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Printemps de la Démocratie 2006

La 4ème édition du Printemps de la Démocratie s’est tenue samedi 25 mars dans les salons kitch de l’Hôtel de Ville. Retour aux sources en quelque sorte pour cette manifestation annuelle organisée par la Mairie avec le soutien de la Mission Démocratie Locale après le demi succès du grand happening de Bercy en 2005 qui avait vu se mélanger Conseils de quartier, associations, citoyens individuels et joyeux touristes dans un désordre assez inefficace. On n’avait donc convié pour 2006 que les seuls Conseils de quartier, les membres des Conseils de la Jeunesse et ceux des Conseils de Résidants Etrangers non Communautaires. Ce qui fait que la grande salle des fêtes lors de la séance d’ouverture était assez remplie.

 

Après 4 années d’existence des Conseils* à Paris, il est temps de faire un premier constat de leur fonctionnement, de leurs activités et de voir comment améliorer les choses. Quatre ateliers de travail étaient donc prévus pour partager les expériences et alimenter le réservoir à idées autour de quatre thèmes :

- bilans et perspectives des concertations mises en débat

- les acteurs de la société civile partenaires des instances de démocratie locale

- comment ouvrir les instances de démocratie locale à de nouveaux publics

- des projets aux réalisations : 4 ans après, bilan et perspectives

 

La séance plénière de synthèse en fin de matinée a permis de tracer un profil des points positifs, négatifs et des actions qui pourraient être lancées.

 

Côté positif, on sent une volonté réelle des acteurs de la démocratie locale à s’investir et à développer les activités des Conseils. Les idées ne semblent pas manquer et chacun reconnaît que même si ils ne sont pas parfaits, les outils pour pratiquer cette démocratie participative existent.

 

Les aspects négatifs sont bien sûr les plus nombreux. Outre l’hétérogénéité des Conseils, notamment des 121 Conseils de quartier, c’est bien évidemment la participation des parisiens qui pose problème. 25 000 participants aux seuls Conseils de quartier en 2005 reste un résultat assez moyen au regard de la population de la ville. Les raisons de cette désaffection sont nombreuses. Pratiques d’abord : les horaires, les lieux des réunions ne sont pas toujours bien adaptés. Mais les sujets traités eux-mêmes, le fonctionnement des Conseils, leur utilité sont certainement les freins les pus puissants. Beaucoup de gens s’interrogent pour savoir si les Conseils sont de simples organes de consultation ou bien de véritables organes de concertation ? La crainte d’une espèce de récupération par les partis politiques des actions menées par les Conseils est aussi un facteur de réticence tant il semble que la volonté des parisiens soit de bien faire la différence entre ce qui relève des actions lancées par les « institutionnels » et leurs actions propres. En clair, les Conseils sont encore vécus comme étant encore trop proche des autorités en place. Un point particulièrement négatif a été noté, il s’agit de la très faible participation des jeunes aux Conseils.

 

Dans ce contexte, la principale préoccupation est donc d’assurer aux Conseils une meilleure participation des habitants. Deux pistes principales sont clairement ressorties. D’abord et quand ce n’est pas le cas, mieux marquer la coupure entre les Conseils et les élus. Ceux-ci ne doivent plus être les organisateurs des réunions ni les présider. Ils peuvent y participer mais à condition d’y être invités. Ensuite ouvrir les Conseils à des populations qui ne se sentent pas forcément concernées en les organisant dans les lieux où se trouvent ces populations. Cafés, foyers, centres sociaux, lieux associatifs, etc. … voire lycées ou collèges afin que les jeunes participent. La nécessité de décloisonner les Conseils en les réunissant tous dans la même structure a été évoquée. Le sujet reste difficile car s’il est vrai que les jeunes par exemple doivent être considérés comme des citoyens à part entière dont la parole doit être écoutée au même titre que celles des adultes, cette prise de parole par la jeunesse dans un monde d’adultes plus aguerris aux débats n’est pas toujours chose évidente et bien souvent est l’unique raison de leur non participation à ce type de réunion.

Enfin, une majorité s’est dégagée pour se plaindre du mauvais fonctionnement dans la circulation d’informations entre l’Hôtel de Ville et les Conseils, le problème se situant sans doute au niveau des Mairies d’arrondissement qui ne jouent peut être pas pleinement leur rôle de relais avec la Mairie de Paris. Des efforts ont été promis dans ce sens afin d’améliorer la communication entre le niveau central et les Conseils, notamment en ce qui concerne les réponses aux vœux émis par les Conseils mais aussi les décisions prises suite aux propositions des mêmes Conseils.

 

En début d’après-midi, Bertrand Delanoë est venu dire toute l’importance qu’il accordait non seulement à la pérennité des Conseils mais aussi à leur développement. Il dit ne pas vivre l’existence de la démocratie locale en compétition avec la démocratie représentative mais en complément de celle-ci. Il analyse la relativement faible participation des Parisiens aux Conseils par le fait que la démocratie à Paris reste un phénomène nouveau, le statut particulier de la Ville tout au long de son Histoire n’ayant pas permis qu’elle s’y implante comme c’est le cas pour d’autres grandes villes de France comme Lyon ou Marseille.

 

Pour terminer la journée, un représentant de la ville de Madrid est venu présenter ce qui est mis en place là bas depuis 2003, la Maire de Montreuil a parlé de l’expérience de sa ville en la matière depuis 1995, le Vice Président de la Communauté d’Agglomérations Lyonnaises des actions et des structures mises en place et la Vice Présidente de la Région Ile de France des projets en matière de démocratie régionale.

 

Qu’en conclure ? Paradoxalement, le lancement des Conseils aura sans doute été la chose la plus facile. Assurer leur pérennité mais surtout leur efficacité c'est-à-dire leur développement semble être plus difficile. En ces temps de crise sociale et de grands doutes voire de défiance vis-à-vis de la chose politique, il y a certainement quelque chose à faire avec ces Conseils. Ils ne sont pas, à coup sûr, la panacée universelle mais une piste à ne pas négliger et restent dépendants de la bonne volonté de chacun.

 

* par Conseils, entendre non seulement Conseils de quartier mais aussi Conseils de la jeunesse et des Résidants Etrangers non Communautaires

Commentaires

  • A voir également sur le sujet des avis très partagés ou avisés sur le Blog du 16ème, article en date du 26 mars:

    http://www.paris16info.com/
    ou sur celui du 12ème:

    http://belairsud.blogspirit.com/archive/2006/03/26/printemps-de-la-democratie.html

    Bonne participation à tous ces quartiers.

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