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Une projection émouvante à la mairie du 10e


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En cette fin d'été, alors que nous sommes tous ou à peu près rentrés à Paris, que nous retrouvons nos habitudes, nos soucis, — et nos joies et nos manies parisiennes ! — nous vous proposons de ne pas oublier le quotidien de beaucoup de nos contemporains, devenus nos voisins de quelques semaines parfois, nous pensons aux quartiers autour de La Chapelle, d'où viennent-ils, qui sont-ils ? Oui, qui sont-ils ces exilés, ces déracinés.... Le film qui sera projeté jeudi prochain à la mairie du 10e, dans la salle des fêtes au 2e étage, tente d'ouvrir une fenêtre sur leur trajet difficile et de montrer que parmi eux il y a aussi beaucoup d'enfants. 

Voici l'introduction qu'a fait France 2 lors de la diffusion de ce film sur son réseau. 

Ils s’appellent Mary, Oussama, Ayman ou Jumana. Ils ont entre 5 ans et 15 ans, ils arrivent de Syrie, fuyant la guerre et l’insécurité, espérant avec leurs parents trouver un avenir meilleur en Europe. 

Échoués sur l’île grecque de Lesbos, ce sas entre deux vies, ces enfants nous racontent le calvaire des migrants, l’horreur de la guerre, leur rêve d’une vie plus douce. Des mots d’enfants, crus, émouvants, souvent drôles, parfois terribles, toujours désarçonnants de sincérité. Alors que la crise des réfugié effraye l'Europe, la parole de ces enfants de l'exode vient bousculer nos consciences...

C’est une image qui a fait vaciller le monde. Le corps sans vie d’un enfant échoué sur une plage, avec un short et un tee-shirt rouge pour linceul. C’était le 3 septembre 2015, en quelques heures la photo d'Aylan est devenue une icône. Une photo qui, pensait-on alors, allait changer le cours des choses. Cette vision insoutenable, dont nous ne pouvons pas nous détacher les yeux, mais qui nous regarde autant que nous la regardons, nous dit aussi autre chose. Il y a des enfants dans cette histoire. Nous l’avions presque oublié. 
La politique, la guerre et les médias sont affaires d’adultes, mais ils sont là, pour qui veut les voir, ballotés dans cet exode aux dimensions bibliques, dans cette odyssée qu’ils n’ont pas choisie. Par centaines, ils débarquent chaque jour de Syrie, d’Irak ou encore d’Afghanistan. Lesbos, cette île mythologique à 8 kilomètres du littoral turc, est leur principal point d’entrée en Grèce. La plupart voyagent avec leurs parents. Ils fuient la même guerre que les adultes, les mêmes camps, les mêmes dangers, la même misère. 
Eux aussi ont abandonné une maison, un quartier, une famille et des amis. Eux aussi ont vécu la peur, la fatigue, la promiscuité, le péril de la traversée. Parce que l’enfance reprend encore le dessus, ils oublient l’avant et l’après, et s’oublient dans l’instant en jouant sous une tente, pendant que leurs parents se démènent pour arracher un laissez-passer.  Mais derrière ces instantanés, une autre scène affleure. Des appartements éventrés, des proches disparus, des écoles clandestines… Certains n’ont connu que la guerre. Parce que leurs visages sont autant de reproches, ces enfants n’ont pas eu droit à la parole. Ils ont été écartés par des adultes, masqués par des statistiques. On ne les a pas entendus sur les chaînes d’information. Ils sont pourtant les premières victimes et les meilleurs témoins d’une guerre civile et totale. Des désordres tragiques du monde d'aujourd'hui. Pour la première fois, L’Île aux enfants de l'exode leur donne la parole. Ces mots d’enfants sont parfois plus crus que les mots d’adultes. Mieux qu’un discours ordonné, mieux qu’un empilement de faits, ils racontent les non-dits, les ambiances, les émotions. Ils nous disent l’indicible de la guerre. Ces paroles font du bien. À ceux, peut-être, qui les lancent, mais aussi à ceux qu’elles percutent. Elles désarçonnent, émeuvent et questionnent. Tant elles nous ramènent d’un coup à l’humain.

 

Un documentaire inédit écrit par Sarah Lebas
Réalisé par Sarah Lebas et Cyril Thomas
Produit par Guylaine Loquet et Patrice Lorton
Une production Capa Presse
Avec la participation de France Télévisions
Unité de programmes documentaires : Fabrice Puchault, Barbara Hurel, Danièle Bénichou et Anne Roucan

 

Ce film était en compétition dans plusieurs festival en 2016 : le FIFIG, Festival international du Film insulaire de Groix, le FIGRA, Festival international du Grand reportage d'Actualité et du documentaire de société au Touquet, et au FIPA, Festival international de programmes audiovisuels à Biarritz. 

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