Un acteur n’est pas populaire par hasard et quand sa notoriété se perpétue bien au-delà de sa disparition, c’est qu’il s’est passé quelque chose entre lui et le public. C’est le cas avec Lino Ventura, acteur célèbre des années 60 à 80 à cause de la qualité des films auxquels il a participé – « Les Tontons Flingueurs » ne sont-ils pas un film culte aujourd’hui pour plusieurs générations – mais aussi chacun garde en soi la mémoire de l’homme de cœur qui a connu la souffrance dans sa vie. Le nom de la petite place au carrefour des rues des Martyrs, Condorcet, Victor Massé et de l’avenue Trudaine vient rappeler aux passants le créateur de l'Association Perce Neige pour les enfants handicapés mentaux.
L’association Passage des Arts s’est lancée dans un projet d'animation culturelle autour de la personnalité de Lino Ventura qui se tiendra sur la place du même nom le Vendredi 24 Juin prochain de 13h à 23h. L’ensemble des ateliers de l’association (peinture, sculpture, photo, écriture) sont impliqués dans le projet.
Tout au long des quelques jours qui nous séparent de cette manifestation, Paris Neuvième vous en dévoilera tous les aspects : des évènements eux-mêmes lors de la journée du 24 Juin mais aussi tout l’environnement avec ce que les commerçants de la rue des Martyrs ont prévu dans ce cadre. Nous pénétrerons aussi dans les coulisses de la préparation du projet en laissant la parole à ceux qui y travaillent.
Cette initiative tend à renouer avec les traditions d’antan pour la fête de la Saint Jean. Il faut y voir une opportunité de recréer des liens de proximité qui se sont un peu distendus et que chacun aujourd’hui cherche à recréer.
A suivre.
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José de San Martin et Alexandre Aguado – Les retrouvailles inattendues ou la Force du Destin
Hôtel Aguado, actuelle Mairie du 9ème, en 1843
Alexandre Aguado, d’origine espagnole, acquiert l’hôtel particulier qui abrite aujourd’hui la Mairie du 9ème rue Drouot en 1829 et en fait sa demeure. Banquier de profession, il s’intéresse à l’art lyrique (il est ami de Rossini et il en assure la fortune par de judicieux placements) et aussi à la peinture. Dans sa jeunesse en Espagne, Alexandre Aguado a connu et fréquenté au sein de la même école militaire José de San Martin, héros de l’indépendance argentine, libérateur du Chili et du Pérou, mais la guerre que la France mène en Espagne sous la Restauration les sépare, Aguado choisissant le camp français, San Martin l’espagnol. Après de nombreuses années de séparation et par un concours de circonstances rocambolesques, les deux hommes se retrouvent à Paris vers 1832, l’un est devenu très riche (Aguado), l’autre pauvre et malade (San Martin).
Du 7 au 17 Juin prochain se tiendra dans les salons Aguado de la Marie du 9ème une exposition retraçant les retrouvailles inattendues des deux hommes sous la forme de présentation de peintures, réinterprétation de la « Galerie Aguado » photographies d’Olympio Aguado, fils du Marquis Aguado de las Marismas del Guadalquivir et objets en provenance du musée Général San Martin de Boulogne sur Mer.
Le programme des manifestations est le suivant :
7 Juin – à 18h30, vernissage de l’exposition, Mairie, salons Aguado en présence de l’Ambassadeur d’Argentine à Paris
9 Juin - à 19h, film documentaire « El exilo de San Martin » d’A. Areal Velez, Mairie, salle du Conseil
12 Juin – à 17h, projection du long métrage « El general y la fiebre » de J. Coscia à l’Ambassade d’Argentine à Paris, 6 rue Cimarosa dans le XVIème (attention nombre de places limitées)
15 Juin – à 20h30, panorama de la musique argentine par Delia Estrada et l’ensemble Confluences, Mairie, salle Rossini
17 Juin
– à 19h15, conférence débat autour de San Martin, le héros de l’indépendance argentine et son séjour de 20 ans en France par Diana Quattro-Woisson, Mairie, salle du Conseil
Note historique rédigée par Bernard Vassor, organisateur de la manifestation
Olympio Aguado 1827-1894
C’est le deuxième fils d’Alexandre Aguado, le banquier du 6 de la rue Grange Batelière. Il passe son enfance dans les châteaux d’Evry-Petit-Bourg et de Château Margaux qui appartiennent à la famille. Il aura comme précepteur Armand Marrast, le futur Maire de Paris. A la mort de son père, son tuteur légal est José de San Martin. Initié très tôt à la photographie par le comte Vigier, il est l’élève de Gustave Legray qui possède un vaste atelier au chemin de ronde de la barrière de Clichy (actuelle place Clichy). Familier de la famille impériale (il aurait eu dans sa jeunesse, une idylle avec Eugénie de Montijo) il est reçu à la cour. Co-fondateur avec Gustave Le Gray de la Société Française d’héliographie en 1851, puis, la société Française de Photographie en 1854 (11 rue Drouot).
A la chute du Second Empire, il suivra en exil, à Londres la cour des souverains déchus.
Son œuvre a été l’objet d’une exposition organisée à Strasbourg :
Catalogue :
Olympe Aguado (1827-1894) photographe (cat. exp.), textes de R. Rapetti, H. Bocard, A. McCauley, M. Poivert, S. Morand, Strasbourg, musées de Strasbourg, 1997, 216 p., 134 ill. NB, 78 ill. coul., bibl.,
Bernard Vassor
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Petits coins de détente - suite
Cité Napoléon


Les logements sociaux ou bien la vente à la découpe nous montrent actuellement combien la question de l’immobilier reste primordiale à Paris. Nos anciens étaient déjà confrontés à la question du logement social et ce problème a été à l’origine de la création de la Cité Napoléon au 19ème siècle. Au 58 de la rue de Rochechouart s’ouvre le grand portail de la cité, inscrit dans une façade monumentale. A noter que tout comme la rue de La Rochefoucauld, cette rue porte le nom d’une ancienne abbesse de Montmartre de 1713 à 1727. Le portail du 58 permet l’accès à une vaste entrée traversant le bâtiment et débouchant sur un petit square très arboré avec une ancienne fontaine. Construite de 1849 à 1851, donc juste après la Révolution de 1848, la réalisation de la Cité Napoléon s’inspire des idées sociales de l’époque et se voulait la première cité ouvrière de Paris destinée à 400 familles d’ouvriers de l’usine à gaz de la rue Condorcet toute proche.


Le bâtiment sur rue, colossale, est traversé de coursives et d’escaliers distribuant de manière très géométrique les logements. Derrière s’ouvre un square avec de chaque côté de petits bâtiments de 2 ou 3 étages, le tout dans un environnement très vert et reposant. La Cité est actuellement en travaux mais ne doutons pas que dans quelque temps, elle redeviendra un endroit calme et frais pouvant faire l’objet d’une jolie ballade.

Cité Napoléon
58, rue de Rochechouart