Histoire n’y trouve évidemment pas son compte.
     

    "La justice exacte et envers tous ; la vérité complète et sur toutes les choses. C’est là le droit et le devoir de l’histoire." François Guizot

  • Hier et aujourd’hui

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    Connaître l’Histoire pour comprendre le présent. Certains historiens critiquent sévèrement cette approche par trop « utilitariste » de l’Histoire mais les mêmes causes provoquant les mêmes effets, il n’est pas inutile de regarder le passé.

    A un peu plus de 150 ans d’intervalle, deux phrases, ou plus exactement deux slogans, peuvent retenir notre attention.

    Le premier est le fameux « Enrichissez-vous » de François Guizot. Avant d’être un homme politique de premier plan sous la Monarchie de Juillet, Guizot est un penseur, un intellectuel libéral au sens politique du terme, fils de la Révolution française et lecteur assidu de Montesquieu et de Benjamin Constant. Sa conception de la démocratie, quand bien même apparaissant très réactionnaire aujourd’hui, ne manque pas d’intérêt, notamment son concept de « capacité » qui a longtemps marqué le débat avant que ne s’instaure le suffrage universel. La phrase de Guizot a été et est encore utilisée par certains, notamment à gauche, pour ce qu’elle n’était pas, à savoir un slogan économique dans la frénésie ambiante, il est vrai assez affairiste, régnant sous Louis-Philippe. Le véritable sens de la phrase de Guizot était en fait politique : le suffrage - le droit de vote - étant fixé par le cens, c'est-à-dire le montant de l’impôt payé par le citoyen lié à son revenu, l’idée de Guizot consistait à dire que si vous voulez être un citoyen avec un droit de vote, il faut vous enrichir – et donc payer le cens - pour être en « capacité » de voter. La phrase n’était pas un appel au développement de l’affairisme ou à l’exploitation des uns par les autres.

    Le second slogan est actuel : « Travailler plus pour gagner plus », phrase qui a, en partie, fait l’élection de l’actuel Président de la République. A l’inverse de Guizot, Nicolas Sarkozy n’est pas un intellectuel – ce n’est pas un reproche – et sa phrase est, elle, à l’inverse encore, une phrase économique qui a eu une utilisation politique. Le succès annoncé par le gouvernement Fillon des mesures venant appuyer la volonté politique exprimée par le slogan ne laisse pas de surprendre, car si le nombre d’heures supplémentaires déclarées a bien considérablement augmenté, il semble que le nombre moyen d’heures travaillées dans le mois soit stable sur le dernier trimestre ! Chacun interprétera cette contradiction suivant sa sensibilité politique.

    Ces deux slogans ont quand même deux choses en commun. D’abord ils font appel au bon sens. Après tout « Enrichissez-vous » n’est pas, pris au pied de la lettre, forcément une mauvaise chose, tout comme le « Travailler plus pour gagner plus » qui vante indirectement le mérite du travail. Le problème est que ce bon sens est mal traité dans l’affaire car les deux slogans donnent par trop dans le simplisme. Ensuite ils sont des leurres pour la démocratie. Qui peut raisonnablement croire que François Guizot était partisan d’un suffrage élargi et qu’il faisait le nécessaire pour que la richesse se développe de telle manière que le plus grand nombre puisse voter. Qui peut raisonnablement penser que Nicolas Sarkozy créé – ou est en position de  créer - aujourd’hui les conditions économiques pour que les personnes puissent travailler plus pour gagner plus ? En cela, les deux slogans sont essentiellement démagogiques, chacun à leur manière.

    Hélas, Chers Lecteurs, il n’y a aucun lien direct avec notre arrondissement sauf peut-être que Guizot a vécu un bon moment au Ministère des Affaires étrangères qui se trouvait au 19ème siècle au coin du boulevard des Capucines et de la rue du même nom et que Thiers, acteur de la chute de Guizot en 1848, habitait place Saint Georges. A notre connaissance, Nicolas Sarkozy n’a pas de lien particulier avec le 9ème arrondissement de Paris.

  • Paris dans et hors ses murs

    On a évoqué les différentes enceintes de Paris dans un article récent concernant l'extension de la ville. L'historien Bernard Vassor fait le point dans un petit article publié sur son blog : Petite histoire simplifiée des enceintes de Paris.

  • La Nouvelle Athènes

    Le numéro 24 du magazine Le Paris du 9e paru début novembre publié par les bons soins de la Mairie de notre arrondissement nous parle en page 8 du café restaurant La Nouvelle Athènes qui a ouvert ses portes récemment. Sans vouloir jouer ni les cuistres ni les redresseurs de tort, c’est l’occasion de revenir sur un sujet qui fâche et de corriger quelques erreurs.

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    Il est d’abord nécessaire de rappeler que le bâtiment construit au numéro 9 de la place Pigalle en 2005/2006 a fait l’objet de nombreuses contestations, tant parce qu’il a entrainé la destruction d’un café historique que par son architecture qui ne respecte en rien l’environnement de la place. Il est vrai que le réaménagement général de cette même place Pigalle dans le cadre des travaux des Espaces Civilisés relève plus du saccage général et d’une transformation de la place en nœud de circulation routière que d’un souci historique ou esthétique. On se demande à quoi a pensé l’Architecte des Bâtiments de France en charge du 9ème en donnant son accord à ce réaménagement, lui qui est le plus souvent si sourcilleux sur des détails de bien moins grande importance.

    C’est donc avec regret et inquiétude que les amoureux de Pigalle ont vu disparaître l’ancien café la Nouvelle Athènes et c’est avec plaisir que nous avons pu constater que le nouveau propriétaire des lieux avait compris son importance en reprenant le même nom, voire son esprit.

    Contrairement à ce nous dit Le Paris du 9e, l’ancien café n’a pas été construit en 1870 et n’a pas donné son nom au quartier, c’est exactement l’inverse. Le nom de Nouvelle Athènes a été donné au quartier sous la Restauration et, à en croire Maryse Goldenberg dans son Guide du promeneur du 9e aux éditions Parigramme, « en témoignage de la grécomanie qui avait saisi les Français lorsque les Grecs se soulevèrent contre la domination turque en 1821 ». Notons d’ailleurs que le quartier de la Nouvelle Athènes correspond plus aux rues St Georges, Notre Dame de Lorette qu’à la place Pigalle.

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    Le café de La Nouvelle Athènes, l’ancien, situé au 9 place Pigalle a été dans les années qui ont suivi la guerre de 1870 le lieu de rendez vous des Impressionnistes. Manet, Monet, Pissarro, Degas, Renoir, Cézanne, Sisley et bien d’autres peintres, tout comme Zola, Maupassant s’y sont croisés. Si cette aventure des Impressionnistes vous intéresse, vous trouverez dans l’excellent livre Histoire de l’Impressionnisme de John Rewald paru chez Hachette collection Pluriel  (10.50€) beaucoup d’informations très détaillées sur les rencontres au café de La Nouvelle Athènes. Et vous trouverez  dans le non moins intéressant L’aventure de l’Impressionnisme de Jean Jacques Lévêque parue chez ACR Edition collection PocheCouleur des reproductions commentées des tableaux de ces peintres, dont ceux montrant le café de la place Pigalle.

    Si l’architecture extérieure du nouveau bâtiment est, disons, contestable, reconnaissons que l’intérieur est très réussi, que l’ambiance musicale  jazz est aussi bien dans l’esprit du Pigalle des années 30 et que l’accueil y est sympathique. Ils ont ouvert une page sur MySpace où vous trouverez le programme musical. Là nous serons d’accord avec Le Paris du 9e, franchissez la porte de La Nouvelle Athènes !