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associations - Page 5

  • Le Forum des Associations

    Sans être encore tout à fait une tradition, l’habituel Forum des Associations de notre arrondissement se tiendra le samedi 9 septembre de 10h à 18h square d’Anvers, espérons sous le soleil. Vous trouverez la liste des participants sur le site de la Mairie du 9ème.

     

    Nous vous l’avons déjà dit, le renouveau de la vie associative dans notre arrondissement est une réalité, de par la diversité des activités et la quantité d’associations actives. Cette année a été marquée par un évènement important puisque la Maison des Associations du 9ème a ouvert ses portes et qu’elle semble rencontrer un certain succès. L’année qui vient devrait voir un autre évènement important avec l’ouverture de la salle de théâtre d’International Visual Théâtre (IVT) rue Chaptal. C’est une association, unique ne France, dont le 9ème peut s’enorgueillir. Notons aussi la forte activité des associations de commerçants de la rue Vignon, du quartier Trudaine Rochechouart et de la rue Cadet ainsi que le redémarrage de celle des commerçants de la rue des Martyrs.

     

    Bien sûr la question des subventions demeure. Le Forum sera sans doute l’occasion de faire le point sur le sujet.

  • La Maison des Associations du 9ème

    La petite histoire au 35 rue Victor Massé, angle rue Pigalle (2)

    Du siège de Lutèce aux « Revues naturistes »

    par Bernard Vassor

     

    Après la mort de la tragédienne, le quartier va être bouleversé, de nombreuses habitations « en dur » vont remplacer les baraques en bois et les jardins qui bordaient la rue Pigalle. Derrière la maison d’angle des rues Pigalle & Victor Massé et jusqu’à la rue de La Rochefoucauld, vont s’installer des petites maisons ouvrières. La « Cité Cerclis » va occuper cet emplacement, ne subsistant seulement que dans la mémoire des poètes de cette époque. Aucune trace de cette cité n’existe plus aux archives de Paris. Le quartier Bréda va naître et prospérer. A l’emplacement du lieu où va s’ouvrir la Maison des Associations.

     

    Au 39 rue Victor Massé de l’époque, vivait le mécène écrivain pâtissier peintre Eugène Meunier. Il occupait le premier étage au dessus d’une menuiserie et d’un marchand de couleurs pour artistes nommé Michel, chez qui il se fournissait. De sa fenêtre sur rue juste en face rue Victor Massé, il pouvait voir le Bal Tabarin, substitué par cette laideur que l’on voit aujourd’hui et qui semble être la règle pour remplacer les lieux historiques du quartier.

     

    Une exposition impressionniste a eu lieu 39 rue Victor Massé en 1903.

     

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    Mürer par Renoir

     

    L’habitant du lieu, Hyacinthe Meunier dit Eugène Mürer, était un personnage. Né à Moulin en 1846 est mort à Auvers sur Oise la même année que Cézanne en 1906. Le pâtissier était écrivain et peintre. Apprenti pâtissier chez le célèbre Grü au 8 Faubourg Montmartre et 125 Faubourg Poissonnière (article sur le site Terres d’écrivains). Il a écrit sous le pseudonyme de Gêne-Mûr : Les Fils du Siècle en 1877 Ed. Frémés 1964, La Mère Nom-de-Dieu en 1888 (ouvrage dédié au peintre Vignon*) et un petit livre de jeunesse dont je n’ai pas retrouvé la trace : La Revanche des Bâtards … Lié aux écrivains Paul Alexis**, Léon Cladel Champfleury et Desnoyers, il choisit comme modèle Emile Zola. Ses ouvrages « naturalistes » ne semblent pas avoir bouleversé le milieu littéraire. Marié avant la guerre de 1870, il est pâtissier restaurateur au 95 boulevard Voltaire où il organise des dîners artistiques, invitant « aux dîners du mercredi » des jeunes peintres, des collectionneurs, et des artistes confirmés comme Renoir. Voici une liste non exhaustive des convives de Mürer : Renoir, Sisley, Monet, Cézanne, le docteur Gachet, Vincent et Théo Van Gogh, le père Tanguy, le musicien fou génial Cabaner (qui habitait précisément Cité Cerclis mentionnée plus haut), les marchands de tableaux Legrand de la rue Laffitte et Portier de la rue Lepic (au 54 tout comme Van Gogh), les peintres Goeneutte, Guillaumin, Vignon, Franc-Lamy, et bien sûr l’ami fidèle des jeunes impressionnistes, Camille Pissarro. On peut également y rencontrer l’écrivain Paul Alexis, qui écrit des articles en argot dans le journal de Séverine « Le Cri du Peuple » sous le pseudonyme de Trublot soutenant activement les artistes de la « Nouvelle école », et le très réactionnaire François Coppée parmi les plus assidus des parnassiens. Un apprenti de la pâtisserie Mürer disait à propos de son patron : « C’est moi qui fait la pâte et c’est lui qui achète les croûtes »

     

    *Information communiquée par un descendant de la famille Vignon

    **Noëlle Benhamou, Docteur ès Lettres, Professeur de Lettres chargée de cours en IUT,m’a fait connaître un roman introuvable et extraordinaire de Paul Alexis. Je tente de lui faire rééditer ce texte. Aidez-moi à la convaincre sur son site dédié à Maupassant.

  • La Maison des Associations du 9ème

    La Maison des Associations de notre arrondissement, située au coin des rues Victor Massé et Pigalle, va ouvrir ses portes début Avril. Nous vous parlerons de son rôle lorsque celle-ci sera en fonctionnement mais nous avons la chance d’avoir reçu de l’historien Bernard Vassor, et en exclusivité pour les lecteurs de Paris Neuvième, un historique du lieu, qui comme beaucoup d’endroits du 9ème, mérite attention. Nous le publierons en deux articles.

     

    La petite histoire au 35 rue Victor Massé, angle rue Pigalle (1)

    Du siège de Lutèce aux « Revues naturistes »

    par Bernard Vassor

    Cet endroit a connu des épisodes très mouvementés, depuis le siège des légions de César, par son lieutenant Labiénus, au siège de Paris par Henri de Navarre qui filait alors le parfait amour avec la belle Gabrielle d’Estrée, jusqu’à nos jours. Les seuls moments de calme, furent quand ce lotissement eut pour vocation d’être le dépositoire (une annexe) du cimetière de la paroisse Saint Roch, jusqu’à ce que le préfet Frochot ne le transporte hors de Paris au cimetière du Nord (Montmartre) Ancien chemin des Porcherons à la Chapelle des Martyrs, y compris l’actuelle rue Houdon, puis chemin du Désert, chemin des Dames, rue Royale en 1772, du Champ du Repos vers 1800, rue de l’an VIII, puis enfin rue Pigalle.

    Sur le trottoir d’en face, Monsieur Dailly, maître des postes, installa en août 1830, la Poste aux Chevaux dans une propriété qui avait servi sous Louis XVI de résidence à Hersant-Destouches, Lieutenant Général de la maison et finances de la Comtesse d’Artois, femme du futur Charles X et frère de Louis XVI, pour y établir sa galerie de tableaux flamands et hollandais.

    La rue Victor Massé* fut d’abord appelée rue Ferrand en 1777 au moment de son ouverture, puis rue de Laval. En 1855 le dernier numéro impair était le 33, en 1890 on trouvait une menuiserie au numéro 39. Après la démolition en 1912 des maisons de l’angle, le peintre Degas fut obligé de déménager pour le 6 boulevard de Clichy.

     

    Vers 1772, la tragédienne Françoise Marie-Antoinette Joseph Saucerotte, dite Mlle Raucourt (1756-1815), habita la maison qui faisait l’angle de ces rues. Des historiens assurent que Louis XV, connaissant sa réputation sulfureuse lorsqu’il il la vit aux Tuileries dans le rôle de Didon, eut envie de cette femme. C’est la du Barry, maîtresse du Roi en titre, qui lui servit d’intermédiaire pour lui procurer un tête à tête. Ce qui explique peut-être l’impunité dont elle put jouir après ses multiples provocations. Elle s'affichait ouvertement avec ses maîtresses dont Madame Souk (Jeanne Françoise Marie Sourques). Selon Grimm, elle aurait créé là une sorte de loge maçonnique féminine dont elle assura la présidence: « La loge Androgyne » ou « la secte des Anandrynes ». Après la mort de Louis XV en 1774, la belle « Sapho » perdit son immunité et fut renvoyée de la Comédie Française et emprisonnée au Temple, qui était alors la prison pour dette. Elle s’enfuit en Russie et rentra trois ans plus tard grâce à la protection de Marie-Antoinette. Ses funérailles en 1815 à l’église Saint Roch furent l’objet d’un nouveau scandale. Elle habitait cette paroisse, et bien qu’elle ait fait à l’église des dons considérables, l’entrée de ses restes mortels fut refusée par le curé. Le peuple indigné enfonça les portes. Alerté, Louis XVIII, envoya un de ses aumôniers pour célébrer l’office funèbre. Elle a été inhumée au cimetière de l’Est (Montparnasse)

     

    *Félix Lazare signale que l’aqueduc de ceinture passait sous cette rue.

     

    A suivre : L’atelier de l’écrivain pâtissier protecteur des impressionnistes Eugène Mürer.