Ici on appelle cela des entrées maritimes, un genre de brume qui vient de la mer, en attendant que la tramontane souffle un peu pour évacuer tout cela.
Qu'elle ne souffle pas trop, toutefois, car la nature est très sèche en Catalogne et le moindre mégot peut mettre le feu aux herbes, comme on l'a vu très récemment à la Junquera avec les dégâts, les risques pour les personnes et la terre de désolation qui en témoigne ensuite. Du côté français quelques jours auparavant, non loin de Prades, un incendie avait pris et menacé le vieux prieuré de Serrabone.
Le niveau des réserves d'eau est bas, des lachés ont eu lieu bien plus tôt que l'année passée. Lors de cet incendie dans la région de Prades, les canadairs n'ont pas pu se ravitailler sur la réserve de Vinça. La présence de la montagne ne permet plus une bonne gestion de l'alimentation en eau. Des observateurs soulignent que les nombreux aménagements routiers, de voirie, et l'urbanisation en général, modifient les chemins de l'eau. Quand il pleut, les eaux ne trouvent plus la voie de la réserve naturelle, ni des nappes souterraines, elles vont directement à la mer. Les fossés sauvages disparaissent, les puits sont taris. Ce sont les municipalités qui tirent la sonnette d'alarme : les demandes de permis de forage pour des puits chez les particuliers ont augmenté ces dernières années, car les puits existants, souvent, sont vides...