Les périmètres
Depuis un an à quelques jours près, les arrêtés anti-mendicité s’appliquaient aux quartiers des Champs-Elysées, des Grands magasins et du Louvre. Inutile de demander à la cantonade l'utilité des ces arrêtés... ils visaient principalement la tranquillité des clients et des touristes, à la demande des grandes enseignes majoritairement présentes dans les voies précitées.
Le 20 juin dernier, lors de la séance du Conseil de Paris, le nouveau Préfet de Police, Bernard Boucault, a décidé de ne pas reconduire les arrêtés anti-mendicité.
Les limites
Nicolas Lerner, son directeur-adjoint de cabinet a expliqué pourquoi et détaillé les actions policières qui sont prévues en remplacement.
Après avoir admis que les arrêtés avaient pu donner lieu à une diminution visible des délits dans un premier temps, il a toutefois tenu à souligner que les amendes n'étaient presque jamais recouvrées, que les reconduites aux frontières n'étaient pas efficaces et que la mendicité se déplaçait plutôt qu'elle ne se résorbait.
Les réactions et les débats
Jean-françois Legaret, maire du 1er arrondissement, demandait que ces arrêtés soient reconduits. A quelques fauteuils, Myriam el Khomri, adjointe au maire de Paris et conseillère du 18e, expliquait que ce n'était pas là un moyen efficace mais un simple outil de déplacement du problème. Elle souhaitait pour sa part que la police s'attache avant tout à réprimer les délits qui sont déjà définis par la loi: la mendicité agressive, l'exploitation des enfants et des personnes vulnérables. La préfecture a assuré que cette décision serait reconsidérée après un bilan très approfondi et en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain. (dans la rubrique "Revoir les débats" sur le site de paris.fr)
Les actions policières prévues en remplacement telles que les a décrites Nicolas Lerner
-une présence policière renforcée sur les sites où s'appliquaient ces arrêtés, ainsi que dans le 15e arrondissement. Les forces de l'ordre ont d'ailleurs reçu les renforts de 25 policiers roumains;
-le démantèlement des réseaux mafieux qui contraignent des enfants et des personnes vulnérables à mendier;
-la mise en cause des adultes responsables des mineurs qui commettent les délits constatés.
Il a également annoncé que Bernard Boucault se rendrait en Roumanie dès la rentrée pour rencontrer les autorités sur place.
En décembre 2011, Bertrand Delanoë avait déploré la mise en œuvre de ces arrêtés, jugés stigmatisants et inefficaces. « Tandis que les cambriolages croissent fortement cette année dans la capitale et que plusieurs quartiers populaires subissent les désagréments de trafics ou de ventes sauvages à la sauvette, faire de la lutte contre la mendicité (…) une urgence me semble injuste et inadapté. » (voir son communiqué de presse du 5 décembre 2011 lors de l'extension des arrêtés anti-mendicité)