Le 24 Juillet 1802 naissait le grand Alexandre Dumas. Bernard Vassor nous propose un itinéraire Dumas dans notre arrondissement.
Ses domiciles dans le 9ème :
1, Place des Italiens (4eme étage)
40, rue Saint Lazare (square d'Orleans)
30, rue Bleue
45, rue du Mont Blanc (chaussée d'Antin)
10, rue Joubert
3, cité Trévise
43, rue Richer
7, avenue Frochot
1, rue Laffitte (la Maison d'Or - 3eme étage le mousquetaire au rez de chaussée)
77, rue d'Amsterdam
11, rue de Vintimille
70, rue Saint Lazare (meublé)
Paris - Page 541
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Parcours Alexandre Dumas
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Rassemblement en mémoire de Vincent Van Gogh
La Cité Pigalle se trouve rue Jean Baptiste Pigalle, entre les rues La Bruyère et ChaptalVan Gogh est mort en 1890. -
Pour mémoire
C’est peu dire que notre 9ème est riche d’Histoire. Chaque coin de rue est un appel à se souvenir. Non pas qu’il faille vivre dans les souvenirs, mais garder une mémoire est important.
Bernard Vassor nous a communiqué une liste de dates pour le mois de Juillet. Ne cachons pas notre plaisir.
16/07/1796, naissance de Camille Corot, peintre, domiciles et ateliers 56 faubourg Poissonnière & 44 rue Notre-Dame de Lorette (ancienne numérotation)
18/07/1821 naissance de Pauline Garcia-Viardot, cantatrice, 49bis rue de Douai au salon célèbre, courtisée par F. Liszt et A. de Musset. Pendant 30 ans qu'il habitat Paris, Tourgueniev y disposa de 4 pièces au deuxième étage avec sa fille naturelle.
Pauline Viardot 1821-1910
19/07/1834 naissance de Edgar Degas, peintre, 6 rue Saint Georges - ateliers 37 rue Victor Massé, mort 6 boulevard de Clichy.
24/0/7/1802 naissance du grand Alexandre Dumas – nous lui consacrerons un article séparé.
27/07/1824 naissance d’Alexandre Dumas fils 10bis rue Ballu.
29/07/1890 mort de Vincent van Gogh – nous lui consacrerons un article séparé
31/07/1886 mort de Frantz Liszt – concerts chez George Sand Square d'Orléans, chez Pleyel rue Cadet, chez Rossini 2 rue de la Chaussée d'Antin, chez Pauline Viardot rue de Douai, etc. ...
Source : Arlette Choury Bernard Vassor. -
Avant le 14, il y a le 12 !
Croisement du boulevard des Italiens et de la rue de la Chaussée d'Antin.

En cette année 1789, à l’angle de la rue de la Chaussée d’Antin et du boulevard des Italiens, se trouvaient le magnifique hôtel particulier de la famille de Montmorency construit par Ledoux et en face la caserne des Gardes Françaises. Le quartier est alors très loin de la physionomie qu’on lui connaît aujourd’hui. Ville et campagne se mélangent un peu, c’est un endroit chic où beaucoup de personnalités ont fait bâtir des résidences somptueuses. Rien que la rue de la Chaussée d’Antin ont vécu ou vivaient encore en 89, Mme d’Epinay la protectrice de Jean Jacques dans sa jeunesse et l’amant de celle-ci, Grimm, plus loin la famille Necker, Mlle Guimard danseuse entretenue par la Prince de Soubise dans son fameux temple de Terpsichore, Mme de Montesson, femme de théâtre mais surtout seconde épouse du Duc d’Orléans, Mirabeau et tant d’autres.
Deux mois après la première réunion des Etats Généraux à Versailles, la tension monte. Erigée en Assemblée Nationale, ceux-ci s’attèlent à réorganiser le royaume tandis que la Cour cherche à unir ses forces pour maintenir l’ordre existant. Des troupes étrangères ont été regroupées à Paris et le peuple parisien en est alarmé. Le 12 Juillet, une émeute éclate aux Tuileries et le Prince de Lambesc à la tête du Royal Allemand fait charger la foule. Il en détache une soixantaine d’hommes pour aller garder le dépôt des Gardes Françaises qui avaient rejoint l’émeute. Les deux groupes d’affrontent violement sur le boulevard et on compte des morts. Cela se passe le 12 Juillet. La tension ne retombera pas et la suite vient le 14.

Charge du Prince de Lambesc aux Tuileries le 12 Juillet 1789 Matériaux : Peinture à l'huile sur toile - Date : approx. entre 1789 et 1790 Artiste : Jean-Baptiste Lallemand - Musée Carnavalet Acquis par la Ville de Paris en 1884.
Il est bien difficile de retrouver tout cela aujourd’hui. Toute la partie des numéros impairs de la rue de la Chaussée d’Antin a été détruite par le percement de la rue Meyerber et la construction de l’Opéra Garnier. A l’hôtel de Montmorency a succédé le théâtre du Vaudeville lui-même remplacé en 1927 par l’actuel cinéma. La caserne en face a été détruite en 1792 pour laisser place à l’immeuble que l’on voit aujourd’hui au 2 de la rue de la Chaussée d'Antin et dans lequel a emménagé Rossini en 1858 et qui sera le lieu de soirées mémorables. Mais le 14 Juillet commence le 12, dans notre 9ème actuel.
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Les Pleyel, au carrefour de la musique.
Court préambule : notre historien du 9ème, Bernard Vassor, nous fait remarquer que le 1er Juillet est la date anniversaire de la naisance de George Sand (1804 soit 201 ans) et du décès de Erik Satie (1925 soit 80 ans), deux personnes qui ont marqué le 9ème
De la rue Cadet à la rue de Rochechouart,
de Mozart à Chopin, de Haydn à Berlioz
par Bernard Vassor in André Roussard, Les Montmartrois, éditions Roussard Paris, ©2004
Lieux du 9ème :
9-11, rue Cadet - hôtel Cromot du Bourg (succession Dutuit)
20-24, rue de Rochechouart - ateliers, salle de concert, dépôt de charbon, et réserves…
Un Pleyel. Encore un nom propre qui devient un nom commun !!!
C’est d’abord Ignace Pleyel, né le 18 juin 1757 à Ruppersthal en Basse-Autriche, qui va faire parler de lui. Il est l’élève privilégié de Joseph Haydn. En 1787, Maître de Chapelle de la cathédrale de Strasbourg, il épouse Gabrielle Lefèbvre, la fille d’un ébéniste strasbourgeois. Ils donneront naissance en 1788 à un garçon prénommé Camille, qui deviendra le futur associé de son père.
Ignace est alors un concertiste réputé et un compositeur reconnu, les éditions de ses œuvres sont innombrables, le succès de la musique de Pleyel fut prodigieux ! Ses contrats pharaoniques.
Dès 1784, Mozart, enthousiasmé par une œuvre de Pleyel écrivait à son père : « Il vient de paraître des quatuors d’un certain Pleyel qui est un élève de Joseph Haydn. Si vous ne les connaissez pas encore, essayez de les trouver, ils méritent toute notre attention. Ils sont très bien composés et fort agréables à entendre. Quel bonheur pour la musique, si Pleyel pouvait nous remplacer Haydn ! »
Haydn quant à lui témoignera, après avoir craint « une guerre harmonique meurtrière » créée par des organisateurs de concerts pour des raisons publicitaires (déjà !) et le Maître incontesté dira : « Pleyel dès son arrivée, se montra d’une telle modestie qu’il a regagné toute mon affection. On nous voit très souvent ensemble. Nous partagerons notre gloire de manière juste, et retournerons chez nous avec satisfaction »
Hélas, la postérité ignora Pleyel pendant deux siècles et ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’on redécouvre Ignace Pleyel compositeur.
Grâce à ses importants cachets, il ouvre boulevard Bonne Nouvelle, un magasin de musique et d’édition. Fortune faite, en 1795, il devient propriétaire de l’hôtel Cromot du Bourg où il installe les ateliers de fabrication de pianos. Il y donne dans les salons du deuxième étage des concerts dans ce qui sera la première Salle Pleyel. Après une carrière bien remplie, il se retire à la campagne, laissant à son fils le soin de continuer la factorerie de pianos.
Né en 1788, Camille Pleyel dirige la maison à partir de 1824.
En 1832 Frédéric Chopin donne son premier concert parisien dans les salons de la rue Cadet en compagnie d’autres pianistes virtuoses dont les frères Jacques et Henri Hertz qui étaient les concurrents facteurs de pianos de la rue de la Victoire.
Chopin et Liszt ont toujours préféré les pianos Pleyel en raison de « leur sonorité argentine »
Pendant son séjour à Palma avec George Sand, Chopin s’impatiente. Il demande à Camille de lui envoyer un piano Pleyel car il ne pouvait composer sans en avoir un :
«Mon piano n’est pas encore arrivé. Comment l’avez-vous envoyé ? Par Marseille ou par Perpignan ? » Dans une autre lettre il indique : « Je vous envoie mes préludes que j’ai terminés sur votre pianino » (petit piano droit que l’on voit sur le daguerréotype joint)
Pour le développement de la fabrique, Camille Pleyel s’associe à Kalkbrenner, puis à Auguste Wolff, pour s’agrandir et s’installer dans le lotissement du 20-24 rue de Rochechouart.
Auguste Désiré Bernard Wolff, né en 1821, remporte un premier prix de piano en même temps que Victor Massé fin 1839. Doué d’un rare esprit d’invention, il va apporter de nombreux perfectionnements et d’inventions comme l’échappement double, la pédale tonale, et de nouvelles combinaisons de constructions métalliques applicables à tous les climats.
Camille Pleyel meurt le 4 mai 1853 laissant à Wolff son successeur une fabrique en pleine prospérité.
Un incendie ayant dévasté les locaux de la rue de Rochechouart en 1851, la maison Pleyel-Wolff ira s’établir à Saint Denis sur une immense superficie qui occupe aujourd’hui le quartier Pleyel !
Rue de Rochechouart, sur les ruines, un terrain vague va très longtemps rester. Une habitante du Neuvième arrondissement, se souvient avoir vu avant la guerre de 40 des wagons de chemin de fer réformés servir de classes pour des écoles primaires. Ensuite, ça sera un stade pendant plusieurs années. Durant l’occupation et à la Libération, un poste de secours de la Croix-Rouge aura ses quartiers à cet endroit, pour finalement laisser place à la rentrée de 1970 au Centre Valeyre.
La femme de Camille Pleyel, Marie Félicie Denise, fut aussi une grande concertiste. Avant son mariage, elle avait une foule d’admirateurs et d’amoureux transis, dont Hector Berlioz, qui apprit le mariage de la belle inconstante, au cours d’une tournée en Italie. Fou de jalousie, il acheta un pistolet à Rome avec l’intention de tuer son rival. Mais, c’est une autre histoire….
Sources :
Fétis, François-Joseph (1784-1871). Biographie universelle des musiciens, 8 volumes et 2 suppléments 1860-1868, T VII et VIII ET SUP II, librairie Firmin-Didot Paris 1867-1868.
Cyprian Norwid, le Piano de Chopin, traduction de Christophe Jezewski, © éditions Richard Masse, 1983.
Les Grands maîtres de la musique, 8 volumes, sd, Paris
Sous-Direction du Patrimoine Culturel 9-11 rue Cadet
Archives de Paris d1p4
Archives privées Bertrand Vargas
