Any Boutique, une boutique de prêt-à-porter et accessoires (!) un peu désuète, il faut bien le dire, mais qui avait sa clientèle fidèle depuis des lustres dans le haut de la rue de Rochechouart. Depuis quelques semaines, une affichette proclamait que les derniers articles vous seraient cédés à moitié prix, et que la boutique était à vendre. Voilà, c'est dit, "on ferme boutique" !
Le tronçon de la rue de Rochechouart entre la rue du Delta et le boulevard n'est pas au plus haut de sa forme, au niveau des commerces. La pharmacie à l'angle a fermé, avant l'été de mémoire, les deux locaux de l'immeuble au 90, chez Camille, un bar assez pittoresque du temps de sa splendeur (petite visite sur le blog de Paris-Bise-Art s'impose), et un quincaillier, sont dans un état désespéré qui dure depuis bientôt dix ans. Des renseignements glanés auprès des services de la Ville de Paris et du bailleur social, propriétaire de l'immeuble, nous ont appris qu'un litige sur les indemnités opposaient les parties, locataire contre bailleur, et qu'en attendant une résolution acceptée par tous, l'état des lieux continuait de souffrir, voire de se dégrader.
En revanche, d'autres ont ouvert au cours de l'année, rue de Rochechouart aussi, mais en amont de l'avenue Trudaine. Citons notamment les quatre restaurants en pieds de marmite au niveau de l'école maternelle : Papilles (on aime la "cuisine réconfortante, en service continu" !), L'Epuisette, Paccio et sur le trottoir de la maternelle en face, Faggio.
Ces deux situations contrastées à quelques centaines de mètres l'une de l'autre montrent bien ce que l'environnement peut apporter, et combien la tendance est fragile. Laissez se dégrader plusieurs locaux et ce sont les boutiques les plus proches qui commencent à voir sombrer leur chiffre d'affaires. Ouvrez un bar branché (type le Dunkerque ou Chez Bouboule) et les autres suivent. Souvent.
En l'occurence, si Any boutique a fermé, ce n'est pas dû exclusivement à la proximité des deux boutiques délabrées les plus proches, avouons que la ligne de prêt-à-porter avait sans doute besoin d'un petit coup de jeune, mais cette proximité n'a pas aidé. Hier, nous avons poussé la porte pour prendre des nouvelles... une couturière piquait derrière sa machine au fond du local, seuls quelques vêtements étaient encore exposés dans la vitrine et l'affiche de solde avait disparu. "La boutique n'est plus à vendre" nous a dit cette femme sans s'étendre sur les circonstances.
Si vous avez lu avec attention l'article de ce blog hier, 19 décembre, vous vous posez peut-être la question du rachat par la Société d'économie mixte de la ville, la Sémaest ... C'est en effet le type de commerces ou plutôt de locaux que rachète volontiers la Sémaest, qui les rénove, les remet aux normes les plus récentes, et ensuite s'enquiert d'un repreneur qui y fera vivre son négoce dans de bonnes conditions. Mais le 9e n'est pas dans le secteur d'intervention de cette fée du commerce parisien. C'est tout.
Nous souhaitons donc bonne chance à ce nouveau commerçant.
Commentaires
Mais qu'est-ce que c'est qu'un "restaurant en pied de marmite" ?
@JPD : Vous oubliez le S à restaurants !!!
Ils sont situés en pieds de marmite. Celles-ci ont en général que trois pieds, mais là nous avons offert un pied de plus à la marmite, en l'honneur de la proximité des fêtes de fin d'année. Joyeux Noël JPD !!