Devant une assemblée nombreuse, Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement, a rappelé que le 10e était un arrondissement de solidarité et d'engagement comme l'est la Banque alimentaire. C'est sans doute la raison du choix d'Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris chargée de l'exclusion, d'organiser le lancement de la campagne de collecte alimentaire dans cet arrondissement. Une première.
L'an dernier, près de 400 cartons avaient été rassemblés dans cette mairie.
Alain Seugé, président de la Banque alimentaire s'est félicité des 100 000 gilets oranges qui devront convaincre aujourd'hui et demain des millions de personnes sur tout le territoire d'accomplir un geste simple, acheter des denrées, en plus de leurs courses et les remettre aux bénévoles.
« C'est une nécessité absolue, on ne peut pas laisser de côté 18 millions de citoyens européens dans cette situation de grande précarité alors même que l'aide alimentaire européenne est remise en cause ». Des propos repris d'ailleurs par les deux ministres présents, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, et Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.
Au Salon de l'Agriculture en février dernier, Alain Seugé avait expliqué comment le partenariat avec la FNSEA pouvait être un atout pour la Banque alimentaire, particulièrement au niveau local. Ecoutez-le :
Hier soir, Olga Trostiansky a précisé que 200 agents de la ville sont engagés auprès des bénévoles. Paris consacre 6 millions d'euros, chaque année, à l'aide alimentaire. L'élue a insisté sur le choix de la Ville de privilégier la restauration sociale, car c'est une façon d'améliorer la qualité nutritive des repas distribués, ce qui reste difficile quand la distribution a lieu dans la rue. 5 restaurants solidaires sont déjà ouverts; un 6e le sera à la fin de l'année dans le 11e arrondissement et un autre, géré par les Restos du coeur, dans le 1er. « Nous comptons sur le gouvernement pour intervenir au niveau européen » a-t-elle conclu.
Les associations elles-aussi participent activement : par exemple, l'association des Enfants du canal a récolté 7,5 t de denrées alimentaires, ce qui a permis de nourrir intégralement 51 personnes et de fournir deux centres d'hébergement, dans lesquels les résidents participent eux-aussi à la collecte.
M.-A. Carlotti ne veut pas se résigner. Même si les chiffres, malheureusement ne cessent d'augmenter : il y a en France 400 000 personnes pauvres de plus que l'an dernier. Une Conférence de lutte contre la pauvreté et la précarité aura lieu les 10 et 11 décembre d'où devra sortir une feuille de route des futures actions. Pour la 1ère fois, la Banque Alimentaire a une ligne budgétaire particulière dans le budget de l'Etat et trois millions de personnes en profiteront.
Au niveau européen, le Programme d'aide alimentaire européenne (PEAD) est en discussion ces jours-ci. Des menaces planent pour 2014 et des manifestations ont eu lieu à Bruxelles.
« 18 millions de pauvres dans 19 pays européens, ce n'est donc pas un problème spécifiquement français, a précisé Marie-Arlette Carlotti. Comment fera l'Europe si elle supprime les aides? Le gouvernement est déterminé pour qu'il y ait un fonds dédié et lié à la politique agricole (stocks). »
« Oui, l'agriculture est liée à la question alimentaire », a rebondi le ministre de l'agriculture.
Il faut toutefois savoir que les excédents agricoles ont baissé et qu'on est passé progressivement à un système basé sur le soutien financier, or celui-ci a été remis en cause par certains pays. D'autres, comme l'Espagne et la Pologne notamment, restent cependant favorables à une redistribution des excédents.
Se souvenir que 97 banques et antennes permettent de distribuer l'équivalent de 185 millions de repas par an à 5100 associations grâce au travail et à la générosité de 4500 bénévoles.
Pensez vous-aussi à participer à cette entraide, indispensable pour beaucoup de familles et de personnes isolées.
Commentaires
Le récent échec du sommet européen n'est pas fait pour rassurer quant aux aides alimentaires pour les plus démunis.