Le petit garçon sourd va en vacances chez ses grands-parents. Communiquer avec son « pépé » est bien difficile, pour le pépé surtout ! Les copains de son âge ne sont pas tendres avec lui qui ne parle pas : il n’a pas de langue ! Comment va-t-il manger une glace ? Et avec les filles ? Oh la la !!
Jean Yves Augros nous proposait jeudi et propose encore ce vendredi soir à 20h30 sa pièce Ma parole dans la salle d’International Visual Théâtre (IVT), rue Chaptal.
Mise en scène par Chantal Liennel et jouée par Jean Yves Augros et Yoann Robert, la pièce est à la fois l’expression de cette souffrance dans la difficulté à communiquer et l’incompréhension de la part des entendants qu’ont les sourds. Elle est pour les entendants eux-mêmes une prise de conscience pour certains, un rappel pour les autres, de la nécessaire ouverture d’esprit dont nous devons faire preuve en face de la différence. Admirablement interprétée par ces deux copains dont la complicité à la ville se sent sur scène, la pièce se veut pédagogique et est jouée principalement dans les écoles. Elle est la parfaite illustration de l’esprit qui a animé dès son origine l’installation d’IVT et de sa compagnie rue Chaptal.
Un débat avec les acteurs a suivi la représentation. La salle, pleine, était essentiellement constituée de sourds et on est frappé par leur appétit à communiquer et la facilité avec laquelle le langage des signes leur permet de le faire. Signe intéressant, une classe d’enfants entendants assistait au spectacle et les questions fusaient de toutes parts.
Chantal Liennel et Jean Yves Augros font partie de la compagnie théâtrale installée rue Chaptal. Ils y sont formateurs, comédiens, auteurs, etc. … La saison 2007 s’achève et la programmation 2008 est difficile. En effet, IVT rencontre beaucoup de difficultés financières : des travaux d’installation qui ont couté beaucoup plus cher que prévu – la salle rouge et noir de 200 places environ est bien réussie – des subventions qui n’arrivent pas à l’heure et d’un montant pas tout à fait au niveau de ce qu’on souhaitait, nul besoin d’aller chercher des responsables, mais il faut aider financièrement IVT à continuer son travail !