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van gogh

  • Les frères van Gogh

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    "A la fin des biographies de Vincent van Gogh, quelques lignes en forme d'épilogue racontent que son frère Théo, ne lui a pas survécu plus de six mois.   J'ai eu envie d'aller voir ce que c'était que mourir de chagrin.  Je me suis d'abord transformée en rat de bibliothèque. J'ai cherché parmi tout ce qui existe de documents, lettres de Théo à sa famille en Hollande, à sa femme, aux peintres, témoignages de l'époque, Mémoires des uns et des autres ...de quoi reconstituer la trame. J'ai rassemblé un puzzle qui commence là où les autres livres  se terminent en général: l'enterrement de Vincent. Théo quitte Auvers sur Oise le soir même. Il n'a qu'une idée en tête: réhabiliter son son frère.  Il va revivre toute leur histoire commune. Partout je cherchais les descriptions, les détails et les émotions. je suis allée sur certains lieux où ils ont vécu, j'ai lu ou relu certains livres qu'ils aimaient l'un et l'autre : Michelet, Hugo,  Daudet, Zola,  les contes de leur enfance.. j'ai rencontré à Amsterdam au musée Van Gogh,   une équipe de chercheurs passionnés jamais arrogants, l'un d'eux Wouter van der Veen, franco hollandais,  a traduit pour moi certains documents, comme le rapport médical de l'asile d'Utrecht  en Hollande où Théo  mourut,  d'une syphilis envenimée par la tristesse. Mais je tenais à donner à ce récit, une forme littéraire, je voulais faire défiler ces six mois comme un compte à rebours.  Lorsque je suis allée à Auvers sur Oise, instinctivement j'ai mesuré la mansarde de Vincent avec mes pas. Alors j'ai imaginé..... Théo à genoux dans la chambre de Vincent pleine de toiles pas encore sèches, puis Théo rejoignant sa mère à Leyde et évoquant  avec elle l'enfance et ses impasses, Théo marchand de tableau reconnu de Montmartre ouvrant fébrilement sa porte à l'important Durand-Ruel.... J'ai écrit "je".  A Théo j'ai emprunté sa voix.  Et j'ai ainsi fait la connaissance de Vincent.  Je l'ai vu pas encore canonisé par le XXème siècle,  parfois tyrannique, parfois malicieux,  la conscience en éveil,  apôtre toujours,  loin, très loin,  de l'autiste maudit qu'on décrit si souvent. 

    Vincent et Théo étaient différents et , en même temps,  les deux face d'une même passion pour le beau."

     

    Judith Perrignon

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