Les listes des candidats ne vont pas tarder à être publiées, la date limite étant le 14 février prochain. Chaque parti, chaque tête de liste, doit remettre une liste comportant autant de candidats qu’il y a de postes de Conseillers d’arrondissement à pourvoir : 14 dans le 9ème, 42 dans le 18ème par exemple. Comment « lire » ces listes, quelles informations contiennent-elles au-delà des noms des candidats ?
On peut regarder les listes suivant deux critères :
- la composition de la liste elle-même ;
- le rang occupé dans la liste par le candidat.
La composition de la liste donne des informations sur la façon dont la tête de liste envisage la gouvernance de l’arrondissement et sur les équilibres politiques. Par exemple, le Parti Socialiste s'est imposé d'établir une liste avec une stricte parité homme femme, inclure un(e) candidat(e) issu(e) du Parti Communiste et un(e) candidat(e) issu(e) du Parti Radical de Gauche. La liste UMP devrait comprendre des candidats venus de la gauche tendance Bockel ou Besson. Manifestement, la liste UMP et la liste PS comporteront des candidats dits « de la société civile » - non politiques, c'est-à-dire non inscrits dans un parti - comme on le sait déjà pour Roger Auque (liste Burkli) ou Thierry Cazaux par exemple (liste Bravo). La quantité de ces personnalités civiles sera un signe.
Le rang occupé dans la liste par chacun des candidats est une information importante à regarder en fonction du mode d’élection des Conseillers.
Le 9ème envoie 4 personnes au Conseil de Paris. Considérant le mode de scrutin, le vainqueur, c'est-à-dire celui qui aura la majorité, enverra 3 personnes au Conseil de Paris, c'est-à-dire les 3 premiers de sa liste. Si le vainqueur gagne avec une forte majorité, il en enverra même 4 (les 4 premiers) mais l’hypothèse est peu probable dans notre arrondissement. Le vaincu enverra donc une seule personne au Conseil de Paris. A cet égard, la nature - personnalité « politique » ou « civile » - des 3 ou 4 premiers est intéressante : par exemple, ce n’est pas par hasard si Philippe Torreton est numéro 3 sur la liste Bravo.
Le 9ème a 14 Conseillers d’arrondissement. Là encore le mode de scrutin favorise le vainqueur qui se voit attribuer d’emblée 7 postes pour avoir la majorité des voix plus d’autres postes au prorata de la répartition des 50% restants. C’est assez compliqué, hélas, mais disons que le plus probable dans notre arrondissement, considérant les rapports de force politique, est que le vainqueur se verra attribuer au total 10 ou 11 postes (7 dus à la majorité + 3 ou 4 en fonction de l'étendue de sa majorité) et le vaincu 3 ou 4. Donc, en clair, cela signifie que les candidats en position 11,12,13 & 14 sur les listes ont peu de chance de siéger, quelque soit le résultat du scrutin.
Le rang prend toute son importance pour le second tour en fonction des résultats du premier. Par exemple, imaginons un instant que le MoDem et l’UMP passent un accord pour le second tour. Il faudra fusionner les listes (garder 14 candidats pour 28 postulants) et des personnes devront donc sortir. Cela se fera en fonction de leur rang sur la liste du premier tour. [NB : cette hypothèse est plausible seulement si le MoDem ne dépasse pas les 10% des suffrages au premier tour.Si il il dépasse les 10%, il pourra maintenir sa liste]
Le mode d’élection à Paris est très complexe. Il assure certes une majorité dans les Conseils d’arrondissement mais n’assure rien en ce qui concerne le Conseil de Paris.
Pour l’arrondissement, il élimine les « petits » partis et sans dire bien sûr que la représentation est illégitime, elle est peu à l’image de l’électorat. Par exemple, l’équipe actuelle a gagné en 2001 avec 730 voix d’avance sur quelques 19 000 votants mais le Conseil d’arrondissement est composé à 80% par la liste qui a gagné.
Pour Paris, les listes Delanoë en 2001 étaient minoritaires en voix sur Paris mais sont majoritaires au Conseil de Paris !
Tout cela pour dire que la lecture de la composition des listes sera très instructive.