Denis Baupin a tenu hier soir à l’espace Saint Martin dans le 3ème arrondissement une première réunion publique pour parler de son programme 2008-2014. Il y avait là quelques têtes de listes d’arrondissements (pas toutes), quelques célébrités du monde "Verts" comme Daniel Cohn-Bendit ou Yves Cochet, la Secrétaire Nationale des Verts Cécile Duflot et quelques personnalités en soutien comme le professeur Belpomme.
Comme souvent – on serait tenté de dire comme toujours - chez Les Verts, cela s’est passé dans une décontraction certaine et un désordre sympathique. Prévue pour 19h, la réunion n’a commencé qu’à 20h15, dans la bonne humeur, mais sans un mot ni d’explication ni d’excuse.
Vous pourrez consulter le programme des Verts sur le site de Denis Baupin. Celui-ci – le programme - est nettement marqué à gauche et Denis Baupin le revendique haut et fort. Pour lui, l’écologie est une rupture, les enjeux environnementaux sont des enjeux sociétaux qui impliquent nécessairement des changements drastiques dans nos comportements habituels. Il ne s'estime ni idéologue, ni rêveur, juste conscient des défis auxquels nous sommes confrontés et qu'il veut affronter avec réalisme.
Juste à titre d’exemple, là ou les socialistes prévoient 40 000 logements sociaux pour la mandature 2008-2014, Les Verts en préconisent eux 9000 par an soit 54 000 ! Là où les socialistes veulent augmenter les capacités d’hébergement pour les exclus et les SDF, Les Verts veulent que plus aucune personne ne couche dehors en 2014. Là où les socialistes parlent d’une meilleure justice sociale, Les Verts pensent à un revenu minimum pour TOUS les parisiens. Nous reviendrons sur ces points.
Nous mentionnons ces sujets simplement pour illustrer la différence dans les projets des uns et des autres car Les Verts savent et disent que leur allié « naturel » est le PS, Bertrand Delanoë. Non pas que tout soit idéal dans leurs relations, mais pour Les Verts il n’y a pas d’autre alternative qu’une alliance avec le PS au second tour. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Il y a des sujets qui fâchent – la construction de tours par exemple – et des positionnements rédhibitoires : si le PS s’associe au MoDem, Les Verts ne seront pas leur allié. Car la stratégie risquée de Denis Baupin est la suivante : il veut instaurer au premier tour un rapport de force avec le PS qui lui permette de mettre en œuvre les idées qui sont les siennes. Quitte à ce que le pari soit perdu et que Les Verts disparaissent de la scène politique parisienne si leur score est trop faible. On peut y voir soit de l’intégrisme soit de l’honnêteté démocratique, c’est selon, mais reconnaissons que cela ne manque pas d’un certain panache. Denis Baupin le dit sans hésiter « je confie le sort des Verts à Paris aux électeurs ».