Nous avions capté des artistes, en octobre dernier, au beau milieu de leur travail sur les façades du boulevard Magenta à l'angle de la rue du Faubourg Saint-Denis. Voir notre article sur le blog. Cette fois, notre découverte a été faite sur la toile mais mérite un regard attentif.
L'artiste se nomme Ludo, a une trentaine d'années, étudie l'art à Milan; c'est un Parisien qui couvre les murs, disponibles, de grandes affiches en papier, qui interpellent les passants. Les sujets sont dérangeants, de nature écologique pour le message qu'elles véhiculent et d'inspiration moderne alliant nature et technique pour la forme. Ludo s'interroge sur ce que perçoivent les passants de la rue : sont-ils encore sensibles à ce qu'ils voient en grand format sur les murs, les affiches, mobiles ou fixes. Ne sont-ils pas complètement ensevelis sous les quantités de publicité qui envahissent les murs des villes et des campagnes. C'est une question que notre association se pose régulièrement aussi.
Dans la vidéo ci-dessous (5:42), du documentaire Défense d'Afficher, chapitre sur Paris, Ludo fait une autre remarque pertinente, à savoir qu'une figure provocante n'est pas forcément ressentie comme provocante ou hors des normes, si elle est accompagnée du logo d'une marque. Comme si les marques à vouloir retenir l'attention par tous les moyens n'avaient pas tout bonnement réussi à émousser totalement le sens critique de leurs contemporains, leur sensibilité à terme... On ne verrait plus grand chose dans cette bouillie d'informations publicitaires. On ne ressentirait plus rien.
LUDO / PARIS [subtitled] par DEFENSE_DAFFICHER
La sensibilité de l'artiste est manifestement tournée vers l'écologie et la défense de l'environnement et de l'humain. Il compose des formes organiques d'autant plus menacées par la juxtaposition d'armes, qui en partie les constituent, que le tout forme un ensemble cohérent. A faire froid dans le dos au détour d'un recoin sombre.
Pour aller plus loin dans la connaissance de cet art des rues, et des oeuvres qu'il montre :
Ce documentaire sur le Street Art était dans la Sélection Officielle du Prix Europa 2012 à Berlin et reçut à Perpignan le Prix France 24-RFI dans le cadre de Visa pour l'Image, la même année. Il parcourt huit villes dans le monde où cette forme d'expression est vécue comme un blog social. Prenez le temps de la voir : on peut le visionner sur le site de FranceTV --> http://www.francetv.fr/defense-d-afficher/
Athènes 27 décembre 2012 (Crédits Photos LTM)
Commentaires
Bonjour, oui je me souviens bien de votre article d'octobre dernier:
http://actionbarbes.blogspirit.com/archive/2012/09/30/du-street-art-par-un-beau-dimanche-ensoleille.html
Merci d'aborder les projets artistiques de nos quartiers. C'est sympa et agréable de voir différents aspects dans notre cadre de vie urbain, qui a besoin de tels projets, moyen de faire vivre la culture pour tous !
La rue est une véritable gallérie d'art et je pense que canaliser la créativité des "street artists"pour embellir le quartier serait avantageux pour tous! Les murs sont libres pour l'expression des artistes comme Ludo et personnellement j'aime les découvrir.
Et si nous organisions un concours d'une autre expression artistique pour nos rues. Le Street Art pour les rideaux de fer des commerçants du 18eme.. avec des thèmes pour valoriser l'histoire du quartier..tout en rendant les boutiques, fermé le soir, attrayantes pour les touristes mais aussi pour les habitants du quartier.
Pour la rue d'Orsel et ses boutiques de tissu .. Un thème pourrais être les tapissiers, les métiers à tisser.. les noms des villes qui tissent soies et taffetas.. lainages et lin.. la mode..
Sur la rue Steinkerque.. La seule rue empreintée par des hordes de touristes du matin au soir pour accéder au Sacré Coeur, un thème pourrait être des représentations du Sacré coeur et les environs.. ou un hommage aux artistes comme Utrillo qui les ont déjà peint..
Sur des multiples rues avoisinantes, la ou les boutiques sont toutes fermées le soir avec de vilains rideau de fer, on pourrait demander aux artistes de peindre la représentation de la boutique dans la journée pour qu'on la remarque à toute heure..et la découvrir même fermé.
Qu'en pensez vous?
En ce qui me concerne, je trouve que c'est une idée très chouette, pardon, très intéressante. Il me semble avoir vu des rideaux de fer de boutique, peints sur des thèmes repérables, non loin du castorama de la place Clichy, dans la rue qui longe à gauche, le nom m'échappe... C'était très réussi. Pour réaliser ce genre de décor, il faut les artistes et l'aide de la mairie, puis une asso ou un collectif de riverains pour mettre le tout en marche.
C'est un beau projet digne d'intérêt. Vous cherchez des acolytes pour le faire avancer ? On en reparle à la rentrée.
La rue que je cherchais... rue Cavalotti !