L’EFFROYABLE INCENDIE DE LA RUE CHAPTAL
Par Bernard Vassor
Le 2 mai 1870 à minuit
Un spectacle grandiose a réuni dans le quartier plus de dix mille personnes selon les journaux qui n’ont pas l’habitude d’exagérer…. C’était l’incendie qui avait dévasté plusieurs immeubles de la rue Chaptal. C’est vers minuit que le feu s’était déclaré chez Mathérion le menuisier du numéro 7. Une immense lueur rougeâtre s’étendait sur Paris. Des environs d’Asnières et de Bois-Colombes, on aurait pu croire à une aurore boréale. Heureusement on réussit à mettre à l’abri tous les locataires. Ceux des maisons voisines ont déménagé leur mobilier. Les rues Pigalle, Fontaine et La Rochefoucauld sont encombrées de matelas et de meubles gardés par des femmes à demi vêtues. Les curieux arrivent de tous les cotés et gênent l’arrivée des dix pompes à incendie manœuvrées par des pompiers et la troupe arrivée en renfort. Les numéros 5 et 7 de la rue Chaptal sont anéantis, le 49 rue Pigalle est gravement endommagé. Six personnes gravement blessées ont été transportées chez le pharmacien* qui occupe la maison qui fait l’angle de la rue Chaptal et de la rue Fontaine, d’autres sont conduits à l’hospice Beaujon. Nous ne sommes pas prêt de voire pareil embrasement dans la capitale…dit un journaliste.
* Notons que la pharmacie existe au même endroit aujourd’hui (2005) et que le numéro 9, maison de rapport d’Adolphe Goupil a été épargné.
Sources :
Archives Bernard Vassor
Le « Démontage » de la Maison Thiers, Archives B.V
A paraître courant 2006.