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Propreté et nettoyage : un casse tête pour l’Hôtel de Ville ?

D’un côté il y a le nettoyage : des rues, des trottoirs, le « dégraffitage et désaffichage », le nettoyage des déjections canines, …. De l’autre se trouve la propreté, c'est-à-dire, pour faire simple, le traitement des déchets de toutes natures, de leur tri jusqu’à leur traitement en passant pas leur collecte.

 

A bien écouter les responsables, tant à la mairie d’arrondissement qu’à l’Hôtel de Ville, nous avons là deux activités très séparées, deux types de missions, bien qu’elles se partagent souvent le même personnel – il n’est pas rare que les éboueurs du matin se transforment en balayeurs de l’après midi.

Le nettoyage est organisé en 14 divisions de un ou plusieurs arrondissements. Le 9e est géré par une section commune aux 9e et 10e. Dans un petit document de quatre pages, cette section nous indique qu’elle lave et balaie 21ha de trottoirs dans notre arrondissement. C’est cette section qui a pris en charge le nettoiement approfondi du quartier Trudaine Rochechouart la semaine dernière, c’est elle qui ramasse les sacs placés dans les rues, etc. … C’est ce service qui va offrir 30 000 cendriers de poche aux Parisiens !

Même si l’information reste quasi confidentielle, il semble que le service Propreté des rues souffre d’un problème de personnel : certains affirment qu’en permanence près de 20% de ses effectifs seraient en congés de maladie mais l’information est difficile à confirmer ; d’autres disent que les arrondissements de l’Ouest parisien sont plus demandés car plus surs que ceux de l’Est, créant un déséquilibre préjudiciable à la qualité du service. Tous confirment que les agents de nettoyage font un métier difficile dans des conditions également difficiles, les Parisiens ayant malheureusement la fâcheuse tendance à rendre responsables les personnes qui nettoient du mauvais état de propreté de la capitale. Ce service d’extrême proximité avec les Parisiens doit rester sous la responsabilité directe de la Mairie de Paris même si une certaine décentralisation au profit des mairies d’arrondissement a été annoncée par Bertrand Delanoë dans son programme électoral.

Le traitement des déchets est lui un vrai casse tête. En 2006, chaque Parisien a produit 558 kg de déchets – 790 kg pour le 9e – dont près d’un quart est constitué de papiers, journaux et magazines ! Sur un total de 1,2 million de tonnes de déchets collectés en 2006 à Paris, 82% sont des ordures ménagères et seulement 5% considérés comme déchets recyclables ! Notons néanmoins que le tri sélectif fait des progrès sur les dernières années. Toutes ces informations sont tirées du rapport 2006 « Elimination des déchets » publié par la Mairie de Paris.

 

La collecte des déchets se fait soit en régie, c'est-à-dire par la Mairie, soit par des entreprises privées. En 2006, sur un total de 7365 personnes dédiées à ce service, les entreprises privées en employaient 886 contre 6479 pour la régie de la mairie de Paris. Quant au matériel, la Ville possède 247 bennes de ramassage et le privé 253, les autres matériels comme ceux du nettoyage étant essentiellement ceux de la Mairie. Les 10e et 18e arrondissements sont traités par la société Sita-Suez ; les 1e, 7e, 11e Nord, 13e et 15e par la société Onyx-Véolia ; les 4e et 11e Sud par la société Nicolin. Les 2e, 3e et 19e par un processus mixte régie privé, le privé fournissant le matériel et la Mairie le personnel : Onyx-Véolia dans le 2e, Nicolin dans le 3e et Sita-Suez dans le 19e. Le 9e est donc entièrement géré aujourd’hui par la Mairie de Paris tout comme les 5e, 6e, 8e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e. La Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères, la fameuse TEOM de nos impôts locaux, a financé 349 millions € des 373 qu’a couté ce service en 2006.

Voilà quelques informations pour éclairer le débat qui ne va pas manquer de surgir suite à la décision de la mairie de Paris de « privatiser » la collecte dans certains arrondissements, dont le notre. Pour être complet et à dire vrai un peu polémique, il n’est pas inutile de rappeler ce que Bertrand Delanoë écrivait dans son programme Paris, un temps d’avance : « Nous donnerons aux maires d’arrondissement un rôle de pilotage au quotidien sur le dispositif et sur la manière d’intervenir dans chaque arrondissement. Cette évolution maintiendra intacte la bonne articulation actuelle entre collecte des déchets et nettoyage des rues, qui permet de mobiliser des moyens spécifiques sur l’ensemble du territoire parisien. » Phrase assez ambiguë au regard des annonces faites récemment. Il est vrai qu’à aucun moment ce programme n’exclut une privatisation du service de ramassage des déchets. Certains mauvais coucheurs penseront que ce non-dit est volontaire à l’inverse de ce qui se passe avec l’eau pour laquelle la « remunicipalisation » est écrite noire sur blanc dans le programme. Les mauvaises langues disent que l’Hôtel de Ville a mis 7 ans pour se rendre compte que le service de ramassage n’était pas organisé de façon optimale. D’autres disent en souriant qu’il sera toujours plus facile à l’exécutif parisien de contrôler les choses dans un rapport client/fournisseur avec le privé qu’avec les services de la Ville, en clair les fonctionnaires ! Enfin ceux qui cherchent vraiment la bagarre disent que la privatisation du ramassage des déchets dans certains arrondissements est une compensation accordée par l'Hôtel de Ville pour la municipalisation de l'eau, les sociétés concernées étant presque les mêmes.

Ce qui est sûr, c’est que le projet pose aussi une question politique, Les Verts et le Parti communiste, partenaires de Bertrand Delanoë, ayant clairement manifesté leur opposition au projet et une question sociale, certains syndicats ayant appelé à la grève.

A suivre.

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Commentaires

  • Merci pour le panorama!

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