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Municipales 2008 - La mixité sociale : utopie ou nécessité ? Comment la réaliser dans notre arrondissement ?

Nous publions aujourd'hui le deuxième des 3 points de vue que nous avons demandé aux candidats tête de liste dans notre arrondissement pour les 4 grands partis politiques.

Le second sujet est la mixité sociale.

 

Nota important : les lecteurs de ce blog peuvent bien sûr commenter - c'est même recommandé - et suivant la nature des interpellations, un droit de réponse pourra être accordé.

Commentaires

  • Tout dépend ce qu'on appelle mixité sociale.

    Mixité sociale, point trop n'en faut! C'est comme tout, il faut y aller mollo.

    Mais, pour l'instant, on a de la marge. Trop de ghettoïsation dans les deux sens. Gentrification, on dit, non?

    Dans le 5eme on ne peut pas dire qu'il n'y a pas une certaine mixité. Toutes les religions sont représentées par exemple: la mosquée est à deux pas du Crijf. Il y a des catho et des bouddhistes aussi.
    Sur le plan de l'hétérogénéité des revenus, c'est peut-être différent. Pour se loger, ça n'est pas facile...

  • Pour moi mixité sociale signifie clairement diversité de classes sociales ! je suis de ceux qui pensent que, hélas, la défense des intérêts prime sur tout autre critère dans la vie actuelle. La diversité cultuelle ou culturelle n'est pas la mixité sociale

  • Aborder le thème de la mixité sociale, c’est prendre en compte les évolutions de ces dernières années dans Paris et l’IDF. Le IXème a ses particularités certes, mais n’échappe pas à la règle générale du « vivre entre soi » voulu et/ou imposé par des paramètres externes. C’est pour cette raison que, arbitrairement, je dépose ma contribution sous le texte d’introduction de Didier.
    Aucune proposition locale des candidats, ne peut être détachée de son programme cadre (ce qui n’exclu pas, quelques adaptations locales « cosmétiques »).
    La mixité sociale en milieu urbain, c’est le vivre –ensemble.
    Deux facteurs font qu’il y a mixité sociale ou pas : l’habitat et l’école. On pourrait ajouter la mobilité, mais en minorant considérablement ce facteur pour Paris intra-muros.
    En IDF et donc à Paris, au fil des années, on a vu se constituer des ghettos aux extrémités du spectre social. Ghettoïsation des riches, et à l’autre extrémité, des quartiers de « relégation ».
    Le discours républicain, place la mixité au centre des actions publiques et du fonctionnement des institutions.
    Or, les faits témoignent que les actions publiques ne vont pas toujours dans le sens de la mixité sociale. Pourquoi ?
    Un choix a été fait il y a quelques décennies, celui d’évacuer la mixité sociale en favorisant l’accessibilité (transports en commun, réseaux autoroutiers). Les outils de l’accessibilité ont permis d’économiser une politique de maîtrise du foncier. Cette politique a favorisé le départ des revenus médians d’abord vers la 1ère couronne et ensuite, vers la 2ème couronne. Aujourd’hui, la donne a totalement changée. L’énergie est chère, le déplacement coûteux et pénible.
    La mixité sociale passe par une politique de l’habitat (constructions de logements, maîtrise du foncier). Cela passera probablement par une densification de la ville centre. Sous quelle forme ? Quel périmètre ? Compte tenu de la rareté du foncier dans certains quartiers, peut-on espérer une bonne mixité sociale ?
    La mixité sociale commence à l’école. La carte scolaire (pour école publique uniquement) permet-elle d’atteindre l’objectif de mixité ? La notion de « busing » est un leurre (voir expérimentation aux USA).
    Pour atteindre cette mixité, ne faut-il pas une meilleure répartition des différentes couches sociales dans l’intra-muros (J’ajoute que je n’imagine pas de faire traverser Paris tous les matins à nos chères têtes blondes !) ?
    Lorsque l’on lit les programmes « locaux » des 4 listes, les propositions me paraissent timides et pour l’une d’entre elle, vraiment pas à la hauteur des enjeux.
    La mixité sociale ne s’impose pas, elle doit se vivre !

  • Je ne peux que vous remercier et approuver ce que vous dites Bernard. Quitte à me répéter, je reste néanmoins frappé par les démonstrations faites par le sociologue Louis Chauvel dans "Les classes moyennes à la dérive" et par Eric Maurin dans "Le ghetto français" où en gros ils disent que la mixité sociale ne peut exister que si les populations la veulent or elles ne la veulent pas en ce moment - Je cite : "si déchirement il y a, il est d'abord l'oeuvre d'élites qui mobilisent toutes leurs ressources pour se mettre à l'écart" ou encore "Pour comprendre le problème posé par la sagrégation urbaine, il faut bien avoir en tête qu'elle n'est pas la conséquence d'une inertie sociale, mais le résultat du processus de mobilité stratégiques par lesquels les classes sociales se fuient sourdement" Eric Maurin - les deux volumes dans l'excellente collection la République des Idées au Seuil

  • Vous mettez le doigt sur le point principal Didier! Il faut dékoulakiser le IXè!

    Sauf que je ne suis pas entièrement d'accord: tout dépend de ce qu'on vise comme "entre soi". Certains endroits, comme, le XVI, sont effectivement efficacement fermés aux autres. Le IX n'est pas lui-même ouvert aux banlieusards à casquette. Mais la tradition locale et l'aspiration de pas mal de bobos qui s'installent reste tout de même de conserver une forme de mixité. C'est sur l'argent nécessaire pour rester que ça bloque. Donc même si la situation est difficile, ce n'est pas une cause perdue comme, disons plus à l'ouest.

  • Si j'étais cynique, Tonio, je dirais que la forme est différente mais que le résultat est le même, que les bobos du 9e sont des hypocrites contrairement aux bourgeois du 16e ! :-))) On ne veut pas s'avouer - ou on ne se rend pas compte - mais on le fait, c'est inconscient, mais c'est là quand même.

  • L’ouvrage : « les classes moyennes à la dérive » de L. Chauvel est un tentative (réussie mais de lecture assez compliquée) de la paupérisation (dérive) des classes moyennes. Par contre, l’ouvrage d’Eric Maurin « le ghetto français » aborde la question de l’ »entre-soi »
    Pour ceux qu’ils ne l’ont pas lu, l’auteur explique que la société urbaine se caractérise par une recherche beaucoup plus forte qu’avant de l’ « entre-soi ». Cette théorie est contestée par de nombre chercheurs. Auparavant, les inégalités existaient entre régions. Ces dernières se sont estompées pour se déporter dans les centres villes. Le titre « le ghetto français » est probablement exagéré.
    Quelles sont les raisons qui conduisent à l’« entre-soi » ? La sécurité, la qualité des logements, des équipements de proximité mais surtout la réussite scolaire que l’on souhaite pour ses enfants. Leur destin est lié à un environnement social qui in fine, pèsera sur la réussite ou l’échec scolaire. Selon E. Maurin sic : « A l’entrée dans l’âge adulte, les enfants des diplômés du supérieur résident dans des quartiers où l’immense majorité des jeunes de leur âge poursuivent des études supérieures, tandis que les enfants des personnes sans diplômes vivent dans des contextes où la plupart des jeunes de leur âge sont déjà sur le marché du travail. »page 35
    En France, ou à Paris, la mixité sociale au sens de cohabiter avec les classes populaires est « acceptable ». Par contre, « mélanger » les enfants à l’école, cela est plus difficile voire inacceptable pour de nombreux parents.
    Le couple « école/logement » est un facteur déterminant dans le développement de la mixité sociale.
    Il me semble que C. Lepage (MoDem) affectait (sauf erreur) à la « classe moyenne », le rôle de lien « social » entre les couches populaires et la « classe supérieure » . Curieux, sachant que chacun « cherche à se tenir à distance de celui qui est juste en dessous et de se rapprocher de celui qui est juste au dessus ».
    Bis repetita placent, il y a 2 voire 3 candidats qui devraient rapidement acheter et lire les 2 ouvrages mentionnés ci-dessus.
    La « mixité sociale » ce n’est pas faire cohabiter des pauvres , des moyens et des riches ! Ce n’est pas non plus , vivre à côté les uns des autres ( structure en couches sans lien entre elles).
    Favoriser la mixité sociale, c’est repenser la ville centre , stopper la « machine » à créer des inégalités.
    Ce thème est un débat de fond (s) et pas uniquement municipale
    c'est probablement pour cette raison que les réponses sont étriquées

  • Dites Bernard, avez vous des chiffres sur le nombre de célibataires à Paris, enfin je veux dire de personnes vivant seules ou sur le nombre de couples sans enfant ? Je pose la question car on me parle toujours des enfants et il me semble qu'il y a dans cet argument un refus de prendre en compte la réalité, c.a.d un bon vieil égoïsme de classe et de protection, le tout dans un environnement individualiste forcené

  • Je comprends votre raisonnement, je me suis posé la même question il y a déjà quelques mois.
    Rapidement en quelques « clics », je n’ai pas de chiffres disponibles sous la main. Je vais chercher côte INSEE ,c’est l’intérêt des recensements très fréquents, ou dans ma BdD.
    Par ailleurs, un des facteurs de la forte demande de logements (sociaux ou pas), c’est d’une part le nombre important de célibataires (pas uniquement à Paris) et d’autre part, l’éclatement de la famille « traditionnelle »

  • @Didier
    j'ai qq chiffres sur la population des ménages de 2004 et 2005
    source INSEE . Par contre , je n'ai (pas encore) la ventillation exacte dans chaque catégorie (célibataire sans enfant ,avec enfant ...)
    source INSEE 2004 Structure de la population Paris
    Hommes 46,9%
    Femmes 53,1%
    Pyramide des âges Paris
    Plus de 75 ans 7,9%
    60 - 74 ans 11,7%
    40 - 59 ans 26,1%
    20 - 39 ans 36%
    0 - 19 ans 18,3%
    Ménages Paris
    Nombre total de ménages 1 110 912 et 1 119 430 (2005)
    Ménages de 1 personne 52,4%
    Ménages de 2 personnes 25,9%
    Ménages de 3 personnes 10,5%
    Ménages de 4 personnes 7,1%
    Ménages de 5 personnes 2,7%
    Ménages de 6 personnes ou plus 1,4%

    Source INSEE 2005 Répartition
    Célibataires :49%
    Marié ( e) : 37%
    Veuf(ve) : 6%
    Divorcé(e) : 8%

  • Excellent ces chiffres Bernard, merci. Comme pour tous les chiffres, j'y vois ce que j'ai envie d'y voir soit que plus de 78% des ménages parisiens sont sans enfant ( 1 ou 2 personnes 52.4+25.9) donc quid de l'argument mettant en avant les mômes pour la mixité sociale, l'école lieu de brassage et tout le toutim ????? si il n'y a rien à brasser ! je suis même presque sûr que la CSP des ménages de 1 personne est quasiment le même à Paris, enfin, c'est un pari. Donc pour moi l'exclusion fonctionne de manière inconsciente mais elle fonctionne. Ca me fait penser à ces enquêtes qui disent qu'Arte est la chaine TV favorite des francais mais c'est TF1 qui ramasse la mise : les français sont pour la mixité sociale mais dans le quartier voisin, chez eux ils se protègent ! Vive l'entre soi.

  • Malheureusement pour l’instant, je ne suis pas en possession de chiffres plus détaillés (nbre enfants par ménage)
    L’école est un des facteurs qui devrait contribuer à une bonne mixité sociale. A Paris plus ou moins qu’ailleurs ?
    Au vu de la répartition de la population on serait tenté de dire, un peu moins qu’ailleurs, mais …
    Les paramètres majeurs sont la qualité des logements (prix/m²), les équipements de proximité, la sécurité.
    Compte tenu de ce qui précède, cela engendre des comportements de type « inconscients »
    Reste, que maintenir le système en place « coupure Est/Ouest) » n’est pas acceptable.
    La prise en compte doit être globale

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