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Histoire - Page 49

  • La mémoire

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    Mémorial des Martyrs de la Déportation, Paris

    Photo : Eric, du blog Paris, one photo a day

     

    Hier soir, à la Mairie du 9ème, a été inaugurée l’exposition "Les Enfants de Buchenwald". Inutile de rappeler toute l’horreur des camps de concentration que le 60ème anniversaire de leur libération ramène à notre mémoire.

     

    Notre arrondissement est depuis longtemps un lieu d'accueil pour la communauté juive qui y est encore aujourd'hui importante. En témoignent les 9 synagogues dont bien sûr la Grande Synagogue de la rue de la Victoire sans oublier le Consistoire.Le 9ème fut aussi un lieu de drames. Les plaques apposées au lycée Lamartine, dans les écoles de la rue Buffault et de la Victoire sont là pour nous rappeler que des enfants de notre quartier furent déportés.

     

    L'exposition s'intéresse aux destins individuels. Elle retrace, avec des photos, la vie d’une quinzaine d’adolescents déportés. Elle présente des documents encore jamais montrés touchant leur vie avant la déportation, leur vie dans le camp et leur retour à la vie. On y voit des enfants en vacances avec leurs parents en 1937-38, des enfants jouant avec leurs copains à la même époque. Des camps, pas de photos. Des dessins réalisés par ces enfants juste après la libération des camps sont très émouvants. Enfin la reconstruction, le retour à la vie. Symboliques, quelques clichés des mêmes personnes avant leur déportation, petits enfants, et dans les années 80. On comprend que des liens indissolubles se soient créés.

     

    En coordination avec les Directeurs des établissements scolaires de l'arrondissement, la Mairie va organiser des visites pour ce travail de mémoire.

     

    La présence de quelques déportés à cette inauguration et surtout leurs témoignages a rendu la manisfestation très poignante.

     

    Le camp de Buchenwald

    Entré en activité en juillet 1937, le camp de Buchenwald a été installé à quelques kilomètres de Weimar, en pleine forêt. On y interne d’abord des prisonniers politiques allemands, antinazis, bientôt rejoints par des internés juifs, transférés de Dachau, et par des Juifs autrichiens arrêtés en 1938, après l’Anschluss. Par la suite, arrivent en nombre des convois de Juifs polonais, puis des prisonniers en provenance des pays d’Europe occidentale, résistants et Juifs ; enfin, en 1944, des Juifs de Hongrie, tous destinés au travail forcé puisqu’il n’existait pas de chambres à gaz à Buchenwald.

    La mortalité dans le camp est cependant effroyable, ce qui explique la présence de deux fours crématoires.

     

    Les enfants de Buchenwald

    La plupart des enfants rescapés sont d’origine polonaise (250 sur les 427 arrivés en France) ; les autres viennent de Roumanie (118), de Tchécoslovaquie (49), de Hongrie (43), quelques-uns de Lituanie et d’Allemagne. Issus pour la plupart de familles rassemblées dans les ghettos de Pologne, certains d’entre eux ont été déportés vers Auschwitz entre 1942 et 1944 où ils ont travaillé, pendant toute la durée de leur internement, jusqu’au moment de leur évacuation, à l’approche des Soviétiques.

    Les trois plus jeunes du groupe, David, Lulek et Izio ont respectivement 8 et 10 ans. Ils sont arrivés en janvier 1945 venant de Czestochowa. Tous ces jeunes ont donc « fait la marche de la mort » de Pologne vers l’Allemagne.

    A leur arrivée à Buchenwald, ces enfants et adolescents ont été placés en quarantaine dans les baraques du petit camp, puis dirigés vers les blocks 8 et 66, sous la protection de la résistance interne.

    Le camp de Buchenwald s’est libéré par lui-même, avant l’arrivée des Américains. Dans les derniers jours, les Allemands évacuent et massacrent un grand nombre de prisonniers, juifs essentiellement. Certains sont transportés jusqu’au camp de Theresientadt, libéré le 8 mai 1945. Beaucoup de prisonniers sont morts en route ou après la Libération.

    De Buchenwald, les ressortissants des différents pays sont rapatriés dans leurs pays. Mille jeunes Juifs, qui ne veulent retourner ni en Pologne, ni en Hongrie, attendent un pays d’accueil. 427 d’entre eux ont été accueillis par la France ; les plus malades vont en Suisse, d’autres en Suède retrouver des membres de leur famille.

     

    L’accueil en France des enfants de Buchenwald

    A leur arrivée en France le 6 juin 1945, ils sont dirigés vers le préventorium d’Ecouis, dans l’Eure. Ils y resteront six semaines. Au début du mois de juillet, 173 d’entre eux partent en Palestine, via Marseille, avec le Docteur Malkin, munis de visas officiels britanniques.

    Les plus religieux et les plus jeunes, sont accueillis au château d’Ambloy, près de Vendôme, pour se « refaire une santé ». Ils y passent l’été 1945 avant d’être hébergés à Taverny, encadrés par deux jeunes éducatrices exceptionnelles, Judith Hemmendinger-Feist et Gaby Cohen-Wolff ; ces dernières, qui vivent aujourd’hui à Jérusalem et à Paris, leur redonneront le goût de vivre. Les plus jeunes sont dirigés vers Versailles en janvier 1946. Les plus âgés apprennent un métier dans les écoles professionnelles de l’ORT, qui ouvre des cours spéciaux à leur intention. Ils vont également travailler chez des artisans et vivent au foyer de la rue Rollin. En 1948, 117 jeunes sont émancipés parmi ceux de plus de 18 ans et poussés dans la vie active. Le passage d’une vie en collectivité extrêmement soudée à un cheminement individuel n’a pas toujours été facile : mais tous ont franchi les obstacles ; la plupart se sont remarquablement adaptés et ont su construire leur vie d’adulte en France, aux USA, en Israël, au Canada, en Australie ou dans d’autres pays européens.

    Parmi eux, citons Elie Wiesel, ou l’ancien Grand Rabbin d’Israël, Meïr Lau.

     

    C’est grâce à l’association Œuvre de Secours aux Enfants (OSE) que tout ce travail a été possible.

     

    Vous pouvez aussi regarder l'article "Les yeux de la mémoire" publié par nos confrères et amis de Paris14.info

     

     

    Les Enfants de Buchenwald

    du 18 au 31 Octobre 2005

    Mairie du 9ème

    6 rue Drouot

    du Lundi au Vendredi de 11h à 17h

    Nocturne le Jeudi jusqu'à 19h30

  • Histoire dans le 9ème

    Le site Terres d'écrivains que nous vous avons recommandé a publié des artciles de Bernard Vassor concernant notre arrondissement.

    Nous avons fait une sélection :

     

    Le quartier de la Nouvelle Athènes

    Vampires, monstres et morts-vivants dans la capitale

    Emile Gaboriau

    Jules et Edmond de Goncourt

    3e balade sur les pas de Dreyfus et Zola à Paris

    Victor Hugo

     

    Notez qu'après une conversation avec Terre d'écrivains, une rubrique spéciale 9ème a été mise en place dans la recherche par thème et que donc vous pouvez sélectionner directement "dans le 9ème à Paris" ! Merci Terre d'écrivains

    Bonne lecture !

  • Dans la nuit du 28 au 29 septembre 1902 : Ils ont tué Zola !

    par Bernard Vassor

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    Au 21bis rue de Bruxelles le jour de l'enterrement d'Emile Zola

     

    Ce sont ces mots, imitation du :-Ils ont tué Jaurès, qui ont servi de titre à une conférence que nous avions organisée, au cours de laquelle, Alain Pagès avait fait le point sur le résultat de ses derniers travaux. Sans trancher définitivement, les indices rassemblés au cours de son enquête laissent encore planer un doute.

    medium_zola_lit_de_mort_02.jpgEmile Zola sur son lit de mort

     

    La première constatation après une description de l’état de la chambre et la mention de la mort du chien des époux Zola qui avait passé la nuit dans la même chambre. Sur la table de nuit, une bouteille pharmaceutique d’un cinquième de litre remplie à moitié d’un liquide incolore étiqueté « eau chloroformée » provenant de la pharmacie du 81 boulevard de Clichy.

    Le rapport de police conclut à une mort accidentelle.

    Ce sont les domestiques des époux Zola, inquiets de ne pas les voir sortir de leur chambre à coucher, ont frappé et appelé à la porte de cette chambre. Ne recevant pas de réponse, ils ont appelé un nommé Lefèvre et l’ouvrier Beaudart, qui, n’ayant pas plus de réponse à leurs cris, ont enfoncé la porte à coups d’épaule. Cette porte était fermée à clé avec une targette (porte à 2 ventaux). Le corps de l’écrivain en chemise, gisait aux pieds du lit. Alexandrine était couchée sur le lit sans connaissance, et seule a pu être ramenée à la vie.
    Les docteurs Bermann , 2 rue Nouvelle ( ?), Main, 19 rue Chaptal, Rosemblite 14 rue de Milan et Lenormand 43 rue de La Rochefoucauld appelés n’ont pu que constater le décès. Le chien qui avait passé la nuit dans la chambre a subi le même sort. Le commissaire enquêteur Geoffroy a constaté que dans la cheminée des restes de « boulets Bernot »medium_zola_boulets_bernot_02.jpg étaient encore chauds, et qu’une grille d’évacuation obstruée par la suie, laissait passer un gaz de combustion inodore… L’embaumement du corps par Jumelin préparateur en pharmacie 9 rue de l’Ecole de Médecine, commencée à 4 heures du soir, terminée à 8 heures le 30 septembre. L’enquête continue !

     

     

     

    J’ai demandé à Alain Pagès de me communiquer un texte sur sa conférence à la Mairie que les lecteurs de Paris Neuvième peuvent donc consulter en exclusivité.

    medium_zola_2.2.jpg

     

    Bibliographie essentielle
    Emile Zola


    Henri Mitterand  Emile Zola, biographie, 3 volumes  Fayard 1999-2002
    Editeur des 5 volumes de la Pléiade et les 15 volumes des Œuvres complètes au « Cercle du Livre Précieux »
    Professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle, il est le spécialiste incontesté de l’œuvre d’Emile Zola. Président de la société littéraire des Amis d’Emile Zola


    Alain Pagès, Owen Morgan, Guide Emile Zola Paris Ellipses 2002
    Emile Zola, un intellectuel dans l’affaire Dreyfus, Paris Séguier 1991
    Professeur à l’université de Reims


    Colette Becker, la liste de ses travaux est impressionnante, signalons : avec Gina Gourdin-Servenière et Véronique Lavielle : Dictionnaire d’Emile Zola Paris Robert Laffont1993


    Evelyne Bloch-Dano Madame Zola Paris Grasset 1997
    Agrégée de lettres, journaliste écrivain, auteur de nombreuses biographies.


    Philippe Hamon : Le système des personnages dans les « Rougon-Macquart » Genève Droz 1983
    Directeur de l’ITEM Zola, cette page ne suffirait pas à établir ses oeuvres et la direction de travaux qu'il a dirigé.

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    Le cortège funèbre d'Emile Zola

    Sources :

    - archives personnelles

    - André Lecudenec, Archives de la Préfecture de Police de Paris

  • Un peu d'Histoire

    L’EFFROYABLE INCENDIE DE LA RUE CHAPTAL

    Par Bernard Vassor

     

    Le 2 mai 1870 à minuit

     

    Un spectacle grandiose a réuni dans le quartier plus de dix mille personnes selon les journaux qui n’ont pas l’habitude d’exagérer…. C’était l’incendie qui avait dévasté plusieurs immeubles de la rue Chaptal. C’est vers minuit que le feu s’était déclaré chez Mathérion le menuisier du numéro 7. Une immense lueur rougeâtre s’étendait sur Paris. Des environs d’Asnières et de Bois-Colombes, on aurait pu croire à une aurore boréale. Heureusement on réussit à mettre à l’abri tous les locataires. Ceux des maisons voisines ont déménagé leur mobilier. Les rues Pigalle, Fontaine et La Rochefoucauld sont encombrées de matelas et de meubles gardés par des femmes à demi vêtues. Les curieux arrivent de tous les cotés et gênent l’arrivée des dix pompes à incendie manœuvrées par des pompiers et la troupe arrivée en renfort. Les numéros 5 et 7 de la rue Chaptal sont anéantis, le 49 rue Pigalle est gravement endommagé. Six personnes gravement blessées ont été transportées chez le pharmacien* qui occupe la maison qui fait l’angle de la rue Chaptal et de la rue Fontaine, d’autres sont conduits à l’hospice Beaujon. Nous ne sommes pas prêt de voire pareil embrasement dans la capitale…dit un journaliste.

     

    * Notons que la pharmacie existe au même endroit aujourd’hui (2005) et que le numéro 9, maison de rapport d’Adolphe Goupil a été épargné.

     

    Sources :

    Archives Bernard Vassor

    Le « Démontage » de la Maison Thiers, Archives B.V

    A paraître courant 2006.

  • Un peu d'Histoire

    Une grande dame de la rue Clauzel

    Par Bernard Vassor

    Fille d’émigrés russes, Dominique Desanti a épousé un grand philosophe : Jean-Toussaint Desanti décédé en 2002. Elle jouera un rôle actif dans la Résistance, puis elle parcourra l’Europe, l’Afrique et les Etats-Unis où elle enseignera à l’Université de Californie.

    Engagée dans la vie politique, avec son mari, elle quittera le parti Communiste dans les années 1950.

    Historienne, elle obtiendra le prix de l’Académie Française pour « les Socialistes de l’Utopie». Une grande partie de son œuvre sera consacrée à des biographies de Louis Aragon, Elsa Triolet, Robert Desnos, Drieu La Rochelle, etc. … Elle publiera un magnifique « Flora Tristan, la femme révoltée », première biographie qui va révéler l’importance de ce personnage considérable dans l’histoire de l’émancipation des femmes et qui était resté jusqu’alors injustement inconnu.

    Lors de la célébration nationale du bicentenaire de Flora Tristan en 2003 j’avais organisé un hommage à Dominique Desanti qui lui a été rendu par Noëlle Châtelet, Evelyne Bloch-Dano, dernière biographe en date de « la Femme-messie », et Marie-Jo Bonnet la très ardente militante féministe. Son dernier roman : Le Miroir des Sorcières, devrait prochainement faire l’objet d’une conférence.

    Nota de Paris Neuvième.

    Pour les lecteurs intéressés par cette grande dame que fut Flora Tristan, ils peuvent bien sûr lire ses œuvres mais aussi se référer à l’excellent livre de Michel Winock, les voix de la Liberté paru au Seuil.

    Il peuvent surtout se référer à :

    - La Femme Messie d’Evelyne Bloch-Dano, Grasset 2003

    - La Paria et son rêve de Stéphane Michaud (collaboration avec Bernard Vassor) Sorbonne Nouvelle Paris 2003

    - La Fille des rayons et des ombres article de Bernard Vassor

    - Le Paradis un peu plus loin de Mario Vargas Lliosa Gallimard Paris 2003

     

    Petite chronique anecdotique du Neuvième arrondissement
    Par Bernard Vassor, d’après des documents d’époque.


    Août 1844 : la ville de Paris a acheté l’hôtel d’Eichthal au 14 rue Le Peletier pour y loger la Mairie et les services municipaux de ce qui était alors le 2ème arrondissement (le 9ème  arrondissement depuis 1860) logés à cette époque rue Chauchat.
    Le Préfet de la Seine et Monsieur Gau, architecte de la ville, vont mettre en adjudication les travaux nécessaires pour rendre cet hôtel à l’usage prévu. Les travaux sont évalués à 13,771 Francs 96 centimes très précisément.
    Par la suite la rue de Richelieu sera prolongée vers le Nord en suivant une section de la rue de la Grange Batelière – qui deviendra l’actuelle rue Drouot - du boulevard des Italiens (carrefour Richelieu Drouot actuel) jusqu’à la rue de Provence. On finira de la prolonger pour qu’elle rejoigne la rue La Fayette bien plus tard.
    L’autre section de la rue de la Grange Batelière devait être prolongée vers l’Ouest en ligne directe jusqu’à la rue Chauchat. A cet effet, tout le pâté de maison occupé par la Mairie de l’époque (en 1844, la Mairie du 2ème est installée rue Chauchat, pour être transférée à l’Hôtel d’Eischtal rue Le Peletier) et incluant le Temple protestant devait être démoli.
    Fort heureusement il n’a pas été donné suite à la démolition du Temple qui est toujours à sa place.
    La Mairie, ancien hôtel d’Eichtal rue Le Peletier, fut, elle par contre aussi, démolie.
    Avant d’être prolongée, la rue Drouot n’existant pas, la rue de la Grange Batelière commençait rue Montmartre et cheminant vers l’Ouest faisait un coude à l’emplacement actuel de l’Hôtel des Ventes pour aboutir à l’angle du boulevard Montmartre et du boulevard des Italiens. Cette configuration a crée beaucoup de confusions chez les historiens et conduit à des erreurs perpétuées aujourd’hui.
    Pendant ce temps, on procédait, après la mort du Marquis Aguado, à des travaux de restauration de son hôtel du 6 rue de la Grange Batelière qui deviendra notre actuelle Mairie d’arrondissement, mais, c’est une autre histoire ….