Enfin une annonce de bon sens dans le difficile dossier des terrasses de cafés et restaurants. Au moins une….
Ces jours-ci on a pu lire dans la presse (AFP, Libé, RMC.fr et 20 Minutes) que la ville a l’intention d’interdire le chauffage au gaz en terrasse. Pourquoi, d’ailleurs, n’interdire que le gaz et non pas le principe de chauffer la rue ? En ces temps d’économie d’énergie, quelque soit sa provenance, il est bon de l’utiliser avec parcimonie. Or, comme le dit la Mairie de Paris, « Chauffer les petits oiseaux l’hiver n’est pas très utile. »
Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un toilettage du règlement parisien des terrasses et étalages implantés sur le domaine public. Il date des années 1990 avec quelques modifications à la marge.
Les Berlinois, pas riches, mais pleins d’idées, proposent des plaids en polaire aux clients assis en terrasse. Et, croyez-le ou non, les couvertures restent sur le dossier des chaises, même après le départ des clients !
Berlin Kreuzberg, Oppeiner Str. 19/09/2010
De nombreuses associations parisiennes, réunies sous le label « Réseau Vivre Paris ! » cumulent leur énergie depuis plusieurs mois pour pousser l’Hôtel de Ville non seulement à les entendre quand elles affirment que les terrasses envahissent l’espace public parisien, et qu’elles génèrent des nuisances sonores qu’il est maintenant difficile de nier, mais aussi pour collaborer largement à la rédaction du nouveau règlement. Elles ont proposé un projet à la Ville et l’ont présenté tout récemment devant une salle pleine de Parisiens, très intéressés par la question.
Ici on assiste à une lutte entre fêtards noctambules et riverains excédés de devoir attendre les premières heures de l’aube pour tenter d’ouvrir une fenêtre quand on a le malheur de les avoir au-dessus d’un café avec terrasses, ou même sans terrasse, comme certaines illustrations parues dans la presse et sur les blogs le démontrent. Ce n’est pas un conflit entre jeunes et vieux comme certains articles avaient tendance à le faire croire. Ce serait plutôt « couche tard » contre « lève tôt », or chacun ne choisit pas ses horaires de travail. Le phénomène n’est pas que parisien, même si, ici, la densité des immeubles exacerbe un peu plus les tensions.
Les habitants proches d’une boîte de nuit ont toujours pesté contre les sorties tardives et bruyantes, c’était une heure difficile à passer. Là, on a plutôt à faire à une nouvelle habitude, celle de discuter en terrasse jusque tard dans la nuit, sans se soucier des voisins. Ajoutez à cela l'effet "interdiction de fumer à l'intérieur.".. Et les terrasses gagnent du terrain… Aucune autorité ne réussit à les endiguer. Il est vrai qu’il y a du chiffre d’affaires à réaliser sur le domaine public, car il n’est pas cher au mètre carré en regard du prix de la location d’un local fermé dans un quartier branché. Les protestations des riverains ne pèsent pas lourd dans la balance, les amendes de 35 euros non plus…
Nous suivons le dossier grâce au très bon, très précis, travail de fond du Réseau Vivre Paris ! Dans notre quartier, ce ne sont pas tant les terrasses qui grignotent l'espace public que les étalages. Certes ils font moins de bruit... Mais qu'en est-il du respect des personnes à mobilité réduite ? Nous demandons le respect du schéma directeur d'accessibilité à la voirie voté en 2002. Simplement.