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Un conseil de la préfecture de police

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Un avertissement qui mérite d'être pris au sérieux, car le bulletin de la préfecture de police donne la parole à un médecin de l'hôpital Saint-Antoine, un des deux services SOS Mains de l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP). Alain Sautet y est chirurgien orthopédiste et traumatologue au service orthopédie. Il donne des détails sur les accidents qui endeuillent régulièrement la fête nationale à cause des feux d'artifice. 

"Pour nous, le 14 juillet et les jours précédents, est synonyme de « main de pétard ». Dans notre jargon, c’est l’expression que nous employons pour parler des blessures aux mains provoquées en fait non par des pétards tels que nous les connaissions enfants, mais par des mortiers, véritables explosifs. Nous accueillons ainsi des jeunes – le plus souvent – traumatisés qui présentent de graves lésions à la main dues à l’explosion d’un mortier alors qu’ils le manipulaient."

Et de préciser les dégâts :

"Le plus souvent, ce seront des plaies de main du membre dominant qui intéresse toujours le pouce, - le handicap sera d’autant plus grand - associées à des plaies des doigts longs. Ce sont l’équivalent de plaies de guerre par engins explosifs (grenades, mortiers, bazookas, etc). Des plaies au visage sont également parfois possibles, potentiellement mortelles.

Ces patients seront handicapés à vie, les mutilations étant parfois irréversibles et touchent la main qu’ils utilisent habituellement pour tous les gestes du quotidien. Les sujets concernés sont jeunes, exerçant pour la plupart des métiers manuels, et ne pourront donc plus travailler. Sans votre pouce, quasiment systématiquement atteint, votre main ne sert plus que de grattoir ou de presse.

La prise en charge dans des centres spécialisés en traumatologie de la main, que ce soient des centres hospitaliers publics ou privés, est indispensable et seule gage de résultats optimaux. En effet, ces centres possèdent des équipes multidisciplinaires chirurgicales, anesthésiques mais aussi infirmières et kinésithérapeutes qui autorisent une chirurgie microchirurgicale des nerfs, des vaisseaux et des tendons, de réimplantations et assurent le suivi post opératoire, souvent long.

Les séquelles sont définitives et parfois handicapantes, les douleurs parfois permanentes. Les patients vont devoir ré-apprendre à vivre avec ce handicap. Pour les aider, il existe un « réseau main » qui les prend en charge sur le plan psychologique et social car il existe un vrai risque de désocialisation. Il ne faut pas oublier non plus le coût pour la société, non pas tant par le coût des soins, que par le handicap induit, rendant une reprise du travail aléatoire."

 

Conclusion, vigilance maximale, et mieux encore : regardez donc de loin le feu d'artifice tiré par des professionnels qui exercent un vrai métier ! 

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