Fin juin, on a cru un moment que la Ville de Paris allait être contrainte de débaptiser sa voiture électrique fétiche. C'est en tout cas ce que disait la presse au vu de la décision de la Cour d'appel de Paris qui donnait raison à la société de location de voitures Europcar. Cette société dénonçait en effet la concurrence déloyale - à ses yeux - et le nom adopté comme enseigne trop proche de ses "autoliberté" en piste depuis 2001. La Ville de Paris disposait alors d"un mois pour trouver un autre nom à ses petits bolides - toutes proportions gardées.
Comme nous étions attentifs à l'évolution des voitures électriques parisiennes, nous avons laissé passer le temps, les trente jours de sursit alloués, tout en gardant un oeil sur l'information. Rien. Pas de remous, pas de concours pour trouver une accroche alléchante, un sigle exitant la curiosité... Rien. Même le pourvoi en cassation promis par Bertrand Delanoé, qui bien sûr n'accepte pas la décision de la cour d'appel, n'a pas été déposé. Que se passe-t-il donc ?
Après quelques recherches il semble que la société Europcar n'ait pas encore notifié à la Ville de Paris, officiellement, la décision de la cour d'appel en sa faveur, ce qui signifie en clair, que le délai n'a pas commencé à courir.
Contrefaçon et concurrence déloyale, qui étaient les arguments d'Europcar n'ont sans doute pas convainvu tous les juges puisque le jugement de la cour d'appel de Paris était à l'opposé d'un précédent jugement émis, lui, par le tribunal de grande instance en 2011. Benoît Hasse, dans le Parisien du 2 août, nous laissait entendre que des négociations étaient en cours entre l'Hôtel de ville et la société de location. Attendons.
Les petites voitures continuent donc à être livrées par le groupe Bolloré : elles sont désormais 1740 dans 600 stations à Paris et dans 46 villes limitrophes.
Avez-vous vu les 24 heures de Vélib' sur les Champs Elysées le 25 juin dernier grâce à l'album public mis en ligne par la Ville : c'est ici.
Commentaires
Terrible, mais juste, votre rapprochement des soucis et de la stagnation d'Autolib" comparé au formidable et durable succès de Vélib'
On est peut-être trop pressés. Vélib' n'a pas commencé sur les chapeaux de roue... Souvenons-nous des nombreuses renégociations entre JCDecaux et la Ville pour couvrir le coût des dégradations que subissaient régulièrement ces pauvres bicyclettes. Le fournisseur n'était pas prêt à tout prendre à sa charge et la Ville a du signer des avenants qui n'étaient pas tous très digestes pour nos finances. Maintenant, ça roule ! Cinq ans après...
Autolib' en revanche est un nouveau né vagissant. Davantage de voitures, plus d'emplacements où les garer, plus d'abonnés, ajoutez à cela quelques aménagements des contrats entre les parties, y compris les abonnés, et le concept finira bien par décoller, surtout si le prix des carburants continue à grimper.
Effectivement, et malgré les 5 ans d'usage, et la bonne implantation de Vélib dans le paysage urbain de la Ville de Paris, le vandalisme à l'encontre de ces petits vélos, bien pratiques, qui nous dépannent bien, ne cesse de progresser: cf. l'article du parisien du 7 août dernier:
http://www.leparisien.fr/paris-75/velib-victime-d-un-pic-de-vandalisme-07-08-2012-2116290.php
Alors pour les voitures en libre service et bientôt à chaque coin de rue, on peut craindre le même phénomène et les incivilités en tout genre, risquant de peser sur les finances des différents intervenants, en fonction des clauses négociées entre les parties prenantes sur ce sujet, ou alors risquant même de remettre en question la pérennité de ce service pour les Parisiens. Mais nous n'en sommes pas là et restons optimistes quant à la nature humaine et à sa capacité à respecter ces véhicules....